Où sont les écolos ?

(Article de Richard Hanlet initialement publié dans Bd Voltaire du 14 Juillet 2022)

Depuis la première COP à Berlin en 1995, la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) est au programme de tous les partis, tant ceux – même éminents scientifiques – qui se seraient hasardés à mettre en doute l’ardente nécessité de « sauver la planète » par l’éradication du gaz carbonique (C02) se condamnaient, ipso facto, au bannissement médiatique et à l’exécration universelle.

Eh bien, les vœux des réchauffistes vont être exaucés, puisque voici que Bruno Le Maire – l’homme qui voulait « mettre à genoux l’économie russe » – nous annonce que, cet hiver, « nous ne pourrons pas continuer à nous chauffer et à nous déplacer comme si de rien n’était » (BFM TV, 10 juillet). Parce que les hydrocarbures poutiniens vont nous manquer, à commencer par 25 % de nos importations de gaz .

Ne voilà-t-il pas une excellente nouvelle pour la planète, et plus encore pour les fabricants de bouillottes et de pyjamas en polaire, voire de bougies ? Mais qui contraste étrangement avec le silence de tous les followers du GIEC qui nous exhortent, depuis des années, à la « transition énergétique » et qui devraient, logiquement, saturer les plateaux télé en faisant des bonds de joie ! Où sont passés les Pompili, les Jadot et les Jouzel ? À vrai dire, il y a quelque temps, déjà, que les accords signés dans la chaleur communicative des banquets internationaux de bons sentiments (Tokyo, Paris, etc.) prennent des trous dans la coque.

En France, d’abord, où tout le monde admet (officiellement ou in petto) que la fermeture de Fessenheim fut une absurdité, comme l’interdiction de toute recherche sur les gaz de schiste ou la fin des voitures thermiques en 2035. Et la nomination d’un Christophe Béchu à la Transition écologique (son CV révèle qu’il est aussi doué pour ce poste que moi pour la pole dance) tendrait à prouver que le sauvetage de Gaïa tend à s’effacer devant d’autres préoccupations.

Ailleurs, en novembre, à la COP26 de Glasgow, les délégués des premier et troisième plus grands émetteurs de GES (Indiens et Chinois) ont clairement laissé entendre que pour brûler moins de charbon, il ne faudra plus trop compter sur eux. Difficile, en effet, d’expliquer à leurs paysans pauvres que la planète leur sera reconnaissante de se passer jusqu’en 2100 d’hôpitaux, écoles, ponts, routes et autres infrastructures nécessitant beaucoup d’énergie… Et on peut penser que les dirigeants africains sont du même avis.

Quant aux USA, deuxième émetteur de GES, l’alternance Obama/Trump/Biden fut un modèle de tango argentin, jusqu’à ce que, très récemment, leur Cour suprême conclue que sur une question majeure, qui affecte la vie des citoyens américains comme les émissions de gaz carbonique, ce n’était pas aux fonctionnaires fédéraux de l’Agence de protection de l’environnement (sous la coupe d’« experts » militants) de décider mais bien au législateur de chaque État.

Les riches pays européens victimes du chantage de leurs écologistes peuvent bien, pour reprendre une célèbre expression, sauter sur leurs chaises comme des cabris en disant « CO2 ! CO2 ! CO2 ! » et dépenser des milliards, l’inaction climatique a de beaux jours devant elle au niveau mondial, et c’est une bonne nouvelle pour des milliards d’humains…

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