Quelle est la rentabilité du Green Deal européen ?

D’une façon générale,la doxa (souvent incarnée par le médiatique François Gemenne, par exemple)  affirme que si nous ne luttons pas contre le CO2 dès maintenant, cela nous coûtera infiniment plus cher ; et, bien sûr, aucun journaliste n’ose le contredire.

Or, cela devrait interpeller, car avant d’engager un investissement, il est coutume d’en évaluer la rentabilité.

Concernant le Green Deal, cela revient à comparer :

  1. d’une part, les coûts des dégâts entraînés par le réchauffement (ou « changement ») climatique.
  2. d’autre part, les coûts d’investissement permettant d’aboutir au « Net Zero » en 2050,

 

Concernant le point 2, la note de Bruegel de la semaine dernière, citée ici, et accessible ici, évalue, dans sa conclusion, l’investissement nécessaire à 2% du PIB tous les ans : cela correspond d’ailleurs aux estimations du rapport Pisani-Ferry et de différentes sources au plan mondial, dont l’ONU ; et, pour mémoire, le président Macron a annoncé lui-même avoir budgété 42 Mds d’Euros en 2024.

(Pour mémoire, le déficit annuel de la France est de plus de 6% du PIB en 2024 ; il est supérieur à 5% par an depuis 2020, au lieu des 3% auxquels nous nous sommes engagés).

En comparaison, le coût annuel des catastrophes naturelles est de l’ordre de 1 pour mille (0,1%) du PIB annuel, soit 20 fois moins :

Sur ce 0,1% :

  • d’une part, toutes ces catastrophes ne sont pas de nature climatique (pour mémoire, beaucoup des catastrophes naturelles, et souvent les plus mortelles, résultent d’éruptions volcaniques ou de tremblements de Terre, et non de phénomènes climatiques),
  • d’autre part, on ne constate pas d’augmentation des phénomènes climatiques extrêmes : voir ici, mais même le GIEC en convient.

 

S’agissant des catastrophes, il conviendrait donc de commencer par disposer de statistiques sérieuses et fiables sur les phénomènes catastrophiques ou leur augmentation qu’on puisse sérieusement attribuer au changement climatique, et à aucune autre cause naturelle. Mais il est fortement improbable qu’on dépasse une petite fraction de ce 0,1% : disons 1/10, soit 0,01% en étant très conservatoire : aucune courbe ne montre une telle progression.

Bien sûr, l’augmentation des températures peut avoir d’autres conséquences, mais, là encore, il serait bon qu’on fasse un bilan sérieux entre les avantages et les inconvénients de ce réchauffement. … Et il est fort possible que les avantages l’emportent largement sur les inconvénients, comme cela a été le cas lors de l’Optimum Médiéval.

Bref,

  • côté dépenses, elles se situent aux alentours de 2% du PIB
  • côté gains, il est fort improbable qu’on dépasse de l’ordre de 0,01% du PIB.

 

Le bilan est facile : aucune entreprise ne s’engagerait dans un investissement qui soit 200 fois plus coûteux que les avantages qu’on puisse en tirer. Il faut être un Mozart de la Finance pour pouvoir, non seulement l’imaginer, mais le mettre en œuvre (avec l’argent de nos enfants).

Et tout cela est sans compter le fait que l’Europe ne représente que 10% du CO2 mondial, la plus grande partie des 90% qui restent étant peu enclins à suivre notre exemple.

Il faut arrêter !

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2 réponses

  1. Un des problèmes provient du fait que l’estimation des coûts en cas d’inaction est « calculé » sur base de l’évolution à long terme du changement climatique, évolution elle même basée sur des modèles dont le GIEC a finalement dû reconnaître dans son AR6-WG1 que 25 à 33% de ces « nouveaux modèles » climatiques « surchauffent ». Ceci a évidemment été « oublié » dans les SPM (résumé pour les décideurs) seuls documents (peut-être) lus par les décideurs et la presse. https://www.nature.com/articles/d41586-022-01192-2

  2. Cette approche économique de type coût/bénéfice est raisonnable et pertinente, mais la rentabilité du pacte vert est nulle par définition dans la mesure où la « lutte contre le CO2 » est inutile, le climat ne dépendant pas du CO2.
    Le CO2 n’est pas un gaz à effet de serre dans l’atmosphère car ses bandes d’absorption des infrarouges y sont couvertes et saturées par celles de l’eau-vapeur présente en plus grande quantité. Un doublement du taux de CO2 dans l’atmosphère entraînerait un réchauffement supplémentaire très faible non mesurable.
    L’effet de serre lui-même ne réchauffe pas la Terre car il ne réchauffe ni le sol ni les océans, ces derniers constituant la principale chaleur latente accessible de « la planète ». Il ne fait que chauffer l’air atmosphérique dont la chaleur latente est de l’ordre du 1000ème de celle des océans.
    La simple idée que le climat évolue suivant une cause monofactorielle est simpliste sinon grotesque. Les causes sont multiples et interdépendantes. Le soleil est lui-même une source variable, il chauffe les océans dans les zones tropicales, les courants océaniques transportent l’eau réchauffée, l’inertie des océans joue son rôle, etc. Le récent réchauffement observé depuis 50 ans, bien moins rapide qu’on ne le prétend d’ailleurs, résulte en très grande partie de causes naturelles. L’augmentation du CO2 n’en est que la conséquence.
    Que d’argent dépensé pour rien et de dégâts occasionnés à nos industries pour une « lutte  contre le CO2 » aussi inutile qu’absurde.

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