L’ONU, le GIEC et le climat : l’envers du décor -2-

2 – Emergence de la menace climatique en haut de l’agenda mondial de l’ONU

Le panorama d’ensemble a été présenté dans l’article n°1 intitulé « Préambule ».

A partir des années 1960/1970, les préoccupations écologistes et environnementales se sont fortement développées à travers le monde et sont devenues un courant très porteur dans les opinions publiques, sur le thème du sauvetage de la planète.

La publication en 1972 du rapport du Club de Rome « Les limites de la croissance » a eu un grand retentissement.

L’ONU est très vite devenue un terreau favorable à l’émergence et à la captation de ces idées. Elle a fait alliance avec les grandes ONG internationales, d’obédience écologique, pour développer des actions en faveur de la protection de la planète. A ceci s’ajoutait une préoccupation purement politique visant à lutter contre les excès du capitalisme, et à réduire les trop fortes inégalités de richesse entre les pays développés et le reste du monde.

Après le succès de l’accord international de Montréal, conclu en 1987, qui a permis d’initier rapidement une coopération mondiale pour lutter contre le trou dans la couche d’ozone, les hauts responsables de l’ONU se sont saisis de la question climatique pour en faire un cheval de bataille de leur action future.

Dans les années 1970, la préoccupation dominante en matière climatique était l’annonce de la menace d’un grand refroidissement, le « Global Cooling », suite à la constatation d’une période récente de baisse marquée de la température moyenne de la planète.

Cependant, un petit noyau de chercheurs, dans le prolongement des travaux d’Arrhenius au début du XXème siècle, alertaient, de leur côté, sur le risque de réchauffement de la planète qui pourrait résulter de l’effet de serre additionnel provoqué par l’accroissement du CO2 anthropique (déversé par les activités humaines dans l’atmosphère par l’utilisation des énergies fossiles).

Aux Etats-Unis, la commission Charney avait également souligné dans un rapport publié en 1978 l’incidence de l’augmentation du CO2 anthropique sur le réchauffement de la planète. Ces analyses avaient été reprises dans les conclusions des conférences sur le changement climatique tenues à Villach (Suisse) en 1983 et 1985.

Mais la climatologie était très peu développée à l’époque, ses multiples branches commençaient à peine à être étudiées et prises en compte. En conséquence, il n‘y avait encore aucune base scientifique solide et approfondie qui pouvait justifier l’importance, ou la gravité de cette menace particulière liée au CO2 anthropique.

Pourtant, de telles incertitudes scientifiques fondamentales n’arrêtèrent aucunement les activistes écologistes qui avaient déjà pris les commandes dans les hautes sphères de l’ONU en matière environnementale et climatique. Ils comprirent très vite tout le pouvoir qu’ils pourraient retirer d’une théorie qui rendait l’homme responsable du réchauffement climatique, d’autant plus que toute activité humaine dégage du CO2.

Cela allait propulser l’ONU en position de force, au-dessus des Etats, dans un rôle d’arbitre suprême, avec la possibilité de peser sur la politique desdits états, de réglementer leurs activités, voire d’introduire des nouvelles taxes. C’était la possibilité de créer l’embryon d’un gouvernement mondial, objectif suprême visé par de nombreux dirigeants de l’ONU, et en particulier par Maurice STRONG, artisan central et futur Président du Sommet de la Terre (Rio – 1992). A noter que ce même STRONG avait des convictions anti-capitalistes très affirmées, qui étaient largement partagées dans les sphères dirigeantes de l’ONU.

Les idéologues aux commandes à l’ONU noircirent donc leur discours à souhait en annonçant des menaces à venir gravissimes, qui seraient provoquées par l’augmentation rapide du CO2 d’origine humaine dans l’atmosphère. Ils firent reprendre ces théories et ces menaces dans le rapport de la « Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement Humain », connue sous le nom de « Rapport  Brundtland »,  publié en mars 1987, rapport dont les conclusions donnèrent lieu à un vote à l’ONU, attribuant à cette menace climatique un caractère officiel. Dès lors, tout s’enchaîna très rapidement.

Al Gore joua un rôle décisif pour porter la menace climatique en haut de l’agenda politique mondial. C’est lui qui orchestra en juin 1988 la déposition magistrale de James Hansen, un des climatologues les plus réputés des Etats-Unis, Directeur d’un département au sein de la NASA, le GISS, dont il fit un puissant outil au service de la thèse réchauffiste.

Al Gore avait pris des dispositions pour que les médias soient présents en nombre pour cette audition capitale. Hansen annonça devant le Sénat US, avec une force de conviction exceptionnelle, qu’il était sûr à 99% que l’on était entré dans un réchauffement climatique planétaire sans précédent depuis au moins mille ans, d’une gravité exceptionnelle, et qui était provoqué par le CO2 anthropique.

Cette annonce fracassante fit immédiatement le tour de la planète et eut un retentissement considérable. La peur d’un réchauffement climatique accéléré et incontrôlé se répandit dans le monde entier. Le G7 de Toronto, en août 1988, décida la création du GIEC (Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) dont la mission, telle que précisée dans ses statuts, est :« Évaluer sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine … » Donc, avant même que le GIEC n’ait commencé ses travaux, on lui impose LA SOLUTION : il y a réchauffement ET il est anthropique. Inutile donc d’aller chercher ailleurs !

L’action conjuguée entre les idéologues aux commandes à l’ONU, quelques poignées de scientifiques convaincus du rôle néfaste du CO2 sur la température de la planète et d’hommes politiques cherchant à capter les voix des écologistes aboutit ainsi en quelques mois à faire figurer la question climatique en haut de l’agenda mondial.

A SUIVRE  – Article n°3 : Les ambiguïtés de la Convention Cadre de l’ONU  sur le changement climatique –  Rio – 1992

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