L’ONU, le GIEC et le climat : l’envers du décor -3-

3 – Les ambiguïtés de la Convention Cadre de l’ONU (Rio – 1992)

La question du réchauffement climatique a ainsi été portée en quelques mois, en 1988, en haut de l’agenda mondial (voir l’article précédent n°2).

S’agissant d’un problème planétaire, le climat n’ayant pas de frontières, l’ONU n’eut aucun mal à justifier la nécessité que soit négociée entre les nations une nouvelle convention internationale afin de mettre en place une gouvernance climatique mondiale, pilotée par l’ONU, laquelle verra le jour à RIO lors du Sommet de la Terre, en juin 1992  sous la forme de la Convention Cadre des Nations Unies pour le Changement Climatique (UNFCCC) qui sera adoptée à l’unanimité par les 160 états participants.

L’incertitude scientifique rapportée par le Président Ripert

Pour préparer ce Sommet de la Terre, l’ONU  avait créé début 1991 un « Comité Intergouvernemental de négociation sur le changement du Climat » chargé d’élaborer un texte  qui sera soumis à la signature des participants dudit Sommet. La France a joué un rôle moteur dans tout ce processus. C’est un haut-fonctionnaire français, Jean Ripert, ancien Secrétaire Général Adjoint des Nations-Unies, ex -Directeur de l’INSEE et ancien Commissaire au Plan en France, qui a été élu à la Présidence de ce Comité intergouvernemental qui a abouti à la rédaction et au vote à l’unanimité dudit projet de Convention.

Dans un article du journal Le Monde, en date du 2 juin 1992, Jean Ripert tient les propose suivants :

« Au milieu des années 80 les climatologues avaient attiré l’attention sur les travaux établissant une corrélation entre l’accumulation de gaz dans l’atmosphère depuis le début de l’ère industrielle et une accélération des changements de température, sans doute par effet de serre.
On ne peut établir une relation certaine de cause à effet mais les présomptions de responsabilités sur le CO2, le méthane et d’autres gaz sont fortes »

Ces premiers propos de Jean Ripert illustrent bien le fait qu’il n’y avait à l’époque aucune certitude scientifique quant à l’importance du réchauffement climatique qui serait provoqué par l’effet de serre dû à l’accroissement du CO2 anthropique.
Ce sont les dirigeants de l’ONU qui ont mis en avant cette menace, que rien ne justifiait vraiment alors, en termes très alarmistes. Cette menace a été clairement brandie dans un but politique afin de permettre à l’ONU de prendre en main la gouvernance mondiale sur le climat.

Jean Ripert poursuit :

« Les experts disent aujourd’hui : si nous attendons d’avoir une certitude, l’accumulation rendra le traitement du phénomène quasi impossible, en tout cas extrêmement coûteux ».

Ainsi, l’ONU met à nouveau en avant un puissant alarmisme pour convaincre les pays de la nécessité d’agir sans même attendre d’avoir des preuves. D’entrée de jeu, l’ONU a ainsi « forcé la main » des Etats en brandissant le Principe de Précaution et en mettant directement leur responsabilité en jeu s’ils ne réduisaient pas sans délai leurs émissions de gaz à effet de serre. La manœuvre a parfaitement fonctionné. Les Etats, apeurés par un tel discours, ont accepté de se plier au diktat de l’ONU.

La Convention Cadre : un document à charge contre le CO2

Malgré l’existence avérée de cette incertitude scientifique, la Convention Cadre en fait l’impasse et fait du CO2, d’entrée de jeu, l’ennemi à abattre.

L’article 2 de la convention stipule :

« L’objectif ultime de la présente Convention est de stabiliser conformément aux dispositions pertinentes de la Convention les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. »

Par ailleurs, le rôle néfaste de l’homme est clairement affirmé. On peut lire dans le Préambule de le Convention :

– « Préoccupé par le fait que l’activité humaine a augmenté sensiblement les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, que cette augmentation renforce l’effet de serre naturel et qu’il en résultera en moyenne un réchauffement supplémentaire de la surface terrestre et de l’atmosphère ce dont risquent de souffrir les écosystèmes naturels et L’Humanité » 

Ainsi donc cette Convention Cadre est un document à charge contre le CO2, malgré l’incertitude scientifique prévalant à l’époque.

Cet épisode délivre un enseignement essentiel. Il montre très clairement que dès la mise en place de la gouvernance mondiale de la question climatique par l’ONU, cette institution est passée en force, en imposant ses objectifs politiques aux états.

Il faudra 23 ans à l’ONU pour atteindre ce résultat, avec la conclusion de l’Accord de Paris, voté à l’unanimité des participants en 2015.

Nous verrons dans les articles suivants que l’ONU n’a reculé  devant aucun moyen, y compris en ne respectant pas les règles de « bonnes pratiques scientifiques » pour imposer sa Pensée Unique à la terre entière.

A SUIVRE : Article n°4 – Le grand marchandage financier planétaire et l’hégémonie politique de l’ONU.

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