Sandrine Rousseau passe en mode bouilloire

(Par Jany Leroy dans BV du 15 juillet 2023)

La planète ne se réchauffe pas assez vite. De son poste d’observation situé à l’ombre d’un smartphone, Sandrine Rousseau trépigne. À Paris, il fait chaud, mais sans plus. Que font les émanations de CO2, à quoi servent ces moteurs diesel si aucun record de température n’est battu ? L’été s’écoulait bêtement sans aucun message castastrophiste de BFM lorsque, soudain, une image satellite s’affiche sur l’écran de l’appareil. Elle émane de l’Observatoire européen de la sécheresse Copernicus.

L’Espagne apparaît grillée à point. Du rouge merguez de toutes parts, et même du noir en certains points du pays. Après un bref coup d’œil aux correspondances couleurs/température, la lanceuse d’alerte pousse un cri qui fait sursauter les riverains. Aaaaarrgh ! Il fait 60 °C en Espagne ! À moi, Twitter, que j’annonce la terrible nouvelle aux foules endormies !

Rousseau-climato-sceptiques : un à zéro. Sa victoire et la chaleur sont écrasantes. Il faut alerter les non-connectés. Au volant de sa voiture électrique, la gagnante ameute le quartier à coups de Klaxon™.

« 60 degrés en Espagne ! Qu’on se le dise ! Oyez, braves gens, la fin du monde est proche ! Je l’avais dit ! »

De retour à son domicile, l’infortunée écolo découvre des tweets contradictoires. Quelques climato-compétents affirment qu’il s’agit de la température du sol. Le phénomène s’est déjà produit plusieurs fois. En réalité, le mercure ne dépasse pas 45 °C.

Les chantres du réchauffement implorent l’incendiaire de supprimer ce tweet qui discrédite leurs allégations. Les monceaux de fleurs et les suppliques n’y font rien. Sandrine Rousseau tient son 60. Elle ne le lâchera sous aucun prétexte. Mieux : elle a effectué un rapide calcul. Comte tenu de l’âge de la présentatrice météo divisé par le nombre de barbecues présents sur le territoire espagnol, le résultat est implacable. Un second tweet confirme le précédent.

S’acclimater aux réalités scientifiques ou ne pas s’acclimater ?

Sur la planète Mars où elle réside, Sandrine Rousseau s’interroge. Vont-ils continuer à nier la catastrophe du dérèglement climatique alors qu’une température de 90 °C a été observée dans la friteuse d’un restaurant de Barcelone ? Et ces -23 °C dans un congélateur de Strasbourg ? En plein mois de juillet ! Qu’importent les remarques désobligeantes, le travail de lanceuse d’alerte doit être accompli. Il est ingrat mais nécessaire. Rouge de confusion tirant sur le noir, Sandrine Rousseau publie sa photo en date du 14 juillet. Solidarité avec l’Espagne !

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