En plein débat parlementaire, Agnès Pannier-Runacher veut faire taire les gueux

(Par  dans BV du 

Il y a une volonté claire de faire taire les voix qui s’élèvent contre les ZFE, en plein débat parlementaire.

Après avoir considéré que les plus pauvres n’ont pas de voitures pour justifier la mise en place des zones à faibles émissions (ZFE), Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, signe et persiste son mépris à l’égard des automobilistes détenteurs de vignettes Crit’air 3, 4 ou 5. Elle affirme, sur le plateau de C ce soir, sur France 5, que l’un des principaux opposants au projet très décrié qu’est la mise en place généralisée des ZFE n’avait pour seule ambition que de vendre son livre. Il s’agit d’Alexandre Jardin, l’initiateur du mouvement #lesgueux, sur X. Elle affirme avoir tenté de répondre à chacun des arguments soulevés contre la mise en place de ces zones discriminatoires avant de s’apercevoir qu’Alexandre Jardin ne menait cette croisade que pour écouler des tirages.

« On le sait bien, en France : il y a des écrivains qui s’engagent avec leur plume »

Alexandre Jardin, auteur de l’ouvrage Les Gueux, aux Éditions Michel Lafon, analyse auprès de Boulevard Voltaire deux problématiques importantes soulevées par le comportement d’Agnès Pannier-Runacher. Il pointe tout d’abord le mépris affiché de l’écrivain, qui transparaît dans la prise de parole du ministre :

« La déconnexion est absolue, tout le monde sait très bien, en France : il y a des écrivains qui s’engagent avec leur plume », s’offusque-t-il.

Il poursuit :

« On n’imagine pas une ministre de la République confondre un livre et une boîte de petits pois. Un livre, c’est un objet sacré qui défend des idées. Or, lorsqu’elle parle de sa vente de livre, on croirait qu’elle parle d’une marchandise quelconque, précise-t-il. Elle semble sortie d’une non-France, d’un territoire écolo-démocratique où l’écrivain n’est plus rien. Le mépris pour le peuple et le citoyen se confond avec le mépris pour l’écrivain. »

Au-delà de l’attaque personnelle, Alexandre Jardin assure que le ministre de la Transition écologique vise en même temps le principe même de l’écrivain engagé. C’est plus largement la culture du mépris pour « le gueux ». Il n’est pas légitime de défendre la France populaire, il est encore moins légitime d’écrire cette France-là, affirme-t-il.

« J’étais stupéfiait que quelqu’un puisse tenir ce genre de propos à la tête de la République, c’est très troublant », réagit-il.

L’écrivain dénonce cette tendance à faire taire la voix de l’opposition

Outre ce mépris de l’écrivain et de la cause qu’il représente, en l’occurrence la France populaire, l’écrivain dénonce cette tendance à faire taire la voix de l’opposition, alors même que se tiennent dans l’Hémicycle les débats au sujet du maintien ou non des ZFE. L’auteur des Gueux raconte la déprogrammation de Laurent Jaoul, maire de Saint-Brès, dans l’agglomération de Montpellier, de cette même émission C ce soir. Cet élu a réussi a supprimer la ZFE de sa commune après avoir constaté que sur les 2.000 cartes grises de sa commune, 900 étaient interdites de circulation en zones à faibles émissions. Alexandre Jardin raconte :

« Après l’avoir invité pour présenter notre manière de protéger les classes populaires, sa venue a été annulée quelques heures avant l’émission afin de rétablir la parité des sexes sur le plateau. »

Pour l’écrivain, cet élu incarne la rébellion des maires qui accompagnent le mouvement « des gueux ».

« L’empêcher de parler est indigne de notre République. »

Pour l’opposant aux ZFE et défenseur des gueux, il y a de toute évidence une volonté claire de faire taire les voix qui s’élèvent contre les ZFE, en plein débat parlementaire, qui s’était traduite par l’invisibilité médiatique des manifestations contre les ZFE.

Et cela pose un problème démocratique.

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3 réponses

  1. C’est le principe de l’argument ad hominem. Quand un protagoniste n’a plus d’argument, il attaque la personne de son opposant. Ça permet d’éviter la défaite. C’est en fait un aveu de faiblesse.
    C’est un des deux travers principaux de la propagande climatiste, l’autre étant la confusion entre simultanéité et causalité.

  2. Si vous voulez en finir avec les ZFE, partagez le fait que le chiffre de 48 000 morts par an (prématurées) est un enfumage complet

    Si vous creusez un peu, ce chiffre de 48 000 est bidon.
    C’est démystifié là : https://www.contrepoints.org/2018/12/15/332493-pollution-de-lair-en-france-48-000-ou-11-morts-par-an
    Ou encore là : https://www.lemondedelenergie.com/enfumage-48000-morts-prematurees-dues-pollution-air/2022/08/10/

    A partager le plus largement possible pour en finir avec les ZFE

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