(Article de Nicolas Lecaussin initialement paru dans IREF le 17/11/21)
Le scientifique Steve Koonin appelle les gouvernements et les organismes scientifiques à dire clairement qu’il n’y a pas de crise climatique
Ce ne sont pas des « négationnistes » du réchauffement climatique ou des « climato-sceptiques » dogmatiques qui le disent. C’est Steve Koonin, le scientifique et l’ancien conseiller climat d’Obama. Nous vous avons fait découvrir son livre et nous continuerons à écrire sur ses travaux alors que les médias n’en parlent jamais. Et pour cause. Dans son dernier article, il affirme haut et fort qu’il faudrait stopper l’hystérie autour de la « crise climatique » et de tout ce qui va avec : nouvelles taxes, nouveaux impôts, nouvelles réglementations. Il n’y a aucune « urgence climatique ».
La meilleure estimation de l’ONU est que nous assisterons à un réchauffement supplémentaire de 1,6 °C d’ici 2100
Contrairement à ce qui est dit (surtout dans les médias), nous ne sommes pas face à une inévitable catastrophe climatique sur terre. D’ailleurs, des expressions telles que « menace existentielle » ou « catastrophe climatique » ne figurent nulle part dans la plus récente étude scientifique de l’ONU. L’expression « crise climatique » apparaît une fois, non pas comme une découverte scientifique, mais comme une façon de mettre éventuellement en garde les décideurs politiques. Ce sont surtout les médias qui l’ont utilisée.
« Ce que le rapport de l’ONU et la littérature scientifique nous disent, écrit Koonin, c’est que, même si les activités humaines naturelles et croissantes ont réchauffé le globe de 1,1 °C depuis 1900, la plupart des événements météorologiques extrêmes n’ont pas augmenté. La meilleure estimation de l’ONU est que nous assisterons à un réchauffement supplémentaire de 1,6 °C d’ici 2100, une augmentation qui devrait avoir un impact économique minimal. »
La science confirme également que nous avons le temps. Bien qu’il existe de nombreuses incertitudes dans l’estimation du climat à venir, les impacts futurs semblent être faibles, ce qui suggère que les plans « urgents » proposés par les politiques sont trop hâtifs. « Pour permettre une transition énergétique gracieuse et économiquement viable dans les prochaines décennies, nous devons mieux observer et comprendre le changement climatique et développer de meilleures technologies ».
Les émissions de CO2 sont réduites progressivement. « Le discours dominant selon lequel nous devons immédiatement entreprendre des actions importantes pour stopper les émissions mondiales d’ici le milieu du siècle n’est pas confirmé par la science. Une élimination brutale des émissions de nos systèmes énergétiques serait extraordinairement perturbatrice, augmenterait les coûts énergétiques et aurait un impact dangereux sur les économies ».
L’énergie verte est instable, peu sûre, et (très) coûteuse. Alors qu’un réseau électrique à zéro émission est au cœur des stratégies de décarbonation, nous n’avons pas encore la technologie pour créer un réseau qui soit également fiable et abordable. La récente crise de l’électricité dans l’UE, causée en grande partie par le recours à l’énergie éolienne intermittente sans assistance adéquate, en constitue une preuve éclatante.
Exagérer la « menace climatique » pour stimuler des réductions rapides des émissions a été pernicieux.
Pour Koonin, « le faux récit selon lequel nous devons agir de toute urgence s’est imposé parce que la plupart des gens reçoivent des informations qui ont été déformées quelque part le long d’un parcours tortueux qui commence par la littérature originale, passe par les rapports d’évaluation, jusqu’aux résumés pour les non-experts, puis aux médias. Ce processus offre de nombreuses opportunités et incitations en cours de route pour déformer l’histoire. »
Exagérer la « menace climatique » pour stimuler des réductions rapides des émissions a été pernicieux. On a empêché les individus de faire des choix et détourné l’attention des problèmes plus immédiats et plus graves. Cela a également diminué « la crédibilité de la contribution scientifique à d’autres problèmes de société tels que les pandémies et a terrifié les jeunes ».
Steve Koonin est clair et concret : « Nous devons mettre de côté les fantasmes des universitaires et des militants et inciter les entreprises et les individus à s’engager sur une voie qui respecte les réalités techniques, économiques, réglementaires et comportementales. Ne pas le faire entraînera un contrecoup, comme dans les manifestations des gilets jaunes en France, la crise énergétique en Europe et la tentative infructueuse du Royaume-Uni d’imposer des pompes à chaleur coûteuses dans les maisons. »
Enfin, « les gouvernements et les organismes faisant autorité tels que les académies nationales des États-Unis, la Royal Society du Royaume-Uni et les sociétés scientifiques ont la responsabilité de déclarer clairement qu’il n’y a pas de crise climatique et que nous devons agir de manière réfléchie. » En l’absence de telles prises de positions, une « action climatique » précipitée est susceptible de nuire à la société plus que tout impact réel d’un changement climatique.