(Article de Nicolas Lecaussin initialement publié dans IREF du 16/02/22)
Dans une longue interview publiée par le think tank American Enterprise Institute, le scientifique Steven Koonin donne quelques précisions très utiles concernant le réchauffement climatique et la façon dont les médias et les politiques en parlent. Il explique aussi pourquoi il n’est pas alarmiste et souligne le fait que nos connaissances sont encore très incertaines sur la manière dont le climat évolue. Voici ses arguments les plus importants.
- Il y a 30 ans, on avait encore des doutes sur ce qui influençait la température moyenne mondiale. C’est beaucoup plus clair maintenant. Nous savons que le globe s’est réchauffé d’environ 1,1 degré depuis 1900. Nous avons toutes les raisons de penser que la planète gagne de l’énergie : elle en reçoit plus, de la lumière du soleil, qu’elle n’en émet dans l’espace. C’est infime, très difficile à mesurer, mais néanmoins, nous en sommes tout à fait convaincus.
- L’une des grandes questions est la variabilité naturelle du système climatique. Peut-être pas tant pour la température mondiale, car là il s’agit d’une construction théorique qui n’intéresse à la limite que les scientifiques. Non, ce qui est vraiment intéressant, c’est la météo locale, l’élévation du niveau de la mer, les tempêtes, les inondations, les sécheresses, etc. Et là, je pense que nous commençons à comprendre à quel point toutes ces choses sont variables sur une échelle de temps de plusieurs décennies ou siècles. Nous devrions être moins inquiets. Alors que le globe s’est réchauffé d’un degré au XXème siècle, alors que la population a quadruplé, passant de deux milliards à environ huit milliards de personnes, le bien-être humain s’est amélioré dans une proportion jamais vue. En ce qui concerne les projections sur la température mondiale d’ici la fin de ce siècle, nous aurons environ un degré et demi de plus, et la civilisation ne s’effondrera pas pour autant. Même le GIEC l’admet. On dit que par rapport à d’autres facteurs forts, la démographie, la technologie, la réglementation, le commerce, etc., le climat a un impact relativement faible sur l’économie.
- Le changement climatique se caractérise par une profonde incertitude structurelle dans la science, associée à une incapacité économique à évaluer de manière significative les pertes de bien-être qui pourraient être à une forte élévation des températures. La probabilité d’une catastrophe planétaire de ce type, à cause d’un excès de CO2, n’est pas négligeable, mais elle est faible et on ne peut en tout cas l’évaluer objectivement. Beaucoup de choses dingues peuvent arriver (le fameux astéroïde qui vient pulvériser la terre, etc.), mais on vit avec. Quand on ne peut pas mesure ce genre de probabilités, cela ne sert pas à grand-chose de s’en alarmer. Ca n’est que du « ressenti ».
- Pour le moment, nous n’avons pas encore constaté de tendance à la hausse des ouragans ou plus généralement des cyclones tropicaux. Cela en surprendra peut-être certains, mais c’est comme ça, grosso modo depuis presqu’un siècle. En revanche, il y a indubitablement depuis 70 ans une intensification des précipitations. Aux États-Unis, elles sont plus intenses, mais pas nécessairement plus abondantes, notamment dans le nord-est, le haut Midwest et le nord-ouest. Si l’on parle maintenant des records de températures aux États-Unis, on n’en bat pas plus aujourd’hui qu’il y a 100 ans. Oui, l’élévation du niveau de la mer à l’échelle mondiale s’est accélérée au cours des dernières décennies, mais c’était la même chose dans les années 1930, quand les influences humaines étaient beaucoup plus faibles. Donc, une grande partie de ce que nous voyons peut être attribuée à la variabilité naturelle, ou du moins nous devons démontrer qu’il s’agit d’autre chose. Et c’est plutôt difficile sans enregistrements à long terme et précis.
- Donc, nous prévoyons que la température augmentera. Mais ce ne sont que des prévisions, et les effets ne sont que supposés: élévation plus rapide du niveau de la mer, augmentation de 10% des ouragans, intensification des inondations et des sécheresses, par exemple. Toutes choses que nous n’avons pas encore observées. Mais c’est un fait, la température a déjà augmenté d’un degré. Nous verrons. Le rôle des scientifiques n’est pas de prouver qui a raison, des uns, partisans des pires scénarios ou des autres, qui disent qu’il ne faut pas se précipiter et faire n’importe quoi. Le rôle des scientifiques est de faire le point sur ce que nous savons et sur ce que nous ne savons pas.
- La première chose à faire est d’arrêter de paniquer. Répéter qu’il n’y a pas d’urgence. Il s’agit de phénomènes infiniment complexes, aux multiples facettes et multiples solutions. Ce qui est urgent, c’est d’abord de prendre du recul afin d’acquérir une meilleure compréhension du problème. Car les notions même les plus élémentaires sur le climat et l’énergie font cruellement défaut aux décideurs politiques. Ensuite, élaborons calmement des plans pour réduire nos émissions nocives sans détruire ni l’économie ni nos modes de vie ni l’emploi ni la stature géopolitique des nations. Avançons pas à pas. Le monde va-t-il sombrer dans dix ou vingt ans ?
Allons, soyons sérieux !
Une réponse
Quelques précisions : CO2 = 0,04% de l’air et 0,0016% pour sa fraction anthropique.
Le principal gaz à effet de serre est la vapeur d’eau aux effets bien plus significatifs.
Puisque H2O = 2% de l’atmosphère soit 50 fois plus que le CO2.
H2O absorbe par saturation la quasi-totalité de la chaleur, soit 90% des infrarouges, le reste est imputable à d’autres gaz comme l’ozone ou le méthane.
En outre, les “savants” du GIEC oublient le gradient thermique vertical et l’albédo : L’air chaud monte et perd 2°C/1.000 pieds. Quand il fait 25°C au sol, il ne fait plus que 12°C à 2000 m.
Et l’accélération du cycle de l’eau par la chaleur se traduit par un épaississement des couches nuageuses, avec pour effet d’accroître l’albédo et donc de renvoyer davantage de rayons solaires vers l’espace.
Enfin, après avoir marqué une stase entre 1998 et 2015, l’activité solaire s’est ralentie au point que si la tendance se confirme, on pourrait s’acheminer vers un équivalent minimum de Maunder vers 2030.
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