(Article de François Turenne initialement publié dans IREF du 22/03/2022)
Le pragmatisme a gagné : le gouvernement belge a annoncé lundi 21 mars sa volonté de prolonger la durée d’exploitation de deux de ses sept réacteurs nucléaires. Le pays devait, initialement, sortir du nucléaire en 2025.
Les dissensions au sein de la coalition « Vivaldi » et la guerre en Ukraine auront eu raison des réticences des Verts flamands et wallons. En effet, les partis de la coalition écologiste-gauche-libéraux s’affrontaient depuis de longs mois sur le sujet du nucléaire.
Les Verts ont fini par céder, non sans contreparties puisque le gouvernement s’est engagé à investir 1,1 milliard d’euros par an dans les énergies renouvelables.
Pourtant, le plat pays qui a largement investi dans l’éolien offshore et les panneaux solaires, s’est retrouvé fort dépourvu quand l’hiver fut venu. Seules les centrales à gaz et nucléaires lui permettent de passer les pics de consommation hivernaux.
Le gouvernement envisageait initialement de remplacer les centrales nucléaires par des centrales à gaz avant de basculer vers le 100% renouvelable sur le modèle de l’Allemagne, mais la Russie lui a fait prendre conscience que le nucléaire avait un avenir.
Seule en Europe, l’Allemagne continue à s’y opposer farouchement. La ministre de l’Environnement s’est dite inquiète des annonces de la Belgique car un des réacteurs se trouve à faible distance d’Aix-la-Chapelle. Elle juge que la prolongation de centrales nucléaires au motif de la sécurité d’approvisionnement « n’est pas défendable ». C’est faire preuve de mauvaise foi quand on appartient à un parti (les Verts) qui a rendu l’Allemagne dépendante du gaz russe et a poussé les Européens à investir dans Nord Stream 2.
L’exemple belge devrait encourager plusieurs pays d’Europe à développer l’énergie nucléaire. D’ailleurs la Finlande vient d’inaugurer l’EPR de Olkiluoto-3, il ne devrait pas être le dernier à sortir de terre. Quoiqu’en pensent les Allemands, l’avenir énergétique de l’Europe se trouve dans l’atome et certainement pas dans les éoliennes.
NDLR : nous, en France, on a préféré fermer Fessenheim, et on se dépêche de la démanteler de façon irréversible.