Nous ne parlerons pas ici de phénomènes qui n’ont rien de climatique, comme :
- l’érosion côtière, qui est un phénomène permanent de coups de boutoirs de vagues, totalement indépendant du climat, et qui concerne essentiellement des falaises tendres ou calcaires,
- les mouvements de dunes et de bancs de sable sur lesquels on a construit des maisons ou même des immeubles (ex. du “Signal”),
- l’enfoncement de certaines villes, comme Djakarta sous leur propre poids, au fur et à mesure qu’elles puisent dans la nappe phréatique qui les supportent.
Il existe deux instruments pour mesurer l’élévation du niveau des océans :
Le premier, et le plus ancien, est le marégraphe : il mesure localement, avec précision, la différence de niveau, entre la terre et la mer : s’agissant de mesures locales, elles ont une dispersion assez large, montrant même, à certains endroits (notamment en Scandinavie), un abaissement du niveau de la mer, dû au fait que c’est la terre qui s’élève près de la côte : voir le site du Permanent Service for mean Sea Level.
La France possède, à Brest et à Marseille, des marégraphes qui ont plus d’un siècle : ils montrent une élévation moyenne de 13 à 17 cm/siècle (resp. Marseille et Brest), sans aucun signe d’accélération :
Le second et le plus récent (1992) est le satellite (TOPEX puis JASON), qui mesure la différence de niveau entre le centre de gravité de la Terre et la surface des océans ; sa précision est de l’ordre du décimètre (pour mesurer des millimètres) : il montre globalement (sur l’ensemble de la Terre) une élévation de l’ordre de 30 cm par siècle, là encore sans accélération : voir Laboratory for Satellite Altimetry / Sea Level Rise (NOAA) :
Alors pourquoi une telle peur ?
- Personne ne mourra jamais de l’élévation du niveau des océans,
- Ne saurons-nous pas nous adapter à 20 ou 30 cm d’élévation du niveau en un siècle, alors que la Hollande, par exemple, a 1/6 de sa surface sous le niveau de la mer depuis plusieurs siècles ?
2 réponses
Le site de la NOAA qui utilise ici les données des marégraphes permet d’un coup d’oeil de rassurer ceux qui craindraient une invasion rapide par les eaux. En dehors de zones soumises à subsidence (sous l’effet du tassement naturel ou provoqué par des pompages excessifs, comme sur la côte est des USA) et de quelques zones soumises à des mouvements tectoniques, la très grande majorité des sites côtiers connaissent une montée des eaux inférieure à 3 mm/an !
En regardant la droite tracée sur les moyennes de la NOAA, je remarque quand même que les relevés sont au-dessus de la droite au début (de 1992 à 1998) et à la fin (de 2016 à 2022) et en dessous de la droite au milieu (de 2005 à 2014). Mathématiquement, sur des valeurs croissantes, ça signifie justement une accélaration de l’élévation du niveau de la mer.