(Article de Benoît Chrétien initialement publié dans IREF du 28 Juin 2022)
Définitivement fermée le 31 mars dernier, la centrale au charbon de Saint-Avold (Moselle) renaît de ses cendres. La décision a été annoncée par un communiqué du ministère de la Transition écologique, et doit permettre d’anticiper la hausse de la consommation énergétique hivernale à l’heure où l’offre d’électricité et de gaz est à flux tendu.
Cette décision a évidemment suscité de nombreuses réactions et il est vrai que le choix d’Emmanuel Macron, fait en février 2017, de doubler la production d’énergies éolienne et photovoltaïque d’ici 2022 laisse aujourd’hui perplexe, tant les risques de pénuries sont à craindre cet hiver. EDF, Engie et TotalEnergies ont d’ailleurs déjà incité les Français à réduire leur consommation puisque la perspective d’un hiver particulièrement froid pourrait faire courir des risques de coupures et de délestage.
Beaucoup pensaient que notre système énergétique était invulnérable, il s’avère en réalité extrêmement fragile.
Alors qu’Emmanuel Macron a dit tout et son contraire à propos de l’industrie nucléaire, cette dernière semble désormais avoir durablement le vent en poupe du fait de la situation géopolitique. Oui mais voilà, le parc nucléaire français est vieillissant et sur ses 57 réacteurs, 26 sont en maintenance. Les centrales au gaz produisent normalement l’électricité complémentaire dans ce genre de situation, mais les exportations de gaz russe étant au point mort, l’hiver pourrait faire craindre une situation de pénurie, même si pour le moment, les stocks français sont à environ 50% de leurs capacités.
C’est ainsi que la centrale de Saint-Avold est de nouveau (temporairement) sollicitée. Malheureusement, des travaux de mise aux normes environnementales sont nécessaires et les ex-salariés, licenciés ou à la retraite, pas forcément disponibles. Le redémarrage de cette unité de production va donc coûter cher.
Plus généralement, ce sont toutes les tergiversations du gouvernement qui coûtent cher aux entreprises et aux consommateurs.
Il est temps que l’Etat cesse de planifier une transition écologique désastreuse au détriment d’une efficacité énergétique terriblement mise à mal .
2 réponses
Et pourquoi pas remettre en service aussi Fessenheim? Après tout la centrale a bénéficié avant sa fermeture des mesures post-Fukushima, avec l’approbation de l’ASN, et son démantèlement n’est pas vraiment engagé.
Pourquoi ? Parce que les malfaisants qui sévissent auprès des Énarques incultes technologiquement sont sous la pression du lobby US désireux de fourguer son abominable gaz de schiste.Parce qu’il faut dévaloriser le nucléaire à tout prix cette énergie qui a permis au pays de se maintenir en haut du podium énergétique le peuple allemands digère de plus en plus mal les dégâts environnementaux que subissent leurs campagnes livrées à l’appétit glouton des haveuses qui rasent tout , villages, cultures,pour extraire cette lignite indispensable à leurs centrales, polluant l’air à des milliers de km des particules fines retrouvées à Paris,Leur gouvernement avale difficilement la décision imbécile de l’arrêt du nucléaire, nous regarde d’un œil jaloux qui le serait d’avantage si nous avions respectés le calendrier d’entretien de nos centrales , la construction de nouvelles, nul besoin alors des moulins à vent, des panneaux chinois.Il faut cesser de laisser ces organismes de contrôle prendre la main sur le nucléaire, renationaliser EDF, lui redonner la structure qui lui a permis de nous fournir ces TW , mettre hors la loi ceux qui vendent de l’énergie qu’ils n’ont pas produit achetée à vil prix à EDF. L’Europe ne doit avoir droit à aucun regard sur ce qui impacte la vie quotidienne des habitants , ne plus être le dictateur technologique.