(Article d’Aymeric Belaud initialement publié dans IREF du 20/9/22)
Malgré la crise énergétique actuelle, les élus européens de tous bords continuent la marche forcée vers l’écologisme. Mercredi 14 septembre, le Parlement de Bruxelles a voté, par 418 voix contre 109 et 111 abstentions, en faveur d’un objectif de 45% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique de l’Union européenne d’ici à 2030.
Dans huit ans ! Votée par la gauche comme par le centre et la droite, c’est une nouvelle révision de la directive sur les énergies renouvelables intégrée au paquet climat « Fit for 55 » qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030 au sein de l’UE. Markus Pieper, député du Parti populaire européen (PPE, centre-droit européen) et rapporteur du texte, se félicite de ce vote : « C’est une bonne journée pour le changement énergétique en Europe ».
Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les Européens.
Déjà affectée par la crise énergétique actuelle qui voit augmenter à la fois le prix de l’électricité, les risques de futures coupures de courant comme de pénuries de gaz, l’Europe souhaite aller encore plus loin dans le développement des énergies intermittentes comme l’éolien ou le solaire, comme si ce que nous vivons en ce moment ne lui servait en rien de leçon. L’idéologie passe avant tout.
Si cet objectif doit encore être confirmé par les 27 Etats membres lors de négociations tripartites prévues avant la fin de l’année, ils se sont déjà mis d’accord en juin dernier sur un objectif de 40%.
En 2030, de nombreux pays auront encore besoin du charbon et gaz pour se chauffer, travailler, se développer, vivre.
Il serait d’ailleurs opportun, alors que l’on nous vend la souveraineté européenne pour tout et n’importe quoi, comme le numérique, que les pays européens songent à favoriser les recherches pour une exploitation responsable du gaz de schiste, dont les sous-sols de la Pologne et de la France regorgent.
Nous pourrions ainsi nous libérer d’une dépendance qui pèse aujourd’hui sur le pouvoir d’achat des ménages et des entreprises.
Nos représentants devraient aussi comprendre que si l’on veut en Europe une énergie fiable, peu émettrice en carbone, et bon marché, il faut miser sur le nucléaire. La décision est, comme beaucoup, déconnectée de la réalité.