Le mythe des 48.000 décès annuels prématurés (avant 65 ans) dus à la pollution atmosphérique, notamment à cause de « la mobilité automobile », est mis en évidence par Jean Orselli dans son dernier fascicule (80 pages) édité en juin 2022.
Un chiffre faux et des morts inexistants
Ancien polytechnicien et chef du service des Etudes, de la recherche et de la technologie du Ministère de l’équipement, du logement et des transports de 1989 à 1993, Jean Orselli pourfend le rapport bidon de l’Agence nationale de santé publique (aussi connue sous le nom de Santé publique France), de juin 2016 qui annonçait 48.000 morts par an dues à la pollution de l’air en ces termes (page 33) :
« Sous un scénario sans pollution anthropique où les niveaux de particules PM2,5 (d’un diamètre inférieur à 2,5 microns) seraient ceux observés dans les communes rurales les moins polluées, plus de 48.000 décès seraient évitables chaque année ». A titre de comparaison, le tabac serait responsable d’environ 80.000 décès par an en France.
Après des recherches et des comparaisons entre des rapports parfois incohérents et contradictoires, Jean Orselli démonte la supercherie de ces « 48.000 morts » inventées. Il n’hésite pas à affirmer que ce chiffre est non seulement faux, mais que ces morts n’existent pas… malgré le communiqué interministériel du 23 juillet 2018 du Ministre de l’écologie (Nicolas Hulot) et de la Ministre des Transports (Elisabeth Borne), ainsi que la déclaration du Président de la République Emmanuel Macron le 27 novembre de la même année reprenant ce chiffre farfelu à leur compte.
Un constat accablant, des variations invraisemblables, …
Ces « 48.000 » décès prématurés attribués à la pollution représentent 9,1% des 526.573 décès en moyenne sur la période 2007-2008 (chiffre retenu par Santé publique France). En supposant une émission de particules par habitant identique dans toutes les régions, la pollution moyenne serait jusqu’à 20 fois plus forte en Ile de France que dans le Massif Central. Ce pourcentage de « décès prématurés » devrait donc varier fortement selon les régions, notamment entre l’Ile de France très polluée et un « grand » Massif Central peu pollué selon la carte fournie dans le rapport de Santé publique France de 2016 (page 20).
Or, ce n’est pas le cas !…
Jean Orselli constate que « la structure des décès selon les tranches d’âge est quasiment identique entre l’Île de France très polluée et le « grand » Massif Central peu pollué (…), ce qui « fait preuve » que la pollution n’a aucune influence sur la mortalité au plan national ».
Ces milliers de morts n’existe pas ! Ils sont issus de statistiques mal utilisées ou « trop bien » manipulés… Cette agence nationale (Santé publique France) aurait simplement oublié la démographie dans son analyse !
De plus, les évaluations des organismes institutionnels ou universitaires se contredisent. Les estimations s’étalent de 16.900 décès prématurés en France en 2010 selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à 97.242 selon une étude publiée par les universités de Harvard, Birmingham, Leicester et Londres) en 2021.
Une autre étude de la Société européenne de cardiologie annonce 67.000 décès en 2019, et le programme européen Clean Air for Europe en trouve 42.000 en 2000…
Concernant le monde entier, la différence des évaluations farfelues est analogue. En 2012, l’OMS évaluait les décès prématurés dus à la pollution de l’air extérieur dans le monde à 3,7 millions. En 2019, la société européenne de cardiologie estimait ce chiffre à 9 millions…
Mais les médias et les politiques sont friands de ce type d’inflation qui permet d’effrayer les populations pour mieux capter leur attention. Ces chiffres monstrueux permettent de mieux faire passer des lois liberticides restreignant les circulations automobiles pour le « bien » du peuple et « pour le protéger » (alors que le danger est faible ou inexistant).
Ainsi, après la nouvelle surenchère de 97.242 morts « prématurés » citée ci-dessus, le journal Le Monde du 10 février 2021 écrivait : « Comment expliquer que la mortalité attribuée à la pollution de l’air ait pu être sous-estimée à ce point ? ». Et ce journal concluait sur la possibilité de « revoir de nouveau à la hausse le bilan de la pollution de l’air ». Plus c’est gros, plus ça attire le chaland…
Enfin, le 29 mars 2022, le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot déclarait « 100.000 décès dus à la pollution » sur Europe 1.
… et des contradictions
Alors que l’INSEE indique seulement « 72.077 décès avant 65 ans révolus » en 2016 », Santé publique France dénombre 103.138 décès prématurés avant 65 ans (et 31.265 décès évitables) dans un rapport de 2017 sur « l’état de la santé publique en France ». Ce chiffre est en contradiction avec ses propres chiffres de 2016, et il est manifestement faux.
Il est de plus incohérent avec la proportion des décès avant 70 ans révolus qui a diminué d’environ 25% en 40 ans (passant de 32% de la population en 1986 à 25% en 2016, donc « on » meurt plus vieux), tandis que le trafic automobile des particuliers augmentait de plus de 50%. Ce dernier est passé dans le même temps de 369 à 565 milliards de « véhicules x km/an », et le trafic diesel, supposé être l’émetteur principal de particules fines, était multiplié par plus de 6, s’envolant de 52 à 348 milliards de véhicules.km/an avec une part passant de 14% à 62% des distances parcourues.
Un business partisan et juteux organisé de longue date
La mise en cause internationale des effets supposés des particules fines sur la santé apparaît vers 1990. Les débats des années 1980 sur « les pluies acides » s’amenuisent (les sécheresses, les maladies et les insectes importés apparurent comme les vrais responsables des signes de dépérissement des forêts) et « le trou d’ozone » disparait des médias (mais pas de la stratosphère où il réapparaît de temps en temps alors que le gaz fréon incriminé a été interdit dans les systèmes de refroidissements).
En 1993, la première norme Euro 1 a limité les émissions de particules pour les véhicules. En 1997, les pots catalytiques ont été imposés en Europe pour les moteurs diesel. Pour faire peur et imposer des restrictions et des contraintes de plus en plus coûteuses aux déplacements, une nébuleuse de « para-administrations » incluant de nombreuses associations s’activent pour faire leur miel de ces annonces catastrophiques.
Ainsi, Santé publique France dispose de 560 collaborateurs auxquels s’ajoutent 120 agents des Cellules interrégionales d’épidémies (Cire) placés auprès des Agences régionales de santé.
Des associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (Aasqa) dont l’effectif total dépasse également 500 personnes sont subventionnées à 70% par l’Etat et, pour le reste, par les collectivités territoriales et les dons forcés des industriels provenant de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP).
Un enfumage bien organisé
Ce livre de Jean Orselli révélant l’enfumage des « 48.000 morts prématurées » qui seraient dues aux particules fines dans l’air intéressera aussi bien le lecteur ne voulant tout simplement pas se laisser berner par des idéologues haineux ou peureux, que le chercheur désireux de décortiquer les tableaux et références afin de mettre en évidence les manipulations des données pour justifier une offensive « car bashing » contre la « mobilité automobile ».