Retour sur le film d’Al Gore : “Une vérité qui dérange”

Il s’agit de l’un des piliers de l’alarmisme climatique qui règne encore aujourd’hui alors que rien de ce qu’il annonçait ne connaît le moindre début de réalité.

Le film « plus terrifiant qu’un film d’épouvante » sort en 2006, juste un peu avant la publication du quatrième rapport du GIEC, et connaît un succès mondial immédiat.

Il a d’abord été présenté devant le Sénat Américain, afin de le convaincre de voter d’ énormes budgets pour la lutte climatique, puis devant de nombreuses autres Assemblées parlementaires mondiales, dont le Parlement Européen et notre Assemblée Nationale, dans le même objectif. 

Il se présente comme une conférence donnée par Al Gore lui-même, qu’il illustre par des images spectaculaires d’inondations, d’effondrements de glaciers, et par des démonstrations pseudo-scientifiques, et où il expose le pourquoi de sa propre implication dans ce combat contre le CO2.

« Si vous regardez les dix températures moyennes les plus élevées jamais enregistrées, elles l’ont été les 14 dernières années. »

« Tous les experts sont d’accord pour dire que nous sommes responsables du réchauffement. »

Suivent des comparaisons factuelles spectaculaires :

  • La Patagonie il y a 75 ans vs aujourd’hui,
  • Kilimandjaro il y a 30 ans vs aujourd’hui,

 

En fait, ce qui marque dans ce film, c’est qu’il ne s’arrête pas à l’élévation de température, mais qu’il décrit, et surtout qu’il montre visuellement, en les simulant, toutes ses conséquences futures :

  • Fonte des calottes glaciaires et élévation résultante du niveau des océans, qu’il évalue à 6 mètres,
  • Submersion simulée de régions entières :
    • Îles du Pacifique,
    • Floride,
    • San Francisco,
    • Pays bas,
    • Pékin,
    • Shanghaï et ses 40 millions d’habitants,
    • Calcutta et ses 60 millions d’habitants,
    • Manhattan et le Mémorial du World Trade Center,
  • Disparition d’espèces animales telles que l’ours blanc par noyade, faute de glace pour le porter,
  • Disparition des massifs de corail et des espèces qui en dépendent,
  • Augmentation des espèces envahissantes,
  • Tempêtes de plus en plus violentes, comme l’ouragan Katrina qui a submergé La Nouvelle Orléans en 2005.
  • Variations pluviométriques brutales qui entraînent des crues et des périodes de sécheresse de plus en plus sévères,
  • Canicules faisant à travers le monde d’innombrables victimes,
  • Augmentation des feux de forêts, responsables de 30% des émissions de CO2.

 

« Imaginez 100 millions de réfugiés. »

« Rien n’est plus effrayant. »

« C’est notre survie qui est en jeu. »

« The science is settled » La science est établie.

Sauf que …

Aucune des catastrophes annoncées par le film d’Al Gore ne connaît, 15 ans plus tard, le moindre début de réalisation (on peut considérer que la fonte d’un glacier, phénomène naturel, n’est pas en soi une catastrophe).

Citons Wikipedia : En octobre 2007, le film a fait l’objet d’un jugement de la justice britannique saisie par le chef d’établissement d’un lycée du Kent qui contestait la diffusion du film dans le cadre scolaire. La Haute Cour de Londres, a répertorié neuf « erreurs » :

  1. le film prétend que la fonte des neiges au mont Kilimandjaro est attribuable au réchauffement climatique alors que le consensus scientifique est qu’on ne peut rien affirmer de tel. L’explication la plus courante est la diminution des retombées neigeuses à la suite de la disparition progressive de la forêt humide à la base du mont.
  2. le film suggère une interprétation des graphes montrant l’évolution des températures et du CO2 sur 650 000 ans, le jugement considérant que s’il y avait un large accord chez les scientifiques sur un lien entre les deux courbes, celles-ci ne prouvaient pas ce qu’affirme Gore ;
  3. le film lie l’ouragan Katrina au réchauffement climatique alors que l’opinion scientifique est qu’il n’y a pas de preuves suffisantes ;
  4. le film montre l’assèchement du Lac Tchad et prétend que c’est une conséquence du réchauffement climatique, alors que les preuves sont là aussi insuffisantes : d’autres facteurs comme la hausse de la population et les variations du climat dans la région sont plus plausibles ;
  5. le film prétend qu’une étude montre que des ours polaires se sont noyés à cause de la fonte des glaces arctiques. Il apparaît que la seule étude scientifique trouvée sur le sujet parle de quatre ours polaires noyés à cause d’une tempête ;
  6. le film avertit (« threatens ») que le réchauffement climatique pourrait stopper le Gulf Stream et renvoyer l’Europe à l’âge de glace, alors que le GIEC considère comme très improbable un tel arrêt bien qu’il juge qu’il pourrait ralentir ;
  7. le film accuse le réchauffement climatique d’être à l’origine de la disparition d’espèces, dont la décoloration (« bleaching ») des récifs de corail alors que le rapport du GIEC affirme qu’il est difficile de séparer les différentes causes du blanchissement du corail ;
  8. le film suggère que les calottes de glace du Groenland et de l’Ouest Antarctique pourraient fondre et entraîner une hausse alarmante du niveau des mers. Alors que le film semble suggérer une fonte dans un proche avenir, le point de vue général est que le Groenland ne pourra pas fondre avant des millénaires ;
  9. le film prétend que la hausse du niveau des mers a causé l’évacuation de certaines d’îles du Pacifique en direction de la Nouvelle-Zélande, alors qu’aucune preuve d’une telle évacuation n’existe à l’époque, pas plus qu’actuellement, 15 ans après.

 

La Haute Cour de Londres ne s’est pas opposée à la diffusion du film dans les établissements scolaires du Royaume-Uni, mais à condition qu’il soit accompagné d’une documentation indiquant ce qui est de l’ordre du consensus scientifique, ce qui ne l’est pas, et ce qui est un point de vue politique.

Ajoutons enfin qu’Al Gore lui-même, suite à ce jugement, a reconnu avoir « falsifié » et déformé les données et graphes présentés, dont en particulier la fameuse courbe de Mann, en crosse de hockey, en « oubliant » la période chaude de l’optimum médiéval, parmi d’autres manipulations tout aussi condamnables.

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