
L’écologie : une religion séculière aux relents totalitaires.
Le changement climatique est indéniable. Mais la protection de l’environnement passe-t-elle forcément par l’expiation de nos plaisirs passés ? D’autant qu’il faut aussi payer au prix fort les erreurs stratégiques de nos dirigeants (sur le nucléaire notamment). Ainsi la vertu climatique se double de la “sobriété énergétique”. Avec elles, l’esprit du totalitarisme se diffuse dans les médias et dans la jeunesse. L’introduction à notre dossier spécial d’octobre sur le climat et la litanie d’injonctions et d’assertions dont nos politiques nous inondent.
Nous voilà pris dans les griffes des humanistes[1]. C’est évidemment pour le bien de la planète (donc pour le nôtre) qu’on nous somme aujourd’hui de penser et de marcher droit. Dans le maquis des bonnes causes et des propositions qu’on ne peut pas refuser, celle du climat est sans doute la plus incontestable, et même la plus sacrée. Nous avons péché, nous devons expier.
Avant d’être dénoncés aux autorités compétentes (compétentes, façon de parler), précisons que nous ne nions nullement la réalité du changement climatique.
En revanche nous récusons la tentation apocalyptique fondée sur l’idée que, face à des dangers qui croissent, le génie humain serait lui, à l’arrêt, incapable de trouver de nouvelles solutions.
Nous n’oublions pas par ailleurs que, la France étant responsable d’une partie infime des émissions de carbone (pendant que nos voisins remettent en fonction leurs centrales à charbon), notre piété ostentatoire s’apparente à du pur fayotage – regardez comme nous sommes vertueux ! Enfin, nous refusons que l’on nous impose mesures et restrictions non pas parce qu’elles sont utiles, mais parce qu’il faut qu’on en bave (voir le texte à paraître de Céline Pina). Sans compter que nombre des mesures imposées pourraient se révéler pires que le mal, ainsi que l’observe Gil Mihaely (texte à paraître) au sujet du logement. Il y a deux ans, on ne devait pas oublier la Covid un seul instant, désormais nous devons communier autour du climat, matin, midi et soir.
En prime, avec les menaces pesant sur l’approvisionnement en gaz, les tables de la loi climatique se sont enrichies d’un long codicille énergétique.
Certes, la crise énergétique est une réalité. Mais on en a marre d’être pris pour des buses. Si nous sommes invités à faire des économies de bouts de chandelle pour passer l’hiver, ce n’est pas pour enrayer la catastrophe climatique ni à cause de la guerre en Ukraine, mais parce que l’impéritie et les minables calculs des princes qui nous gouvernent nous ont privés de la source d’énergie la plus propre et la plus souveraine qui soit, le nucléaire (voir l’article de Loïk Le Floch-Prigent). Il fallait faire plaisir à Nicolas Hulot, qui s’est d’ailleurs montré fort ingrat. Eh bien caillez, maintenant !
On devrait se réjouir que l’écologie ait été arrachée aux partis verts et à leurs errements (analysés par Brice Lalonde et, pour les États-Unis, par Jeremy Stubbs, textes à paraître). Sauf que, maintenant qu’elle est l’affaire de tous, elle n’est pas plus raisonnable. Toujours plus d’infantilisation : après « ouvrez vos fenêtres » et « lavez-vous les mains », on a le droit à « éteignez la lumière » et « mettez des pulls ».
De plus, on tente de nous faire accroire que les « renouvelables » vont régler notre problème alors que leur caractère intermittent impose le recours aux sources les plus polluantes.
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