« La voiture électrique et autres folies », de Christian Gerondeau

(Aymeric Belaud dans Contrepoints du 21/10/22)

Du 17 octobre au 23 octobre se tenait le Mondial de l’automobile à Paris. A cette occasion, le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, a été interrogé par BFM Business. Il a notamment dénoncé les choix de l’Union européenne visant à interdire la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035 et la promotion (l’injonction) de la voiture électrique, décisions qu’il qualifie de « dogmatiques et naïves ».

Il estime par ailleurs que les dirigeants européens ont « pris en otage » les constructeurs automobiles et que leurs décisions ne font que « dérouler un tapis rouge aux constructeurs chinois ».

Il appelle les Français à « se préoccuper de leur liberté de mouvement », notamment « au moment de leur vote » et « à pousser les différents candidats à s’exprimer clairement sur leurs positions vis-à-vis de la liberté de mouvement individuelle et familiale ».

Pendant que l’industrie automobile alerte sur les dangers du « tout-électrique » et que la France connaît une crise énergétique et des risques de coupures de courant, Emmanuel Macron annonce une hausse de 1000 € de la prime pour l’achat d’une voiture électrique pour les « foyers les plus modestes ».

L’actualité se prête donc parfaitement à la chronique du dernier ouvrage de Christian Gerondeau,« La voiture électrique et autres folies », le troisième tome de « La religion écologiste ». Après avoir répondu aux douze mensonges du GIEC, Christian Gerondeau, dans ce nouvel opus, ne s’attarde pas seulement sur le véhicule électrique, mais traite également des transports en général, du bâtiment, ou des modèles du GIEC.

L’auteur présente les inconvénients de la voiture électrique, pour l’utilisateur d’abord, pour la planète ensuite et pour les autres usagers de la route enfin. S’appuyant sur le rapport 13/2018 de l’Agence européenne de l’environnement, il démontre qu’un véhicule électrique est plus polluant qu’un véhicule à essence quand il est alimenté par une électricité produite par une centrale à charbon. Si cette électricité est produite par une centrale à gaz, le véhicule électrique est à peine moins émetteur de carbone qu’un moteur diesel. La conclusion est simple, seule une électricité totalement décarbonée pourrait donner un avantage écologique à la voiture électrique.

Comme le rappelle M. Gerondeau, cela ne serait réellement possible qu’avec la production nucléaire car « les énergies renouvelables ne pourront jamais répondre à la majeure part des besoins en électricité d’aucun pays ». Le tout-électrique n’est pour lui qu’une idéologie, d’autant qu’il démontre que le parc automobile européen n’accroît les émissions de CO2 dans l’atmosphère « que de 0,3 milliard de tonnes par an, soit 1/10 000e du phénomène sur lequel l’Union européenne affirme vouloir agir » (p. 25).

Après avoir évoqué le problème des batteries nécessaires au fonctionnement de ces voitures et dressé un panorama de la pollution de l’air qui s’améliore nettement dans les villes occidentales, le viseur de Christian Gerondeau s’attarde sur les faiblesses de la voiture électrique. Son exposé nous montre que s’il ne faut que 5 minutes pour faire le plein d’un réservoir diesel ou essence, une voiture électrique nécessite au minimum 30 minutes pour recharger la batterie à 80% de sa capacité. D’ailleurs, en prenant l’exemple de la Tesla 3, il montre qu’il faut trois fois plus de temps pour porter la charge de 60 à 80% que de 20 à 40%.

L’auteur continue en s’indignant des subventions gigantesques accordées par les Etats aux mobilités électriques et du poids qu’elles font peser sur les finances publiques pour un résultat peu satisfaisant.

Car la suite du livre est une réponse aux alarmistes climatiques et au GIEC. Remettant en cause les modèles de calcul du GIEC tant sur la hausse du niveau des océans que sur celle de la température, il accuse les experts de ne pas évoquer les diverses périodes de changements climatiques que la Terre a connues. Il évoque notamment les travaux sur les carottes glaciaires qui ont démontré l’existence de variations climatiques extrêmement rapides et importantes par le passé comparativement à la légère hausse que notre monde connait depuis la fin du XIXème siècle (+1,1°C entre 1850 et aujourd’hui). Ce léger réchauffement, selon Christian Gerondeau, « comporte d’ailleurs plus d’effets heureux que négatifs » (p. 106).

Le développement économique, s’il favorise la hausse des émissions de CO2, permet aussi la hausse de l’espérance de vie, une plus grande prospérité, une baisse de la mortalité juvénile, etc. Selon l’auteur, le combat écologiste serait, en fait, une lutte contre les pauvres et les pays en développement.

Attaquant tour à tour les diverses « COP », l’hydrogène, les énergies dites renouvelables et le sabotage de la filière nucléaire en France (il estime qu’il est préférable d’allonger la durée de vie des réacteurs nucléaires que d’en construire de nouveaux), son livre se veut, comme les deux précédents, une réponse point par point aux multiples idées erronées, désormais ancrées dans une grande partie de la population occidentale et des élites dirigeantes.

Entre l’immense gaspillage des deniers publics et le sabotage de nos industries, le combat écologiste nous coûte « plusieurs points de PIB […] gaspillés en pure perte » (p. 235) : l’écologisme ruine l’Occident.

Christian Gerondeau termine son épilogue en souhaitant la défaite des idéologues du climat, « dans l’intérêt de l’Humanité et pour que cesse le pessimisme qui ravage trop souvent notre jeunesse » (p.239).

Certains diront que les propos de M. Gerondeau remettent en cause le « consensus » des climatologues (étiquetés GIEC). A cela, l’intéressé répond « qu’il n’existe pas une science du climat » mais que « l’étude des phénomènes climatiques fait appel à des dizaines de sciences et d’expertises entièrement différentes » (p. 243).

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