On sait que les éoliennes produisent de l’électricité quand il y a du vent (au minimum 15 km/h) et encore pas trop car elles s’arrêtent quand le vent atteint 85 km/h.
Comme elles ont la priorité sur le réseau, les autres sources d’énergie électrique (nucléaire, hydraulique, gaz) doivent s’adapter en permanence ce qui d’ailleurs perturbe leur fonctionnement.
Ce sont les centrales au gaz qui réagissent le plus vite aux sautes de vent et aux variations induites de la production éolienne, c’est donc le gaz qui est le plus sollicité pour palier la chute du vent.
Il est intéressant de voir concrètement ce que cela représente pendant les périodes de plus forte consommation d’électricité, en janvier et février. Pour cela RTE fournit des statistiques de production par source d’énergie heure par heure depuis 2012.
Pour janvier 2022 on voit qu’après un pic de vent très court le 8 janvier à 18 :00 où l’éolien fournit 20 % de la demande avec une puissance de 14000 MW (le gaz est à 4 % avec 2800 MW) suit une période anticyclonique assez longue du 10 au 27 janvier pendant laquelle l’éolien produit très peu.
Par exemple du 10 au 18 janvier l’éolien représente entre 0.1 et 4 % de la production (de 572 à 2660 MW). Le gaz de 11 à 12 % de la production (de 7600 à 9000 MW).
Entre le 24 et le 27 janvier l’éolien représente entre 0 et 3 % de la production (de 0 à 1800 MW). Le gaz représente 11 à 12 % de la production (de 7600 à 9500 MW).
On retrouve le même pattern en février, quand il fait très froid, particulièrement du 7 au 12 février 2022.
En affectant les ressources prioritairement à l’éolien comme le gouvernement le fait depuis des années au détriment du nucléaire (fermeture de Fessenheim et désinvestissement dans la maintenance des centrales) et d’autres sources d’énergie on se condamne à recourir au gaz au moment où on consomme le plus d’électricité et où le gaz est le plus cher.
Bien sûr les éoliennes ne fonctionnent pas directement au gaz mais éoliennes et gaz sont un binôme indissociable, ce que GAZPROM avait bien compris en soutenant l’Energiewende allemande.
Une réponse
En Allemagne, elles fonctionnent même largement au lignite.
Mais les Allemands considèrent sans doute que l’extraction du lignite est moins polluante que la fracturation hydraulique :
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