Fin des moteurs thermiques en 2035 : vent de panique chez les eurocrates ?

Le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton a inséré une clause de revoyure, fixée à 2026, au texte décrétant la fin de la construction des moteurs thermiques en 2035. L’UE se rend enfin compte qu’entre les belles et — très — ambitieuses intentions et leur faisabilité, il y a un gouffre.

De nombreux observateurs le disaient ou l’écrivaient : la fin de la construction de véhicules à moteur thermique d’ici 2035 – votée le 27 octobre à la suite d’un accord entre les 27 États membres et les eurodéputés – semblait être un objectif particulièrement difficile à atteindre, pour ne pas dire illusoire. Le 3 novembre, ces mêmes observateurs ont appris que ces doutes étaient partagés par… l’UE elle-même. Dans un entretien accordé aux Échos et publié le 3 novembre, le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton a avoué avoir insisté pour « qu’une clause de revoyure soit adoptée pour 2026 ».

Et concrètement, qu’est-ce que cela veut dire ? Que tous les trois mois, un groupe composé « des grands constructeurs automobiles, des fournisseurs, des syndicats, des associations d’usagers, des villes, des opérateurs d’électricité » se réunira afin d’identifier et de traiter les difficultés qui accompagneront « la plus forte transformation industrielle qu’ait connue l’Union européenne ». Une façon policée, pour le commissaire, de signaler son scepticisme face aux obstacles qui se dressent devant la fin du moteur thermique.

Thierry Breton s’interroge. « Comment s’assurer que nous aurons assez de matières premières critiques et éviter de nous imposer de nouvelles dépendances ? », demande-t-il, sachant qu’on « estime ainsi qu’il faudra 15 fois plus de lithium, 4 fois plus de cobalt, de graphite. Et trois fois plus de nickel à l’horizon 2030 ». Par ailleurs, « on évalue les besoins à 7 millions de bornes dès 2030. Or nous n’en sommes qu’à 350 000 ». Enfin — dans un contexte de crise énergétique, il est saisissant que ce sujet n’ait pas plus inquiété nos eurodéputés — il rappelle qu’« en 2050, on estime qu’il faudra 150 GW de puissance d’électricité pour alimenter les véhicules électriques. C’est 15 %…

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