Présente en masse comme à chaque édition, l’Europe n’en récoltera aucun avantage d’autant que ses principaux compétiteurs chinois, russe, indien et américain sont pour une fois de plus aux abonnés absents.
La COP 27 sera un un copié/collé des 26 éditions précédentes avec sa mise en scène, ses absents et ses présents, ses rites, ses lobbyistes de tous bords, ses discussions interminables entrecoupées de leurs huis-clos ou autres manifestations parallèles.
Comme chaque année, les rues se rempliront de manifestants climato-gauchistes violents instrumentalisant la problématique climatique au nom de causes tierces comme « l’égalitarisme » « l’écoféminisme » ou la « justice climatique ». Comme chaque année peut-être pas, car les rues de Sharm el-Sheikh fièrement contrôlées par l’administration El-Sissi ne se rempliront pas aussi facilement que celles plus laxistes de Glasgow ou de Paris.
Les COP sont au fil du temps devenues des cloaques dont il ne faut plus rien attendre. Les jets privés et les hôtels de luxe se mélangent aux logements de fortune tandis que des chefs d’États infréquentables cherchant à se refaire une virginité politique y côtoient des militants extrémistes. Ainsi y verra-t-on le président Vénézuélien Nicolas Maduro y croiser le général El Sissi et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane tous trois mondialement reconnus pour leur grande fibre démocratique.
Comme chaque année, l’idéologie primera largement sur le pragmatisme climatique et la COP 27 débouchera sur une déclaration finale teintée d’autosatisfaction et de narcissisme condescendant. Elle confirmera un catalogue de bonnes intentions jamais respectées. Présente en masse comme à chaque édition, l’Europe n’en récoltera aucun avantage d’autant que ses principaux compétiteurs chinois, russe, indien et américain sont pour une fois de plus aux abonnés absents.
Quant aux militants extrémistes, ils se désoleront comme les années précédentes de l’impuissance des politiques et de l’égoïsme des industriels. Comme chaque année, ils remettront sur la table l’objectif de 1,5°. Un objectif obsolète depuis bien longtemps dans la mesure où les 400 ppm de CO2 associés ont été dépassés depuis quatre ans ! Le citoyen un peu éclairé sait que ces 1,5° seront atteints avant 2035 quoi que l’on fasse aujourd’hui.
Car la maladie endémique des COP est de décréter des agendas inversés imposant des échéances arbitraires sans prendre en compte ni les moyens d’y parvenir ni les conséquences que cela peut entraîner sur les grands équilibres mondiaux. Ainsi, bien qu’elle puisse apparaître pertinente, la stratégie consistant à ne plus financer l’exploration et le développement de nouveaux champs pétroliers et gaziers s’est révélée suicidaire. C’est en grande partie cette stratégie promue de façon irresponsable par de nombreuses ONG qui a provoqué depuis l’été 2021 la flambée des cours de l’énergie.
Mais c’est sur un autre registre que le président français est monté au créneau, disant « vouloir mettre la pression sur les pays riches et notamment les États-Unis et la Chine afin qu’ils payent leur part pour aider les pays pauvres davantage sensibles aux effets dévastateurs du réchauffement climatique ».
Face au réchauffement, il est vrai que les pays développés sont beaucoup plus avancés que les pays émergents consommant 80 % du charbon et émettant 65 % du CO2. Ils sont aussi très en retard en termes d’intensité énergétique : pour une même quantité de richesses produites, ils consomment en moyenne deux fois et demie plus d’énergie que les pays de l’OCDE.
Aussi, les pays riches s’étaient-ils engagés lors de la COP21 à mobiliser un « fonds vert pour le climat » de 100 milliards de dollars par an à redistribuer aux pays pauvres. Force est de constater que ces promesses n’ont pas été tenues. Mais même si elles avaient été respectées en totalité, ces 100 milliards de dollars ne représentent qu’une partie infime des besoins réels. Selon l’économiste britannique Nick Stern, le chemin vers une société bas carbone nécessiterait un transfert entre les pays riches et les pays pauvres de l’ordre de 2000 milliards d’euros par an, soit environ 3,7 % du PIB de l’OCDE.
La croissance économique de l’OCDE étant aujourd’hui inférieure à 2 %, ce financement conduirait mécaniquement à une récession structurelle dans des pays riches tous hyper endettés. Comme pour les 1,5° les palabres du président français, fussent-elles généreuses, ne seront pas suivies dans les faits.
Vivement le 18 novembre que cette comédie annuelle se termine !