Un exercice d’anticipation, par Zagros
Il apparaît que l’hiver 2022/2023 est très froid et très enneigé sur une grande partie de l’hémisphère Nord. On nous parle de « tempête hivernale» pour les USA mais on se garde bien de parler climat (quand il fait chaud c’est le climat, mais s’il fait froid c’est la météo).
Et le plus drôle, c’est que, au prochain refroidissement qui viendra inéluctablement, ce sera le contraire, voir la suite…
Va-t-on vers un refroidissement général ?
Pour une partie des scientifiques, certes en minorité, mais qui ont le courage de procéder à une recherche scientifique hors des sentiers battus, le récent réchauffement climatique n’est que fortuitement concomitant à la croissance industrielle, et à l’augmentation du CO2 anthropique , tous deux tant accusés par la grande majorité des esprits crédules.
En fait il est plutôt probablement la conséquence directe des trois cycles solaires très actifs (les cycles 21, 22, 23) de 1975 à 2007. Les cycles suivants, 24 et début du 25 actuel, sont nettement moins actifs. Si l’on ajoute que l’inertie des océans entraîne un temps de retard de l’ordre de 10 à 15 ans sur la température de la Terre, on devrait atteindre un début de redescente des températures globales à partir de 2015-2020. De fait, on observe un palier depuis 2016 et même une très légère baisse sur six ans (+1,05°C en 2016 contre + 0,85°C en 2022 par rapport à la moyenne de référence de la NOAA). Ce palier est-il un accident de parcours comme le croient les dévots du GIEC ou un indicateur pour la suite ?
On observe rarement des paliers dans les évolutions climatiques mais plutôt de lentes remontées et redescentes de forme globalement sinusoïdale. D’autant que la teneur en CO2 n’a pas cessé de croître régulièrement depuis 2016 (sans le moindre palier pour sa part, malgré la crise covid).
Il en résulte que l’on devrait s’attendre en toute logique à un début de redescente des températures pour les prochaines décennies. A noter que l’hiver austral 2022 a été très froid cette année, ce dont les médias relayant la pensée unique se sont bien gardés de nous entretenir. Et statistiquement un hiver froid dans l’hémisphère Nord suit un hiver froid austral, ce qui semble se vérifier en ce mois de décembre 2022. Sauf pour la France qu’une plume chaude protège (du moins actuellement).
Un refroidissement de quelle intensité ?
Si cette hypothèse se vérifiait, jusqu’où irait le prochain refroidissement ? En particulier si un mini-âge glaciaire procédait du minimum solaire d’Eddy (2030-2100 environ ), minimum semble-t-il dans le tuyau , si l’on en croit les spécialistes de l’activité solaire ?
Dans ce cas la situation de « la planète » serait grave : comment nourrir 9 ou 10 milliards d’humains ? Ce qui semblait atteignable avec l’augmentation de la teneur en CO2 atmosphérique (augmentation des récoltes) serait impossible, comme au début du XVIII e siècle quand la famine régnait encore à la fin du minimum de Maunder (1650-1720). Un refroidissement est la pire calamité qui puisse menacer l’humanité.
Et il serait inutile d’essayer de freiner l’arrivée du froid en comptant sur une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, ça ne marcherait pas plus dans ce sens que dans l’autre !
Pour la question de la faim dans le monde, il est presque à souhaiter que le réchauffement se poursuive.
Arrêtons là pour ne pas emboîter le pas et partager les égarements des alarmistes professionnels sur le mode de la planète brûlante…
Les tranches nucléaires devront répondre aux grands froids
Sur le plan de la production d’électricité, ce sera aussi un problème. Les éoliennes givrées ne tourneront pas, les panneaux solaires seront couverts de neige en hiver et donc inutiles quand on en a le plus besoin, les centrales nucléaires refroidies par l’eau des rivières gelées seront mises à l’arrêt, les transports seront ralentis, etc.
Concernant les tranches nucléaires, actuelles et futures, les centrales en bord de rivières totalement gelées devront continuer, après l’arrêt occasionné par le froid, à évacuer la puissance résiduelle de façon autonome, en cas de panne de réseau. D’où des systèmes adaptés à prévoir basés sur des réserves d’eau maintenue liquide (en dérivation du pompage à la rivière), un refroidissement de secours par air, une fiabilité accrue des diesels (déjà demandée au demeurant avec les mesures post-Fukushima), etc.
La conception et les règles d’exploitation des tranches nucléaires devront intégrer des conditions de grand froid, tant pour assurer la production d’électricité que pour pallier les conséquences éventuelles d’un arrêt incidentel dû au froid.
Le parc nucléaire sera notre seule arme sérieuse face au refroidissement climatique, raison de plus pour le renforcer en priorité. Avec les turbines à gaz (si par bonheur nous avons du gaz). Le parc nucléaire, y compris les futurs EPR2, devra intégrer des « plans grands froids », de la même façon qu’il a été mis à niveau avec « les mesures post-Fukushima ». C’est techniquement tout à fait faisable, il suffit juste de s’y préparer.
Mais nos dirigeants en sont-ils conscients, ou ne serait-ce pas là où réside la plus grande difficulté qui nous guette si l’on observe le passé récent… ? On peut toujours rêver.
Une réponse
Un ancien excellent collègue me fait observer à juste titre que la question des diesels, mentionnée dans l’article, n’est pas anodine. En particulier les DUS, diesels d’ultime secours démarrés en cas de manque de tension généralisée (MDTG= perte totale d’alimentation, interne, en cas d’ilotage raté, et externe, black out sur le réseau) a été soulevée par l’ASN alors que des démarrages de feu trop fréquents ont été observés lors du lancement des moteurs diesel (le dernier en 2021 à Paluel), et que, surtout,, les mêmes moteurs ne sont garantis que pour une température « extrême » de -15°C et non -35°C comme demandé par l’ASN dans ses recommandations de type « grands froids ». Ceci renforce la recommandation de l’article de ne pas perdre de temps pour se prémunir contre des conditions futures éventuelles difficiles. Accessoirement, cet épisode illustre le manque de motivation et de financement dans ces dernières années de la part d’EDF, carence essentiellement imputable à notre déplorable politique énergétique nationale, comme déjà largement souligné par ailleurs dans de nombreux articles.