Nous republions ici le début d’un article de Transitions et Energies du 7 Janvier 2023, qui montre où l’Allemagne souhaite nous embarquer.
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La stratégie énergétique allemande (Energiewende) mise en place depuis 15 ans et qui a coûté des centaines de milliards d’euros est devenue le modèle de l’Europe et d’une partie de nos décideurs politiques. C’est pourtant un échec patent. Elle a consisté à remplacer des moyens de production d’électricité pilotables (nucléaire, fossiles) par des renouvelables intermittents (éolien et solaire). Le problème est que l’électricité se stocke difficilement et que quand les intermittents sont à l’arrêt faute de soleil et de vent, les moyens pilotables sont indispensables. L’Allemagne a fini par le comprendre qui a relancé l’an dernier en urgence 26 centrales à charbon… Tant pis pour les émissions de CO2. Et ses centrales seront remplacées… par des centrales à gaz, la décision vient d’être prise.
L’Europe affronte sa crise énergétique la plus grave depuis 1973 et le premier choc pétrolier.
Si le déclencheur – la guerre en Ukraine – est bien connu et souvent mis en avant, celle-ci repose aussi et avant tout sur un ensemble de facteurs qui ont depuis longtemps fragilisé l’approvisionnement du vieux continent en énergie. L’un des principaux est la croyance répandue chez beaucoup d’hommes politiques qu’il est possible de remplacer des moyens de production d’électricité pilotables (nucléaire, charbon, gaz voire fioul) par des moyens dits intermittents (éolien et photovoltaïque principalement).
Or, c’est oublier que certes, contrairement à ce que l’on peut entendre souvent, l’électricité se stocke mais difficilement et partiellement. Nos capacités de stockage (dans la quasi-totalité composées de STEPs, pour station de transfert d’énergie par pompage) sont relativement limitées.
Les moyens de production d’électricité pilotables sont indispensables
C’est pourquoi la sécurité d’approvisionnement électrique repose sur des moyens de production dit pilotables, donc des moyens mobilisables au moment des pics de consommation, et éventuellement mis à l’arrêt le reste du temps. Et ce d’autant plus que le réseau est composé de moyens de productions intermittents, ne produisant pas à la demande. Par exemple, le photovoltaïque, qui ne produit pas la nuit, ou l’éolien dépendant du vent.
Il est donc de coutume de dire qu’il est nécessaire d’installer autant de moyens pilotables que de moyens intermittents afin d’assurer la délivrance en toutes circonstances et la stabilité du système. C’est l’atout français. Ses 61.000 MW de puissance nucléaire installés permettent de suivre la consommation.