(Adélaïde Motte dans IREF du
Le 10 janvier, l’Assemblée nationale adoptait en première lecture un projet de loi d’accélération des énergies renouvelables, avec 286 voix pour et 238 contre.
Ce texte doit permettre à la France de rattraper son retard dans le domaine, car on considère comme problématique que sa consommation d’électricité comporte moins d’énergies renouvelables qu’ailleurs en Europe.
Les députés écologistes se sont abstenus, souhaitant montrer ainsi que le texte n’allait pas assez loin, et les Insoumis ont voté contre à cause du marché libéralisé et du “quasi droit de veto” des maires contre l’implantation d’éoliennes et de panneaux solaires.
Le projet de loi prévoit que les collectivités territoriales transmettent “à l’autorité compétente de l’Etat” une liste des zones propices au développement des énergies renouvelables et bas carbone ; en outre, si les listes obtenues ne correspondent pas “aux objectifs indicatifs de puissance à installer”, une liste régionale pourra alors les compléter.
Il est donc regrettable que les collectivités ne puissent pas traiter directement avec des entreprises !
De plus, le système pourrait bien contraindre les maires à accepter des éoliennes et panneaux solaires dont ils ne veulent pas. Ce risque est d’autant plus prégnant que cette liste régionale pourra être établie “s’il existe manifestement un déséquilibre non justifié entre les territoires dans l’identification des zones propices”.
La crise énergétique qui touche l’Europe cet hiver montre plusieurs choses. L’Allemagne, ayant misé sur un renouvelable inefficace, est contrainte de relancer ses centrales à charbon, alors que la France est dans une situation critique parce qu’elle n’a pas su maintenir ses investissements dans le nucléaire.
L’accélération du renouvelable n’a donc pas de sens sur le plan énergétique, et n’en a pas non plus sur le plan environnemental : selon le site electricitymaps.com, l’intensité carbone de la France était le 11 janvier de 46g, soit dix fois moins que l’Allemagne.
Dès lors, ce texte relève moins d’un forçage du renouvelable dans le mix énergétique que d’un compromis mal ficelé et dont l’utilité reste à démontrer.
2 réponses
Ce qui est terrible, avec les politiques, c’est leur ignorance des problèmes techniques. Plus il y a d’éoliennes sur le réseau, plus le réseau est difficile à piloter. La régulation d’un système comportant des éléments à puissance variable doit permettre de compenser à chaque instant leur variation de puissance, quel que soit le sens. En clair, seules les centrales thermiques (fuel, gaz ou charbon) ont un temps de réponse adapté à ces variations dues au vent. Cela signifie aussi qu’à chaque éolienne installée, il faut installer une puissance équivalente sous forme de centrale thermique.
Elu régional, j’ai essayé à différentes reprises de sensibiliser mes collègues sur ce problème, je n’y ai pas réussi.
C’est assez désespérant
Vous avez parfaitement raison, et le problème va encore empirer au fur et à mesure de l’installation de nouvelles stations de recharge électriques, chacune d’elles générant un nouveau point de consommation aléatoire qui déséquilibre le réseau, qui va vite devenir totalement ingouvernable.