Chez Apolline de Malherbe, mercredi dernier, Christophe Béchu se voyait raisonnable en disant que, pour l’instant, seuls les Crit’Air 5 (diesel d’avant 2000) sont exclus des ZFE [zones à faibles émissions, NDLR]. Des voitures de plus de vingt ans, disait-il. Soit. Mais, dans la même phrase si raisonnable, il confirmait qu’un an plus tard seront interdits les diesel d’avant 2006. Et, encore un an plus tard, en 2025, on interdira les voitures d’avant 2011. En deux ans, on étend le champ d’application de onze.
Bref, en 2025, si votre voiture a plus de 14 ans… basta ! Raouste ! Dehors, qu’on vous dit… Les commerçants, les musées et tous les lieux rassemblant du public sont priés de se réjouir de cette nouvelle. Aussi la vieille tante qui habite encore à Paris…
On rappellera à notre ministre de la Transition écologique qu’un bus, à Paris, largue 340 grammes de particules fines dans l’atmosphère, principalement par l’usure des pneumatiques ; aussi par les freins (source BFM et J.-L. Moreau) ; cela selon l’état du revêtement (merci, Hidalgo…). 340 grammes par jour, à comparer aux 5,5 milligrammes que les échappements ne devront pas dépasser avec la norme Euro 7 applicable en 2025 sur les véhicules neufs.
Vite, mon Christophe ! Invente la voiture sans roues et interdisons les bus. Tout le monde sera ravi, n’est-ce pas ? On pourrait songer au vélo comme moyen de transport, mais eux aussi ont des pneus et des freins. En y réfléchissant, il n’y a guère que la marche à pied qui soit conforme ; à défaut d’être propre, vu l’état des trottoirs. Irons-nous jusqu’à rendre les voies de bus aux piétons ? Nul ne sait.
Le même Béchu, transitoirement affecté à l’écologie, signait son credo en annonçant que nous devons sortir des énergies fossiles. Sinon, nous ne respecterons pas les engagements que nous avons pris lors des accords de Paris. Nous causerons une surmortalité chez les asthmatiques et nous rendrons invivable une partie de notre territoire. Pas moins !
On pourrait se réjouir de ce que la France soit moins attractive à certains, mais on attend surtout que le ministre précise quelle partie du territoire serait concernée. Citons cela afin de choisir où investir dans l’immobilier. On ne voudrait tout de même pas que les Callac soient concernés, non ?
Demandons-nous ce que les transitoires-écologistes feraient s’il advenait un nouveau petit hiver glaciaire comme en 1709. Faudrait-il rouvrir Fessenheim ? Et si le déluge nous retombait dessus… Bah… Fluctuat nec mergitur, n’est-ce pas ? Quant à la surmortalité chez les asthmatiques, on demandera à notre ministre chéri de se renseigner auprès de la Société française de pneumologie : le nombre de décès par asthme a été divisé par 2 entre 2000 et 2014 (chiffres de Santé publique France). On mesure l’urgence…
On rappellera à M. Béchu qu’un plan pour passer tout le parc auto à l’électrique nécessiterait, par exemple, une centrale nucléaire tous les 100 km pour recharger les véhicules sur l’A6-A7. Quel joli paysage en perspective !
Si ce gouvernement voulait être crédible, il devrait annoncer le programme de transformation des stations essence. Or, on n’en voit pas les moindres prémices. Il devrait surtout annoncer les taxes sur l’électricité qui remplaceront la manne de la consommation pétrolière.
Notre bon ministre déclarait, in fine, que la politique n’est pas de faire ce qui est possible mais aussi de faire ce qui est nécessaire. Avec lui, l’impossible n’est pas seulement français, il est aussi nécessaire. C’est beau comme l’antique ! Comment ne pas l’approuver…
Cessez de prendre les Français pour des gogos et trouvez comment recharger une batterie en moins de deux minutes ! Bon courage, chers dangereux idéologues qui tenez les manettes.