Les écolos veulent « ramener les riches sur Terre » pour sauver la planète

En s’attaquant aux jets privés, EELV pense faire un bon coup tactique sur le plan politique : qui en effet viendrait au secours d’une petite minorité de privilégiés ?

Récemment je tombe en arrêt devant une chaîne d’information en continu qu’habituellement je zappe très vite. Mais là que vois-je ? Des journalistes qui présentent sur le ton de l’évidence des cartes illustrant des parcours de jets privés.

Ces cartes sont produites sur les réseaux sociaux par des internautes qui ont le temps et l’énergie pour suivre à la trace les déplacements de personnes plus ou moins connues utilisant ce mode de transport.

Une société de surveillance et d’interdictions…

Manifestement, les journalistes de la chaîne approuvent ce genre d’intrusion dans la vie privée des personnalités en question par des internautes autoproclamés « chiens de garde du climat ».

Climat : voilà, le mot est lâché, le plus beau des prétextes qui va justifier toutes les dérives et entorses aux libertés individuelles, encore plus qu’au temps du covid.

Et j’apprends qu’il n’est plus seulement question de réguler les vols en jets privés mais de carrément les interdire : une proposition de loi va être présentée prochainement par Julien Bayou et le groupe EELV.

La justification avancée vaut son pesant de bonne conscience totalitaire : « On va faire consentir les riches à l’effort général de la transition écologique… » Nous voici en plein 1984 de Georges Orwell :

« … il ne suffit pas d’obéir à Big Brother, il faut l’aimer … »

… pas seulement pour les ultra-riches

Vous qui pensez que cette interdiction ne concerne qu’une petite minorité de « super-riches », sachez que votre tour viendra aussi. Il est d’ailleurs déjà venu. Écoutons le petit discours hypocrite de Julien Bayou, justifiant un méfait par un autre :

« L’interdiction de circuler pour une personne qui n’a pas pu remplacer son diesel est beaucoup plus contraignante que le fait de contraindre l’ultra-riche de prendre la première classe d’un TGV ou la classe affaires d’un avion ».

Comme si ce n’était pas lui et ses acolytes qui organisent ces interdictions de circuler en diesel (et peut-être un jour aussi de fumer des clopes).

En s’attaquant aux jets privés, EELV pense faire un bon coup tactique sur le plan politique : qui en effet viendrait au secours d’une petite minorité de privilégiés ? Au contraire, en flattant la pulsion d’envie qui anime une bonne partie de la population, on obtiendra sans doute un large assentiment, et on dispose de toute façon de la reine des excuses : il faut sauver la planète du dérèglement climatique.

Ces mesures de restriction qui semblent ne concerner qu’une minorité privilégiée peuvent toucher en fait tout le monde.

Selon Philippe Charlez :

« … la croyance en l’absence de conséquences pour la majorité de la population, est une grave erreur : C’est le non essentiel qui nourrit l’essentiel […] Si on détruit le superflu, on détruit à terme le nécessaire. Sans tourisme, sans luxe et sans restaurants, il ne serait pas possible de financer la santé, l’éducation ou encore la préservation de l’environnement… »

Au niveau individuel, de telles mesures peuvent facilement étendre de plus en plus loin leur rayon d’action ou plutôt de nuisance ; ainsi déjà Jean-Marc Jancovici, expert de l’énergie mais qui malheureusement donne dans l’écologie malthusienne décroissante, propose de limiter à 4 ou 5 les déplacements en avion au cours de toute une vie.

Les punitions vont se multiplier

Il n’est que de voir les beaux objectifs pour 2030 de l’association écolo C40. Ces objectifs sont présentés suivant deux variantes, l’une « progressiste » (que je suppose « intermédiaire »), l’autre « ambitieuse » (que je suppose « radicale ») .

Voici un échantillon :

  • Propriété privée d’un véhicule : max 190 pour 1000 personnes (progressiste), zéro (ambitieux)
  • Nombre de nouveaux vêtements et objets textiles : max 8 par personne par an (progressiste), max 3 par personne par an (ambitieux)
  • Consommation de viande : 16 kg par personne par an (progressiste), zéro par personne par an (ambitieux)
  • Consommation de produits laitiers : 90 kg par personne par an (progressiste), zéro par personne par an (ambitieux)

 

L’écologisme sur la voie du totalitarisme

La stratégie d’EELV n’est qu’un premier pas. Car le véritable but de cette minorité agissante n’est pas de sauver la planète mais de détruire l’économie de marché, notre civilisation actuelle, pour mettre en place un « monde meilleur », conforme à leur idéologie malthusienne décroissante. Et si l’Homme actuel rechigne trop, on le rééduquera pour en faire un « Homme nouveau ».

Les idéologies mortifères qui ont sévi au XXe siècle, nazisme et communisme, ont fait des centaines de millions de victimes et voulaient instaurer le « socialisme » par la contrainte, l’un pour le peuple allemand, l’autre pour l’humanité entière.

L’idéologie écolo-décroissante est tout autant coercitive et potentiellement aussi antihumaniste et destructrice que ses prédécesseurs.

Ce qui est étonnant et incompréhensible, c’est que cette idéologie ait infiltré jusqu’au plus haut niveau des pouvoirs nationaux et internationaux qui sévissent aujourd’hui sur la planète.

« Vous ne posséderez plus rien, mais vous serez heureux. »

Ce slogan n’a pas été prononcé par un écolo patenté mais par le grand organisateur du forum de Davos, Klaus Schwab, également auteur du livre The great reset. Le paradoxe veut qu’un grand nombre de ceux qui viennent assister à cette grande messe annuelle des décideurs s’y rendent en jets privés.

À propos d’EELV, il ne faut pas confondre ces anticapitalistes avec les antifascistes, avec qui ils ont néanmoins partie liée. En effet, ces derniers ne sont que des hommes de main qui ne sortent de leur trou qu’à l’occasion des manifestations, alors que les premiers tiennent la vedette dans les médias et exercent une action permanente et à long terme.

Leur but est bien de parasiter les structures étatiques pour un jour prendre le pouvoir, exactement comme l’ont fait les nazis et les communistes au début du XXe siècle, en profitant de la crise générée par la Première Guerre mondiale qui ravageait l’Europe.

Aujourd’hui, ils pensent peut-être avec raison que leur moment arrivera bientôt étant donné la crise qui se profile dans le monde développé, essentiellement due à la mauvaise gouvernance, amplifiée par l’extension inédite des institutions étatiques nationales et internationales.

En France, les écolos ont pris le pouvoir dans plusieurs grandes villes à la faveur d’une abstention record lors des dernières élections municipales. Ils ont déjà montré leur pouvoir de nuisance et de coercition à Lyon, Bordeaux, Poitiers, Grenoble…

On assiste en Europe depuis des décennies à un festival de mauvaises décisions, particulièrement dans le domaine de l’énergie, qui conditionne tout le reste.

Les pouvoirs politiques ont gaspillé sans compter l’argent du contribuable et on s’étonne aujourd’hui que ces politiques aient engendré une inflation dangereuse.

« Les 27 ont une fois de plus affirmé leur credo dans les énergies renouvelable en niant la réalité, en refusant d’admettre que c’est eux et non Vladimir Poutine qui ont créé le chaos énergétique dans lequel nous nous trouvons. S’ils n’avaient pas ostracisé les combustibles fossiles et l’énergie nucléaire, nous ne serions pas dans ce pétrin. Non seulement ils sont coupables, mais ils veulent accélérer la course vers le déclin. »  (Samuele Furfari sur Atlantico).

 

Les jets privés ont une influence insignifiante sur le climat

Les deux élus [EELV] ont énuméré les « chiffres vertigineux » de l’impact des jets privés, avec lesquels, pour chaque passager, « un trajet pollue dix fois plus qu’un avion de ligne ».

Vertigineux ? vraiment ? Les jets privés représentent une goutte d’eau dans l’océan quand on sait que la part globale du transport aérien dans la demande mondiale de fuel en 2017 n’était que de 5,8 %. (The Changing World of Energy and the Geopolitical Challenges – page 450)

Encore un bel exemple où la France se tire une balle dans le pied quand on sait que, grâce à Dassault, les jets privés sont un des rares secteurs où l’industrie française est florissante.

En conclusion, que les jets privés servent aux grands patrons pour gagner du temps, ou aux femmes des magnats du Golfe pour venir dépenser leur argent à Paris, ou au PSG pour transporter son équipe de football de Paris à Marseille, ce n’est pas le problème. L’influence sur le climat est proche de zéro.

Laissons donc les Elon Musk, Bill Gates, Peter Thiel et autres Kylian Mbappé de ce monde se déplacer à pied, à cheval ou en voiture, en jets privés, en Ferrari ou en chars à voile, et monsieur tout le monde en diesel ou véhicules thermiques, c’est leur affaire.

La liberté de déplacement pour tous est fondamentale, riches ou pas, arrêtons d’emmerder les gens : vive la liberté !

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Une réponse

  1. “”””””Laissons donc les Elon Musk, Bill Gates, Peter Thiel et autres Kylian Mbappé de ce monde se déplacer à pied, à cheval ou en voiture, en jets privés, en Ferrari ou en chars à voile, et monsieur tout le monde en diesel ou véhicules thermiques, c’est leur affaire.”””””
    On est d’accord , qu’ils partent sur Mars et qu’ils nous foutent la paix ; mais je suis pas d’accord de payer avec mes impôts des jets privés à nos fonctionnaires et présidents pour aller aux réunions des COP en Arabie , à Bruxelles , à Davos ou à New York pour l’eau
    “”””””des milliers de participants du monde entier se sont donné rendez-vous du 22 au 24 mars 2023, au Siège de l’ONU à New York,”””””
    On peut être écolo , élever des poules , planter des patates , semer des carottes et des salades sans être d’accord avec les écolos bobos de EElV

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