Les silences significatifs du récent rapport du GIEC

(Article initialement publié sur le site de nos collègues climato-réalistes)

Le GIEC vient de publier un texte de 36 pages intitulé Rapport de synthèse du sixième rapport AR6. Le GIEC n’a pas lésiné sur la main d’œuvre : environ 150 contributeurs, nommément cités, ont été mobilisés pour produire ce grand œuvre, applaudi et reproduit sans le moindre esprit critique par presque tous les médias du monde. Dans cette brève note, on ne s’attardera pas sur les affirmations du rapport. On se contera de souligner trois omissions importantes et significatives.

La première est relative au réchauffement « naturel ». Celui-ci est éliminé à la première page du rapport. On y lit qu’au cours du siècle et demi passé, la température moyenne du globe (en réalité il s’agit de la moyenne des températures) a augmenté de 1,09 degré centigrade, et que l’impact des rejets anthropiques sur la température a été une augmentation de 1,07 degré. En d’autres termes, le GIEC affirme que la seule cause de variation du climat est l’action de l’homme, et donc que la notion de variation naturelle du climat est un mythe à écarter – ce que fait la suite du rapport. Cela revient à mettre à la poubelle comme non-scientifiques car sans objet les milliers de recherches conduites sur la façon dont la température a évolué avant 1850, à des époques où l’activité humaine ne rejetait pas de gaz à effet de serre. Selon le GIEC, le professeur Leroy-Ladurie et tous les palé-climatologues sont de faux scientifiques qui ont travaillé pour rien.

La deuxième concerne le nucléaire. Sauf erreur, le mot « nucléaire » n’apparait pas une seule fois dans le texte. Une bonne partie du rapport, à vrai dire l’essentiel du rapport, consiste à dire pourquoi et comment réduire (et finalement éliminer) les rejets de CO2. De toute évidence, l’électricité nucléaire est une réponse, au moins partielle, à cette question. Le fait de ne pas l’évoquer n’est pas anodin. Ou bien aucun des 150 contributeurs, (membres du comité scientifique, rédacteurs, reviseurs, et autres responsables du rapport) n’a pas conscience de cette réalité scientifique, ce qui est peu vraisemblable, et serait assez inquiétant. Ou bien ceux qui ont voulu parler du nucléaire ont été censurés, ce qui suggère que le GIEC est efficacement contrôlé par des ONG comme Greenpeace ou WWF qui ont fait, et continuent de faire, carrière dans l’anti-nucléaire, ce qui est l’hypothèse la plus probable, et pas la moins inquiétante. On est ici assez loin du fameux « consensus scientifique » que le GIEC, et ses thuriféraires, se flattent d’incarner.

La troisième omission se rapporte à l’argent. Le mot dollar (ou euro) n’apparaît pratiquement pas dans le rapport[1]. Le GIEC y traite assez longuement des politiques qu’il faut absolument mettre en œuvre pour réduire les émissions anthropiques de gaz à effet de serre, notamment en matière d’énergie, de transport, d’industrie, d’agriculture, d’urbanisme. Mais à aucun moment, il n’essaye d’estimer le coût de ces politiques, ni d’ailleurs des bénéfices que l’on en pourrait attendre. Préconiser, ou pour mieux dire vouloir imposer, une politique dont on ne connait absolument pas les coûts ni les bénéfices est une posture politicienne (assez courante, il est vrai), pas une démarche « scientifique ». On ne peut guère s’empêcher de penser que si le GIEC est aussi léger avec la physique du réchauffement qu’avec l’économie de l’anti-réchauffement, il est difficile de lui faire confiance.

Dans un texte aussi important, largement diffusé auprès des décideurs et des opinions dans tous les pays du globe, et tamponné par 150 soi-disant spécialistes de très haut niveau, des omissions de ce calibre ne sont pas des accidents. Que dirait-on d’un rapport solennel de l’OMS sur la covid dans lequel les mots « décès » et « vaccin » n’apparaîtraient même pas ?

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2 réponses

  1. juste pour lancer des discussions ici car ailleurs elles ont mal tourné

    Merci Mr Prud’homme pour ce résumé et les trois points que vous soulevez
    Concernant le réchauffement actuel et les variations climatiques qui ont existé de tout temps , il faut rappeler quelques lignes de Wikipédia qui mettent en avant les pensées de deux grands paléo climatologues , dont un nous a quitté il y a quelques jours .
    “””””””Dans les années 1970, Jean Jouzel et Claude Lorius pensaient plutôt que la Terre s’approchait d’une nouvelle période de glaciation. Selon Jouzel, « Les trois précédentes périodes interglaciaires avaient duré environ 10 000 ans, la nôtre s’approchait de 12 000 ans, et comme il y avait eu une petite baisse dans les années 1960-1970, on envisageait le refroidissement. Lorius aussi, du reste »””””””
    Une pensée pour Claude Lorius qui nous a formé et légué son successeur , vice président du GIEC Jean Jouzel; les études de ses carottes de glace de l’Antarctique nous ont confirmé que les cycles de Milankovitch sont responsables des variations de températures dans le passé récent; de même elles ont montré que les variations de CO2 de l’atmosphère sont liées à ces cycles et suivent les augmentations de température de quelques centaines d’années et que l’augmentation du CO2 lors des périodes de réchauffement est donc bien la conséquence et pas la cause de ces changements climatiques
    Concernant le passé récent il est également évident que le doublement de la teneur en CO2 de l’atmosphère depuis le début de l’ère industrielle ne peut pas être causé par des phénomènes naturels mais uniquement par les émissions anthropiques
    Concernant le deuxième point , le nucléaire , il faut rappeler deux chiffres qu’on trouve encore sur Wikipédia : Les combustibles fossiles représentent 80 % des énergies primaires consommées dans le monde en 2020 (source : Agence internationale de l’énergie) et le nucléaire ne représente que 5% , l’hydraulique 3%, l’éolien et le solaire 2% et le bois et biocarburant 10%
    Il me semble donc impensable et impossible de vouloir transformer les énergies primaires utilisées pour les transports , les industries, le chauffage en 100 % électrique zéro carbone d’ici 2035; quand on se rappelle que pour remplacer Fessenheim par des éoliennes , il faudrait en construire près de quatre mille sur les crêtes des Vosges : bonjour les dégâts forestiers , biologiques et environnementaux
    Concernant le dernier point,, il n’y a qu’à regarder les effets des problèmes énergétiques qu’on provoqué les guerres en Ukraine, les restrictions de circulation et les développements des énergies renouvelables sur les questions économiques et l’inflation qui a suivi; zéro carbone en 2035 sera la fin du monde

  2. Le GIEC N’EST PAS un groupe d’EXPERTS .
    Si c’était le cas il s’appellerait le GEIEC
    En anglais ce groupe est l’ IPCC Intergovernemental panel on climatic change

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