Ecole : la priorité est à la transition écologique

Le 23 juin, le ministère de l’Éducation nationale a présenté 20 mesures pour la transition écologique à l’école afin de

« permettre aux élèves de mieux comprendre les enjeux de la transition écologique dans le cadre des enseignements ».

Dès la rentrée 2023, un référentiel de compétences relatif à la transition écologique sera publié ; les métiers qui lui sont liés pourront être découverts au collège, et une affiche, Mes 8 gestes pour la planète, sera diffusée dans les établissements scolaires.

À terme, les enseignants, les élèves et les agents du ministère pourront accéder au « b.a.-ba du climat et de la biodiversité du Centre national d’enseignement à distance (Cned) ».

Et puisqu’on réalise de grandes choses avec de petits moyens, un fonds d’innovation pédagogique de 500 millions d’euros sur la durée du quinquennat devrait financer des projets d’éducation au développement durable, comme par exemple la création de 18 000 aires éducatives : des territoires naturels gérés de manière participative par des élèves de primaire ou de collège dans une optique de formation « à l’éco-citoyenneté et au développement durable ».

Pour le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye, la priorité de l’école n’est pas de revenir aux fondamentaux, ni de rattraper la chute du niveau général ces dernières décennies, mais d’apprendre aux élèves « à agir et à s’engager pour la transition écologique ».

Le service statistique du ministère avait pourtant relevé, dans une étude de 2022, qu’environ

« 21 % des élèves âgés de 15 ans n’ont pas un niveau suffisant de compétences en compréhension de l’écrit, culture mathématique et culture scientifique ».

Comme l’IREF a pu le démontrer, la baisse des résultats dans des disciplines élémentaires s’explique par une politique égalitariste qui mine tout ce qui se rapproche, de près ou de loin, de l’excellence et du mérite :

  • suppression des classes bilangues et européennes,
  • disparition de l’option latin au collège,
  • suppression des mathématiques obligatoires en première et terminale,
  • etc.

Cette politique favorise mécaniquement les élèves issus de milieux favorisés qui ont les moyens de combler leurs lacunes par des cours particuliers, tout en creusant davantage les inégalités sociales.

La multiplication des programmes liés à la transition écologique est un piteux moyen de masquer l’état de délabrement du système éducatif français.

Sans la liberté scolaire, sans l’autonomie des établissements et des enseignants, et plus généralement sans un recul progressif de l’État de la sphère éducative, l’école française peinera à retrouver son attractivité.

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Une réponse

  1. Ce bourrage de crâne officiel, qui ne touche pas que nos enfants et l’EN, mais également toutes les entreprises et les administrations, ainsi qu’une bonne partie des médias, est un pur scandale, que nous avons déjà dénoncé dans un article concernant les « contrats climat publicité «  (sic!), issus de la dernière loi climat de 2021, qui oblige pratiquement tout le monde à les signer, malgré leur caractère léonin.

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