
(par Aymeric Belaud dans IREF du
Nous publions cet article, bien qu’il soit en dehors de notre scope “climat”, parce qu’il nous a paru symptomatique de la démarche écologique qui consiste à interdire d’abord, ce qui ruine un certain nombre de gens ou d’activités, … jusqu’à ce que la réalité s’impose.
Espérons que les pouvoirs publics mettront rapidement fin à cet interdit stupide.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié le compte rendu de sa dernière évaluation sur le glyphosate ce jeudi 6 juillet 2023. La conclusion est claire : l’EFSA n’a relevé aucune zone de préoccupation critique sur le glyphosate lors de son examen collégial de l’évaluation des risques de cette substance active, que ce soit pour l’homme, les animaux ou l’environnement.
Ce feu-vert de l’EFSA rejoint les centaines d’études qui ont été faites sur l’herbicide ennemi des écologistes, et plus récemment l’évaluation de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA). En 2022, l’Agence a en effet conclu que le glyphosate ne remplissait pas les critères scientifiques pour être classé comme substance cancérogène, mutagène ou reprotoxique.
Selon Gil Rivière-Wekstein, auteur spécialisé dans les questions agricoles et environnementales, cette évaluation de l’EFSA est la plus complète et la plus robuste que l’Agence ait jamais remise. Quatre pays rapporteurs, un dossier contenant plusieurs milliers de pages, les « préoccupations » des ONG ont toutes été évaluées et les études critiques à l’encontre du « glypho » depuis 2015 ont été prises en compte.
L’année dernière, la Commission européenne avait prorogé d’un an l’autorisation de mise sur le marché de la molécule, dans l’attente de l’évaluation de l’EFSA. L’herbicide est donc homologué jusqu’au 15 décembre 2023. Ainsi, au vu de ces résultats scientifiques, il n’y a aucune raison valable, pour la France comme pour l’Union européenne, de ne pas réhomologuer le glyphosate en fin d’année. Une décision contraire marquerait définitivement l’emprise de l’idéologie écologiste réactionnaire sur la Commission européenne et le gouvernement français. Elle serait également catastrophique pour le monde agricole, déjà malmené par les nombreuses interdictions de produits phytosanitaires.
Une réponse
Evidemment les ONG sont vent debout contre cette conclusion en déclarant: “La France ne doit pas autoriser cette substance tant il y a de trous dans la raquette de l’évaluation”
EFSA ne s’occupe que d’alimentation et ses conclusions proviennent des dernières études. Nous sommes bien dans le cas des réflexions nécessaires dans le cadre du principe de précaution.
Les filière Bio pourraient ne pas utiliser le glyphosate et d’autres filières devraient être autorisées à le faire à condition que des procédures soient mises en place pour assurer un suivi avec la volonté d’aboutir à des conclusions. Mais est ce possible dans un contexte de concurrence internationale sur les produits agricoles?