Électricité : les Français paient le prix d’une politique énergétique aberrante

La hausse du prix de l’électricité s’explique par vingt ans de politique énergétique insensée. Et si la solution consistait à sortir du marché européen de l’électricité ?

Après une hausse de 15 % en février 2023, le prix de l’électricité augmente de 10 % au 1er août 2023.

En 2023, le tarif réglementé de vente, et toutes les offres qui y sont indexées, auront donc augmenté non pas de 25 %, mais de 26,5 % ! Et ce n’est pas fini !

Cette hausse est due principalement à l’incompétence de nos responsables politiques qui ont mené une politique énergétique insensée fondée sur les énergies renouvelables, et qui ont tergiversé pendant vingt années sur le nucléaire. Ils ont même mis à l’arrêt deux réacteurs nucléaires en parfait état de fonctionnement, à Fessenheim en 2020.

Et l’alibi du conflit en Ukraine se révèle bien pratique.

Jusqu’où la facture ne montera-t-elle pas ?

Par idéologie et intérêts financiers favorables surtout à l’Allemagne, depuis plus de 20 ans, la Commission européenne impose à la France une politique énergétique allemande suicidaire fondée sur des énergies renouvelables éoliennes et solaires. En acceptant passivement cette politique par incompétence de ses responsables politiques, la France se tire une balle dans le pied.

La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher se débat depuis des mois pour contrer les menées de la Commission européenne, téléguidée par l’Allemagne, visant à détruire la production française d’électricité nucléaire.

Après les importantes hausses successives de ces dernières années qui ont conduit à doubler le prix de l’électricité en dix ans (sans le bouclier tarifaire payé par les contribuables), le gouvernement augmente à nouveau le prix de l’électricité de 10 % le 1er août 2023, et décide aussi la fin progressive du bouclier tarifaire en 2024.

Les Français avaient pourtant compris qu’il n’y aurait pas d’augmentation du prix de l’électricité en 2023 suite à la déclaration alambiquée du ministre de l’Économie le 30 mai 2022 qui avait dit sans le dire que les consommateurs ne verraient aucun rattrapage sur leur facture en 2023… Le site du gouvernement indiquait même le 14 septembre 2022 que la hausse de l’électricité et du gaz serait limitée à 15 % en 2023  !

Il avait annoncé que l’objectif du gouvernement était de « contenir » la hausse des prix de l’énergie nécessaire pour compenser les pertes enregistrées… par les fournisseurs d’électricité en raison des limitations du prix de l’énergie décidées par l’exécutif.

Bruno Le Maire avait annoncé au printemps 2023 que le bouclier tarifaire serait maintenu jusqu’en 2025, mais qu’il serait réduit par étapes. La réduction de la part payée par l’État aboutit à cette hausse de 10 %.

En niant les réalités, en cédant aux émotions momentanées, et en s’attaquant aux effets plutôt qu’aux causes, le gouvernement persiste dans son erreur par incompréhension du système de production d’électricité, et par idéologie mortifère du marché de l’électricité qui ne fonctionne pas. Même les plus hautes autorités de l’État le reconnaissent !

Le bouclier tarifaire, valable uniquement pour les particuliers, contribue à un endettement supplémentaire de l’État de plusieurs milliards d’euros, et masque des prix délirants pour les entreprises. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) propose une augmentation de 75 % de la facture d’électricité !

Vouloir amoindrir les effets sans s’attaquer aux causes ne fait qu’alourdir à long terme le poids de la dette et la charge financière, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises dont les factures d’électricité ont triplé.

Quelles solutions ?

Le marché européen de l’électricité actuel est une construction technocratique artificielle établie par l’Allemagne sur le modèle de son « energiewende » créant des « fournisseurs-spéculateurs », qui ne produisent rien, ne transportent rien, et ne distribuent rien. Il fallait satisfaire l’idéologie européenne d’un « marché » censé mieux protéger le consommateur et qui, au final, enrichit des traders.

Les productions intermittentes éoliennes et solaires d’électricité « gratuites » sont largement subventionnées pour assurer une rentabilité. Leur intermittence nécessite en parallèle un autre parc de production stable, essentiellement au gaz importé dont le prix sert de référence pour assurer l’équilibre du marché.

Et c’est ainsi que le prix de vente de l’électricité pour le consommateur, particulier ou entreprise, a atteint des sommets sans rapport avec le coût de production français reposant essentiellement sur le nucléaire et l’hydroélectricité à bas coût.

L’accélération idéologique des installations des énergies éoliennes et solaires a conduit à une augmentation des prix incomprise par les consommateurs, et même par les décideurs politiques.

La volonté de ne plus s’approvisionner en Russie (gaz, pétrole) a accéléré le dérèglement des marchés de l‘énergie observable depuis quelques années. La solution consiste à sortir du marché artificiel pour revenir à des prix reflétant les coûts réels, lesquels sont bas en France, parmi les meilleurs d’Europe, grâce aux infrastructures nucléaires et hydrauliques pour l’électricité.

Et ce serait légal, car il existe des possibilités d’en sortir en cas de problème… et il y a un problème !

Au lieu de cela, la France s’est inscrite dans une discussion sans fin avec ses partenaires européens, en particulier allemands, qui ont des intérêts opposés aux nôtres car les politiques énergétiques respectives des deux pays ont divergé depuis plus de vingt ans.

Il n’y a donc pas de compromis possible ou envisageable ! C’est ce qui a conduit l’Espagne et le Portugal à s’extraire de ce marché artificiel. Si eux l’ont fait, pourquoi pas la France ?

La politique du bouclier représente donc une subvention donnée aux spéculateurs de l’électricité, alors qu’il est possible de revenir au faible coût réel de production-transport-distribution en France.

Sortir du marché européen ?

Tant que les responsables politiques refuseront de sortir du marché européen de l’électricité, tous les Français consommateurs et contribuables seront perdants puisqu’ils ont investi judicieusement depuis 40 ans dans des infrastructures nucléaires et hydrauliques rentables qui ne leur profitent plus à cause de mesures technocratiques européennes incompréhensibles.

Or, conformément à la loi votée par le Parlement il y a plus de dix ans, la situation exceptionnelle qui avait été envisagée est arrivée. La France peut donc se retirer du marché de l’électricité.

Cette action simple n’entre pas en contradiction avec les traités européens, car il n’y a pas de politique de l’énergie européenne !

L’Allemagne et d’autres pays peuvent avoir une autre politique, mais la Commission européenne ne doit pas imposer de mener une politique allemande suicidaire pour un autre pays.

En France, une base nucléaire et hydraulique peut fournir 85 % au moins des besoins électriques, et pour moitié moins cher que chez nos voisins.

Qu’attendent nos décideurs politiques pour décider et agir ?

D’importantes futures hausses des prix inévitables

Pendant les palabres européennes, les entreprises, qui alimentent la prospérité de la France s’effondrent, car, ne bénéficiant pas du bouclier, elles ne peuvent plus payer leurs factures d’électricité. Cette politique du déni de réalité est mortifère.

De plus, le sentiment général de subir toujours plus de contraintes, d’augmentations, et d’injonctions contradictoires autour de « l’industrie verte » à cause de l’impéritie du gouvernement ne va pas redonner le moral aux Français !

La France a besoin de la puissance publique pour retrouver rapidement sa compétitivité, reposant sur une électricité abondante, bon marché et souveraine, et non d’un marché européen artificiel de l’électricité créé de toutes pièces par un mix d’incompétents et de profiteurs.

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Une réponse

  1. C’est ce qui a conduit l’Espagne et le Portugal à s’extraire de ce marché artificiel. Si eux l’ont fait, pourquoi pas la France ?
    Ces pays avaient utilisé avant de s’engager la possibilité de demander des dérogations ce que n’a pas fait la France!
    L’Allemagne a installé des éoliennes mais a aussi investi dans des centrales thermiques le gaz russe ,étant maintenant remplacé par de la lignite. Elle dispose d’un système cohérent selon ses souhaits: une énergie dite verte impilotable soutenue par une énergie d’origine thermique pilotable.
    La France dans son désir écolo de plaire à l’Europe s’est fourvoyée. C’est la faute aux électeurs européens dont français qui ont envoyé à l’assemblée européenne une bande d’intégristes ignorants qui elle même à nommer les membres de la commission européenne. Seul, François Xavier Bellamy dans cette assemblée avait alerté les politiques français de ces égarements. La situation est le résultat d’un système démocratique inadéquate!

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