Le monde ne doit pas s’engager dans une Transition Energétique : il doit réussir son expansion énergétique

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Pour lutter contre le réchauffement de la planète, les écologistes appellent depuis plusieurs décennies les citoyens à réduire leur consommation énergétique et leurs émissions de carbone, afin de sortir définitivement des énergies fossiles. Sauver l’humanité de l’apocalypse climatique passerait par leur élimination. En vérité, c’est leur élimination qui pourrait conduire l’humanité vers une tout autre apocalypse passée, elle, sous silence : l’explosion de la pauvreté et de la mortalité.

Tout le monde s’accordera sur le fait que nous avons besoin d’un air pur et d’une eau propre. En France, par exemple, la pollution de l’air serait responsable de 40.000 morts prématurés par an, d’après le dernier rapport de Santé publique France. En revanche, la thèse clamant l’urgence de mettre fin aux émissions de CO2 causées par les activités humaines sauf à risquer une catastrophe climatique, ne s’impose pas avec autant d’évidence. On rappellera l’absence de consensus scientifique sur la question et les multiples prophéties alarmistes sur le climat qui se sont toutes révélées erronées, à commencer par celle qui annonçait le refroidissement généralisé de la planète, en vogue dans les années 1970.

L’énergie, fondement de tout développement

Est-il besoin de souligner que l’énergie est à la source de toutes nos activités ? Qu’elle est essentielle à évolution du genre humain ? Le discours écologiste semble n’avoir cure de ce genre de considérations, pour ne mettre en relief que les impacts délétères des énergies fossiles. Lesquelles ont, pourtant, permis mille inventions et innovations qui ont fait diminuer la pauvreté dans le monde et ont partout amélioré les conditions de vie, d’hygiène, de santé…

Pour preuve, alors que les émissions de CO2 n’ont cessé de grimper à un rythme spectaculaire au tournant du XIXe siècle, l’espérance de vie, le PIB par habitant et la population à l’échelle mondiale ont suivi l’exacte même courbe ascendante. On l’apprend dès l’école, la révolution énergétique entamée il y a, en gros, deux siècles, a bouleversé notre environnement. Dans les pays dits développés d’abord puis, à partir des années 70, en Inde, en Chine, dans des pays où la hausse du niveau et de l’espérance de vie est corrélée de très près à l’augmentation de la consommation d’énergie fossile. Cette énergie qui a alimenté les machines nouvelles dans le domaine agricole, le traitement de l’eau, la fabrication de biens, de médicaments… dans des proportions que n’aurait jamais pu atteindre la seule production manuelle.

Aujourd’hui encore, 85% du mix énergétique de la Chine repose sur les énergies fossiles, lui octroyant un avantage compétitif dans l’économie mondiale à l’heure où les sociétés occidentales font le choix du renouvelable.

L’abandon des combustibles fossiles d’ici à 2050 : la déraison

Présenter l’exploitation des combustibles fossiles sous un angle uniquement négatif témoigne donc soit d’un parti-pris regrettable, soit d’une ignorance certaine, soit des deux. Pour être la plus juste possible, toute décision doit être éclairée par une analyse coûts-bénéfices. La prise d’un médicament ne se détermine pas uniquement à l’aune de ses effets indésirables ; ses avantages pour le patient doivent également entrer dans l’équation. De la même façon, le nombre de morts causées par la pollution de l’air doit être mis en regard du nombre de morts évitées grâce aux bénéfices des énergies fossiles, qui permettent d’échapper à la malnutrition, aux désordres sanitaires, au sous-développement.

Éliminer, ou même réduire, le recours aux énergies fossiles aurait donc, avec certitude, un impact désastreux sur l’humanité. Les énergies intermittentes, le solaire et l’éolienne, ne les remplaceront probablement pas de sitôt. Après des décennies de subventions étatiques à grand renfort de centaines de milliards d’argent public, elles ne fournissent aujourd’hui que 3% de la consommation énergétique mondiale. A contrario, en raison de leur rapport coût/efficacité et de leur fiabilité, les énergies fossiles occupent 80% du mix énergétique mondial. Indépendamment de leur impact écologique (pollution, atteintes à la santé, dégradation de la biodiversité), de leur efficacité contestée, de leur coût, les énergies renouvelables dépendent en outre, de par leur caractère intermittent, d’autres sources d’énergie pour les remplacer en l’absence de vent ou de soleil.

C’est un problème, car la précarité énergétique affecte des milliards d’individus qui ne peuvent accéder à l’énergie nécessaire au fonctionnement de leur foyer, leurs écoles, leurs hôpitaux. Plus de trois milliards d’êtres humains utilisent, par an et par habitant, moins d’électricité qu’un réfrigérateur standard. Et d’ici à 2050, la demande mondiale en consommation d’énergie augmentera de 47% par rapport à 2020, selon les prévisions de l’Agence d’information sur l’énergie des États-Unis. Des faits complètement occultés par les militants écologistes.

Solutions à la pollution des combustibles fossiles

Les conséquences du réchauffement climatique font peur, on lui attribue souvent nombre de désastres naturels, mais il est rarement rappelé  que le nombre de morts liés au climat a, en réalité, diminué de 98% au cours du dernier siècle, selon la base de données internationale sur les catastrophes. Nous n’avons donc jamais été si protégés des dangers météorologiques, grâce aux hydrocarbures qui font fonctionner les engins permettant de construire des infrastructures solides, les systèmes de chauffage et de climatisation aidant à lutter contre les températures extrêmes, ou encore les systèmes d’irrigation et de transport atténuant les effets de la sécheresse.

Par ailleurs, comme le montre le graphique de l’Agence américaine de protection de l’environnement ci-dessous, malgré l’augmentation au cours des dernières décennies de l’utilisation du pétrole, du gaz et du charbon, les émissions de carbone des États-Unis ont, dans le même temps, fortement diminué grâce aux technologies de dépollution de l’air, elles-mêmes alimentées par les énergies fossiles.

Enfin, l’énergie nucléaire, qui ne rejette pas de CO2 dans l’atmosphère, permet aujourd’hui de les remplacer progressivement et ainsi de compenser les émissions polluantes produites par leur combustion. Sûr, fiable et rentable, l’atome assure 70% de la production d’électricité en France et représente 40% de son bouquet énergétique. Cependant, malgré ses promesses, le nucléaire ne saurait être une option pleinement opérationnelle à l’échelle mondiale dans un futur proche, la construction de nouveau réacteurs prenant du temps et son développement se trouvant, lui aussi, handicapé par des facteurs politiques.

Personne ne peut affirmer avec certitude que les dernières projections alarmistes sur le climat sont très vraisemblables. En revanche, les prévisions sur l’explosion de la pauvreté et de la mortalité dans le monde en cas d’élimination brutale des énergies fossiles ne manqueraient pas, elles, de se réaliser. Le choix est donc clair : la transition énergétique ou l’expansion énergétique.

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2 réponses

  1. Il nous faudra de plus en plus d’énergie. Il nous en faudra pour fabriquer des carburants synthétiques et on se battra bientôt pour trouver du CO2 qui avec l’eau ou l’hydrogène serviront d’intrants.
    Cet article est le bienvenu.

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