(Par Romain Delisle dans IREF du
Mercredi 8 novembre, dans le cadre de la discussion générale sur le projet de loi de règlement des comptes de l’année en cours, qui s’est tenue à l’Assemblée nationale, Thomas Cazenave, le ministre chargé des Comptes publics, a fait une déclaration pour le moins étonnante : 300 millions d’euros consacrés au dispositif Ma Prim’Renov, sur une enveloppe totale de 2,4 Mds€, n’ont pas été dépensés.
Alors que le Gouvernement a prévu d’y consacrer 4 Mds€ l’année prochaine, le nombre de dossiers de demandes de subventions destinées à financer la rénovation de logements est en chute libre : 243 000 sur les quatre premiers mois de l’année, contre 260 000 l’année précédente à la même période.
La fraude et les tentatives d’escroquerie venues d’entrepreneurs peu scrupuleux ou de sociétés de conseil fictives ont également triplé en un an, passant de 4 à 12 % du nombre d’affaires traitées par le DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).
Fonctionnement trop complexe, administration trop peu réactive, travaux trop chers à financer pour les ménages, pénurie d’artisans labellisés : les bénéficiaires de l’aide avaient déjà eu l’occasion de manifester leur grogne contre l’usine à gaz d’une politique publique pourtant clairement priorisée par Bercy.
À l’heure où l’interdiction à la location des passoires thermiques divise la majorité, il semble bien que l’objectif des 90 000 logements rénovés pour 2023 ne sera pas tenu et ce malgré le passage du plafond de subventions de l’aide de 35 à 70 000€.
Plutôt que d’utiliser habilement et en douceur les forces du marché, l’Exécutif a préféré s’enfermer dans un modèle archaïque de planification administrative. Preuve est donc faite qu’il eût mieux valu s’abstenir.
Une réponse
Tout le monde sait que les aides ne servent qu’à faire augmenter les prix pour augmenter le nombre d’entreprises candidates et que de plus ces candidatures sont souvent le fait d’entrepreneurs sans expériences.
Il était pourtant simple de laisser le marché traiter la question : L’exemple de la rénovation énergétique est là pour en témoigner: Un propriétaire occupant sait parfaitement à qui demander un « vrai » diagnostic énergétique et ensuite calculer la rentabilité des travaux conseillés. Il n’a pas besoin de l’Etat !
Un locataire insatisfait de son isolation peut changer de logement. L’intervention de l’Etat n’a même pas pour résultat de réduire la facture énergétique de la France!