(par Romain Delisle dans IREF du
Samedi 16 décembre, selon l’agence Reuters, le ministère de l’Économie de la République fédérale d’Allemagne a annoncé l’arrêt total des subventions aux véhicules électriques à partir du lundi 18 décembre.
Le mois dernier, la Cour de Karlsruhe avait, en effet, sévèrement sanctionné la politique budgétaire du chancelier Olaf Scholz, constatant la violation de la règle constitutionnelle limitant le recours excessif au déficit. En février 2022, le gouvernement fédéral avait effectivement décidé de réaffecter une enveloppe de 60 Mds€ initialement allouée au traitement des conséquences de la crise sanitaire, et, de fait, non soumise à la règle « du frein à l’endettement », à un fonds destiné au financement de la transition écologique.
Initialement, l’octroi des aides devait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année prochaine : il n’en sera finalement rien et la chute des ventes de véhicules électriques, – 22 % au mois de novembre en année glissante, devrait s’accentuer.
Il est regrettable que la rationalité du marché ait été brisée, entraînant les entreprises de l’automobile dans une voie sans issue pour finalement les y abandonner.
Cette annonce arrive au pire moment pour l’industrie allemande, dont les investissements ont chuté de 71 % en un an, alors même que le prix des véhicules électriques demeure de 10 à 12 % supérieur à celui de leurs concurrents thermiques. N’eut-il donc pas été préférable de jouer la carte de l’innovation, de la compétitivité et de la liberté de l’entreprenariat dès le départ ?