
(par Philbert Carbon dans IREF du
La folie administrative n’a plus de limites. Après le service public du dernier kilomètre imaginé par Terra Nova, celui du « testing » voulu par le député macroniste Marc Ferracci, voilà que l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) préconise la création d’un service public de l’adaptation au changement climatique.
Cette nouvelle administration, « agile et dotée de suffisamment de nouveaux effectifs aux compétences variées », viendrait « orienter et compléter l’offre existante des opérateurs publics ». Une administration de plus donc, et non pas en remplacement de celles qui existent déjà.
Une administration qui serait, bien sûr, « indépendante des organisations existantes, qu’elles soient publiques ou privées, de manière à jouer pleinement le rôle de tiers de confiance. Il est en effet important que cette équipe ne puisse pas être soupçonnée de conseiller de manière privilégiée telle ou telle offre de services ou outil, ou tel ou tel opérateur, de manière à assurer la confiance des acteurs devant s’adapter, et à limiter tout risque de conflit d’intérêt dans le conseil apporté ».
Une administration qui serait « porte d’entrée unique pour l’accompagnement au lancement des démarches », c’est-à-dire un service centralisé.
Qu’il faille s’adapter aux changements climatiques, c’est probable. Qu’il faille, pour cela, une administration d’État centralisée, c’est plus que douteux. Nous n’avons pas besoin en France de nouveaux fonctionnaires déjà trop nombreux et trop coûteux, ni de nouvelles règles et normes contraignantes déjà pléthoriques. Nous n’avons pas non plus besoin du plan du ministre Béchu, mais d’innovation.
Pour cela, il nous faut plus d’entrepreneurs, de concurrence, de liberté d’agir, de subsidiarité. Et cela ne sera pas possible sans baisse des dépenses publiques, sans simplification administrative, sans réduction du nombre de fonctionnaires, sans décentralisation.