
(par Romain Delisle dans IREF du
L’Elysée a discrètement fait fuiter dans la presse sa volonté de mettre prématurément un terme, pour cette année du moins, au leasing social lancé au début du mois de janvier et qui permet aux ménages les moins aisés (c’est-à-dire possédant un revenu fiscal annuel par part de moins de 15 400 €) de louer un véhicule électrique pour 100 € par mois pendant trois ans minimum.
Contrairement au bonus écologique, il n’entraîne pas l’achat d’une voiture et demeure donc moins contraignant. Flairant la bonne affaire, 50 000 personnes se sont jetées sur l’occasion alors que le quota initial devait atteindre les 20 à 25 000. L’État plafonnant son soutien à hauteur de 13 000 € par personne, l’opération devrait coûter la coquette somme de 400 M€.
Le même jour paraissait le décret annonçant un important coup de rabot sur le bonus à l’achat des mêmes véhicules électriques, passant de 5 à 4 000 € (et même de 3 à 1 000 € pour les camionnettes électriques destinées aux entreprises), sauf pour les ménages les plus modestes.
Cette mesure n’est pas sans rappeler celle, plus brutale, adoptée Outre-Rhin au mois de décembre dernier et qui avait entraine la dégringolade des ventes dans un secteur de l’économie extrêmement dépendant des choix des pouvoirs publics.
En France, le secteur automobile n’est pas en mesure de construire des modèles d’entrée de gamme sur le territoire national, ce qui conduit le Gouvernement à subventionner la production de véhicules dans les pays de l’Est (ceux fabriqués en dehors de l’Union européenne ne sont pas éligibles). À plus long terme, il est à craindre que les torsions opérées par l’État sur le marché se retournent contre les constructeurs faute d’un public suffisamment fortuné pour se lancer à corps perdu dans la transition climatique.