(par Romain Delisle dans IREF du
La Cour des comptes européenne a publié un avis critique sur l’interdiction à la vente de véhicules thermiques neufs en 2035. Celle-ci a été adoptée, après de longues péripéties, par le Parlement européen en début d’année dernière.
Alors que les constructeurs automobiles européens ont déjà investi 250 Mds€ dans l’affaire, l’objectif posé par Bruxelles est jugé irréaliste et risque de profiter à l’industrie chinoise. Qu’il s’agisse du développement des carburants de synthèse, de la réduction des émissions de CO2 par les véhicules thermiques classiques, qui avait déjà fait l’objet d’une réglementation il y a plus de dix ans, ou du développement des voitures électriques (dont les bonus à l’achat ont d’ailleurs récemment été réduits en Allemagne), tous les voyants sont au rouge.
Malgré le lancement d’un programme d’aides publiques colossal, la fabrication de batteries électriques peine à prendre son envol : à l’heure actuelle, seulement 10 % de la production mondiale est concentrée en Europe, contre 76 % pour la Chine.
Outre la lancinante question de la compétitivité, se pose celle de l’approvisionnement en matières premières et notamment en terres rares, dont une immense partie est également détenue par la Chine.
La Cour note ainsi que le Vieux Continent « importe 87 % de son lithium brut d’Australie, 80 % de son manganèse d’Afrique du Sud et du Gabon, 68 % de son cobalt de la République démocratique du Congo et 40 % de son graphite de Chine ».
Décidée en dépit de la loi du marché et des nécessités économiques, l’interdiction à la vente de véhicules thermiques pourrait donc bien se révéler être une catastrophe, en particulier en France où la production automobile a diminué de moitié depuis les années 2000.
2 réponses
Il est urgent d’attendre que cette directive stupide d’interdiction soit abrogée, ainsi que les subventions aux voitures électriques.
Et même si la directive n’est pas abrogée, on n’est pas obligé de la suivre (droit de subsidiarité…).