ITER, la nouvelle Tour de Babel

Le plus important ouvrage de génie civil en cours de construction en Europe et le plus grand projet scientifique mondial réunissant les plus grandes puissances devrait faire rêver. Lancée en 2007, sa construction pourrait permettre à l’humanité d’accéder à une source d’énergie sans limite : la fusion nucléaire. Mais le projet ITER pour International Thermonuclear Experimental Reactor (Réacteur thermonucléaire expérimental) qui regroupe 35 pays se débat dans les retards, les surcoûts, les problèmes de gouvernance et les rivalités géopolitiques. Jugé démesuré et ingérable par ses adversaires, il vient encore d’annoncer un nouveau retard de plusieurs années et en conséquence des milliards d’euros de coûts supplémentaires.

Il s’agit du plus grand projet scientifique au monde mené conjointement par 35 pays dans le sud de la France baptisé ITER pour International Thermonuclear Experimental Reactor (Réacteur thermonucléaire expérimental). Sa construction a commencé en 2007, il vise à permettre à l’humanité de maitriser la principale source d’énergie de l’univers, celle qui alimente les étoiles, la fusion nucléaire. Son principe, comme son nom l’indique, consiste à fabriquer de l’énergie par la fusion de deux noyaux atomiques légers tandis que les réacteurs nucléaires actuels utilisent, eux, la fission, c’est-à-dire cassent un gros noyau atomique en plusieurs morceaux, ce qui génère également de l’énergie. Mais la fusion en produit beaucoup plus. Le problème, de taille, est qu’il est impossible sur terre de récréer les conditions gravitationnelles et de température existantes au cœur d’une étoile. Il faut donc trouver le moyen de contenir et de confiner la réaction de fusion.

Voilà pourquoi le chantier ITER, situé non loin de Cadarache en France, est le plus important ouvrage de génie civil en cours de construction en Europe et pourquoi il implique les forces vives scientifiques de toutes les grandes puissances. Ces composants sont fabriqués en Europe, en Chine, en Inde, au Japon, en Russie, en Corée du sud, aux Etats-Unis…

Retards, surcoûts, rivalités…

Mais ITER se débat dans les retards, les surcoûts, les problèmes de gouvernance et les rivalités géopolitiques au point d’avoir été décrit par les adversaires de ce projet qu’ils jugent démesuré comme une nouvelle Tour de Babel. Toutes les parties prenantes ne parlent pas le même langage et certains composants clés de ce mécano géant s’ajustent parfois difficilement. Le …

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