Energie : l’aveuglement de la Commission européenne

Les institutions européennes s’autocongratulent pour avoir surmonté la crise de l’énergie née de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 et des résultats de la politique énergétique qu’elles mènent depuis des années. A croire qu’elles vivent dans un monde parallèle… Elles oublient, comme le souligne Mario Draghi, l’ancien président de la BCE, dans son rapport sur la perte de compétitivité de l’Europe, que le coût de l’énergie est devenu le principal handicap de l’économie européenne. Il la condamne à une croissance faible, un appauvrissement et une perte de souveraineté. Il est trois à cinq fois plus élevé en Europe qu’aux Etats-Unis pour le gaz et deux à trois plus élevé qu’aux Etats-Unis et en Chine pour l’électricité des entreprises… Et la volonté d’accélérer encore sur les renouvelables intermittents (éolien et solaire) et sur les véhicules électriques ne va pas améliorer les choses.
 

La commissaire européenne à l’Énergie, l’Estonienne Kadri Simson, s’est livrée au cours des derniers jours à un exercice assez stupéfiant d’autosatisfaction. Celle qui est qualifiée parfois « d’incapable » a souligné, à juste raison, que l’Union Européenne (EU) a réussi à surmonter la perte brutale de l’approvisionnement en gaz naturel russe après l’invasion de l’Ukraine en février 2022.

Présentant son rapport 2024 sur l’état de l’Union de l’énergie, elle s’est félicitée du fait que l’UE a réussi en deux ans à réduire sa dépendance au gaz russe de 45% à 18%, ce qui est une performance. « Nous avons mené une refonte massive de notre politique énergétique ces cinq dernières années », expliquait-elle mardi 10 septembre.

Le modèle énergétique européen, un repoussoir

Mais elle est passée rapidement sur le fait que cette transformation s’est traduite par un renchérissement massif des coûts de l’énergie (gaz et électricité), par une désindustrialisation accélérée et par un appauvrissement de fait des populations. L’envolée des prix de l’énergie est non seulement la conséquence de la crise née de la guerre en Ukraine, mais aussi d’une politique du tout renouvelable qui mécaniquement accroit les prix de l’électricité et la fragilité des réseaux. En matière énergétique, l’UE se trouve ainsi aujourd’hui dans une situation très défavorable face aux Etats-Unis et même la Chine. Avec son hubris coutumière, la Commission voulait faire de la transition énergétique européenne le modèle à suivre. Elle en a fait un repoussoir

Et ce ne sont pas seulement des opposants aux institutions européennes qui l’affirment, mais Mario Draghi, l’ancien président de la BCE (Banque centrale européenne) dans son volumineux rapport de près de 400 pages très attendu sur la compétitivité, plus exactement la perte de compétitivité, de l’Europe (on peut le trouver ici). Mario Draghi fait tout simplement du coût de l’énergie l’explication majeure aux difficultés industrielles européennes…

Un constat sans appel

Le constat de l’ancien président de …

Article réservé aux abonnés
Déjà abonné ? Se connecter

Pour poursuivre la lecture de cet article
Abonnez-vous dès maintenant
à Transitions Energies
À partir de 23€ par an


> JE M’ABONNE

Nos articles sont généralement publiés sous licence Creative Commons CC BY-NC-SA

Ils peuvent être reproduits sous la même licence, en en précisant la source, et à des fins non commerciales.

Laisser un commentaire

Les commentaires sont modérés avant d’être publiés, restez courtois.

Derniers commentaires :

Formulaire de contact

Recevoir la Newsletter hebdomadaire