Une étude récente de Ned Nikolov et Karl Zeller démontre, sur la base des observations satellites, que le réchauffement climatique récent est principalement dû à une diminution de l’albédo, du fait de la diminution de l’ennuagement de la Terre, et non pas à une augmentation de l’ “effet de serre” dû au CO2.
En effet, l’albédo, qui est la fraction réfléchie du rayonnement solaire (qui ne contribue donc pas au chauffage de la Terre) est principalement dû aux nuages, qui réfléchissent le rayonnement solaire.
Moins de nuages = moins de rayonnement solaire réfléchi = plus de rayonnement solaire actif.
Quelques graphes explicatifs issus de cette publication :
Figure 1. Anomalies radiatives mensuelles dérivées de l’ensemble de données CERES EBAF 4.2 : ( a ) Albédo global de la Terre calculé en divisant l’anomalie à ondes courtes réfléchie dans tout le ciel par le flux solaire incident moyen global au TOA (c’est-à-dire l’insolation globale) et en multipliant la fraction résultante par 100 pour la convertir en pourcentage ; ( b ) Flux solaire absorbé par la Terre calculé en multipliant l’anomalie à ondes courtes réfléchie dans tout le ciel CERES par −1 en se basant sur le fait que l’absorption du rayonnement est opposée (et complémentaire) à la réflexion.
Figure 2. Anomalies mensuelles désaisonnalisées de l’irradiance solaire totale (TSI) calculées à partir des observations CERES en multipliant les anomalies d’insolation des ondes courtes globales TOA (solaires en haut de l’atmosphère, et donc au dessus des nuages) signalées par 4,0.
Figure 3. Anomalies moyennes mobiles sur 13 mois du GSAT (température au niveau du sol) à partir de 7 ensembles de données. Chaque série temporelle est référencée par rapport à sa moyenne respective sur la période de mars 2000 à décembre 2023. Les ensembles de données satellitaires signalent les changements de température dans la basse troposphère (TLT) mesurés par des unités de sondage micro-ondes (MSU), tandis que les bases de données de surface sont dérivées des relevés de thermomètres au sol.
Figure 5. Anomalies mensuelles de température au niveau du sol (GSAT) calculées en faisant la moyenne de 6 ensembles de données mondiaux (c.-à-d. HadCRUT5, GISTEMP4, NOAA GlobalTemp, BEST, RSS et NOAA STAR) et une moyenne mobile sur 13 mois utilisée pour lisser la variabilité saisonnière : ( a ) Sur la période 1981-2023 ; ( b ) Sur la période d’observation CERES (mars 2000-décembre 2023).
Figure 7. Comparaison entre les anomalies observées de GSAT (température au niveau du sol) et les changements rapportés par CERES dans le flux solaire absorbé par la Terre. Les deux séries de données, représentant des moyennes glissantes sur 13 mois, sont fortement corrélées avec le flux solaire absorbé, expliquant 78 % de la variation de GSAT ( R 2 = 0,78). De plus, GSAT est en retard sur le rayonnement à ondes courtes absorbé entre 0 et 9 mois, ce qui indique que GSAT est contrôlé par les changements dans l’absorption de la lumière solaire.
Figure 11. Changements de température de surface globale prévus en réponse aux variations observées de l’indice TSI (irradiance solaire totale) de l’atmosphère terrestre (équation (8)) et de l’albédo planétaire (équation (15a)) au cours de la période de surveillance du CERES. Ces changements sont comparés aux anomalies GSAT (température au niveau du sol) mesurées. La tendance au réchauffement multidécennal observée et les cycles El Niño-Oscillation australe (ENSO) s’expliquent presque entièrement par les changements de l’albédo terrestre, tandis que l’indice TSI n’a qu’une contribution faible, presque sans conséquence.
Lire l’étude dans son intégralité
Nota :
Il serait sans doute intéressant de rapprocher cette étude de la théorie de Svensmark, qui dispose que la formation des nuages est étroitement liée à l’activité solaire (nombre de taches).
10 réponses
C’est contre-intuitif. Avec le réchauffement on observe une accélération du cycle de l’eau donc plus de nuages, donc plus de rayonnement solaire réfléchi. C’est au contraire une contre-réaction qui évite que le réchauffement ne s’emballe. Quelque chose m’a échappé…?
Plus d’évaporation ne signifie pas nécessairement plus de nuages.
@Zagros: Votre raisonnement semble logique, mais les observations montrent que ce n’est pas vrai: durant les dernières décennies, la terre s’est réchauffée, et pourtant la couverture nuageuse a diminué (voir les courbes présentées dans l’article). Il y a la théorie de Svensmark qui explique le phénomène, mais on peut certainement en inventer d’autres !
Des théories … on peut en trouver d’autres
Justement, un exemple récent: https://wattsupwiththat.com/2024/09/27/not-that-et-the-terrestrial-et-evapotranspiration-the-unexplored-source-of-climate-change/
Constatation un peu simpliste.
L’augmentation de la température, certes, provoque une augmentation de l’évaporation, mais pour former des nuages, il faut que cette vapeur d’eau se condense; et comme il fait plus chaud cette condensation ne se produit pas et il y a moins de nuages: une forme de cercle vicieux.
Vos arguments sont contre-contre-intuitifs.
C’est un peu court comme raisonnement : la condensation a lieu plus haut, sans doute, et tout ce qui s’est évaporé doit retomber, ce qui implique nécessairement des nuages. … mais plus haut.
A toutes fins utiles, pour 1°C de plus, c’est 150 m plus haut : c’est quasiment invérifiable.
A rapprocher de ces deux articles, parus en 2021 : https://www.researchgate.net/publication/355122245_Radiative_Energy_Flux_Variation_from_2001-2020
et https://doi.org/10.1029/2021GL093047, qui montrent une diminution des OLR (“Outgoing longwave radiations”), en contradiction avec les prédictions attendues de l’effet de serre.
L’ennuagement diminue ;
L’albédo diminue donc ;
Mais l’OLR diminue aussi.
Bref ! C’est compliqué ! Mais il y a vraiment matière à creuser pour une organisation comme le GIEC.
“L’ennuagement diminue ;
L’albédo diminue donc ;”
Pas forcément. C’est peut-être vrai le jour, mais la nuit l’albédo ne joue aucun rôle.
C’est le problème des moyennes: “Nous quatre, Bernard Arnault, vous, moi et le clochard du coin, nous possédons chacun en moyenne une fortune de plusieurs dizaines de milliards …”
Cette publication ne fait que confirmer que le doublement de l’EEI (Earth’s Energy Imbalance) qui s’est produit au cours de la dernière décennie est la conséquence d’une augmentation de l’énergie solaire absorbée par la Surface résultant d’une diminution de l’albédo des nuages, comme cela a déjà été démontré en 2021 par H. R. Dübal et F. Vahrentholt et plus récemment en 2024 par N. G. Loeb & al. dans un article impliquant entre autres 3 scientifiques de la NASA et 1 du CNES.
https://doi.org/10.3390/atmos12101297 ; https://doi.org/10.1007/s10712-024-09838-8 .
Comme l’indiquent N. Nikolov et K. E. Zeller, les observations faites par CERES contredisent l’imputation faite jusqu’ici de l’EEI à l’augmentation de la teneur de l’Atmosphère en CO2 et en méthane. L’Effet de Serre par déficit de refroidissement radiatif de l’Atmosphère, qui sous-tend l’idée que l’EEI est un indicateur du changement climatique, est une invention frauduleuse du GIEC L’élévation de l’altitude d’émission radiative du CO2 n’existe pas pour une raison très simple. Le rayonnement IR.L Terrestre absorbé par le CO2 est totalement transformé en chaleur et s’éteint. Il ne peut donc pas être ré-émis directement vers l’espace !