Résumé de l’éditeur
Pourquoi l’année 2023 a-t-elle été si chaude que prévu ?
Le forçage anthropique et le phénomène El Nino ont été suggérés comme faisant au moins partie de la raison, mais ils ne peuvent pas expliquer l’ampleur du saut de température.
Goessling et al. identifient une autre cause: un albédo planétaire record bas causé principalement par une couverture en nuage basse réduite dans les latitudes moyennes septentrionales et les tropiques.
Si ce changement représente une excursion dans une nouvelle normalité, notre avenir pourrait être plus chaud plus vite que prévu. (Jesse Smith)
Résumé
En 2023, la température moyenne mondiale a grimpé à près de 1,5°C au-dessus du niveau préindustriel, dépassant le record précédent d’environ 0,17°C.
Les estimations antérieures liés à des facteurs connus, y compris le réchauffement anthropique et le début d’El Nino, manquent d’environ 0,2°C pour expliquer l’augmentation de la température.
En utilisant les données satellitaires et de réévaluation, nous avons identifié un albédo planétaire historiquement bas comme facteur principal qui comble ce fossé.
Cette baisse est apparemment due en grande partie à une réduction de la couverture en nuage des latitudes moyennes et des tropiques septentrionales, dans la poursuite d’une tendance pluriannuelle.
Il sera essentiel d’étudier plus avant la tendance à faible intensité de nuage et de comprendre la quantité de ce qui est dû à la variabilité interne, à la réduction des concentrations d’aérosols ou à un retour d’information en nuage qui pourrait émerger pour évaluer le réchauffement actuel et futur attendu.
5 réponses
Cet article relance la discussion sur l’origine de la baisse de la couverture nuageuse dans certaines zones du globe, notamment la zone intertropicale où l’irradiation solaire est la plus forte. Seules quelques suggestions timides sont évoquées. Évidemment dans la foulée il n’est pas dit non plus si le phénomène est ponctuel ou plus durable. Mais je n’ai pas lu l’article complet.
Je ne me targue pas de connaitre quoi que ce soit (ou presque) dans le domaine et je vais peut-être émettre une hypothèse complètement stupide;
Mais est-ce que la réduction particulaire, incitée dans les pays industriels, source de cristallisation de la vapeur d’eau, et donc de formation de nuages, ne pourrait pas en être une des causes?
Je ne sais si cela répond à votre question, mais on observe une légère baisse de la couverture nuageuse entre 1980 et 2020 alors que les activités humaines rejettent de la vapeur d’eau dans l’atmosphère. Comme pour les rejets de CO2 issus du brûlage des fossiles, il semble que ces rejets de vapeur soient sans incidence. Tout se passe comme si une force naturelle supérieure entraîne une baisse de la couverture nuageuse, donc une augmentation de l’irradiation solaire et une augmentation de la température globale (si tant est que cette notion ait un sens). Décidément la science du climat est bien plus complexe que certains essaient de nous le faire croire. A ce stade la démarche scientifique requiert plutôt de la prudence et de l’humilité.
J’ajoute que les cycles solaires 21, 22, 23 ont été actifs entre 1980 et 2010. On sait qu’une forte irradiation solaire engendre une baisse de la couverture nuageuse. Se peut-il que ce phénomène, conjugué à l’inertie des océans, ait entraîné cette baisse moyenne de la couverture nuageuse observée? Serait-ce cette force naturelle qui a masqué les effets de l’activité humaine ?
Qu’appelez-vous « réduction particulaire » ?
Est-ce la réduction des particules fines ?