Qui est responsable des tragiques incendies de Los Angeles ?

Une semaine après le début des terribles incendies qui ravagent toujours Los Angeles, des questions se posent concernant la responsabilité des politiques. De la prévention à la réaction, quels sont les dysfonctionnements humains qui ont contribué à la situation actuelle ? 

Los Angeles est toujours en proie aux flammes, tandis que le bilan humain s’élève désormais à 24 morts ce 13 janvier. Les vents forts annoncés dans les prochains jours ne devraient pas faciliter le travail des pompiers. A l’heure actuelle, plus de 15 000 hectares sont partis en fumée. 180 000 personnes ont été évacuées. 12 000 bâtiments ont été détruits.

Face à cette situation inédite, Donald Trump a ouvertement mis en cause le gouverneur de Californie :

« L’une des plus belles régions des États-Unis d’Amérique est en train de brûler. C’est de la cendre, et Gavin Newsom devrait démissionner. Tout est de sa faute !!! »

Ce que le principal intéressé a bien sûr nié, rétorquant que Trump cherchait à « politiser la situation ». Quelle est donc la part de responsabilité humaine et politique dans la situation actuelle ? 

Le budget des pompiers réduit en 2025

En première ligne des critiques sur la gestion du service de lutte contre les incendies : Karen Bass, la maire démocrate de la ville. Celle-ci se voit reprocher la baisse du budget alloué aux pompiers en 2025. L’enveloppe confiée au Los Angeles Fire Department (LAFD) est passée de 837 à 819 millions de dollars, la mairie préférant allouer ces millions au programme pour les sans-abris.

« La réduction a gravement limité la capacité du département à se préparer, à s’entraîner et à réagir aux urgences à grande échelle, y compris les incendies de forêt »,

avait prévenu Kristin Crowley, cheffe des pompiers de la ville, quelques semaines avant le drame. Celle-ci avait adressé un courrier à la mairie, le 4 décembre dernier, pour détailler les services impactés par ces coupes budgétaires, parmi lesquels la section d’intervention en cas de catastrophe, qui finance les équipes de bulldozers qui permettent de créer des brèches durant les incendies de forêt. Ou encore la section de planification et de formation en cas d’incident critique, qui élabore des plans pour les urgences majeures.

La cheffe des pompiers plus intéressée par l’idéologie

Si elle avait alerté l’édile sur les risques de ces coupes budgétaires, la cheffe des pompiers de « LA » n’est pas non plus exempte de responsabilité. Arrivée en 2022 à la tête du LAFD, Kristin Crowley était connue pour consacrer beaucoup d’énergie à promouvoir des politiques inclusives au sein des pompiers, et beaucoup moins à la question de la sécurité publique et de la prévention. Lesbienne revendiquée, militante, Kristin Crowley citait comme sa priorité

« la promotion d’une culture qui valorise la diversité, l’inclusion et l’équité ».

Pendant ce temps,

« j’imagine que quelqu’un a oublié de remplir les réservoirs d’eau »,

a ironisé l’acteur James Woods. Touché personnellement par la catastrophe, l’acteur a expliqué que les camions de pompiers sont arrivés devant sa maison en flammes, mais n’ont rien pu faire, car les réservoirs étaient vides. Il a enfin suggéré que si la responsabilité du gouverneur dans la mauvaise gestion de la crise était prouvé, c’était

« le genre de choses pour lesquelles on traîne les gens au tribunal ».

Entretien insuffisant des espaces verts

Si Los Angeles est la deuxième plus grande cité des États-Unis c’est également une ville dans laquelle la nature est restée présente, sous forme de collines et de canyons. Des espaces semi-naturels, séparant les propriétés les unes des autres, qui nécessitent un entretien régulier.

Encore une fois, les pompiers avaient alerté sur des débroussaillages devenus insuffisants. Mais les collectivités californiennes, principalement démocrates, ont massivement réduit leur usage de désherbant, sans se préoccuper d’alternatives, et ont préféré ignorer ces alertes. 

Le manque d’eau est-il réel ?

Concernant le manque d’eau pointé par l’acteur James Woods, le gouverneur de Californie s’est défendu en demandant la tenue d’une « enquête indépendante » autour des réservoirs de Santa Ynez.

« Nous avons besoin d’obtenir des réponses pour s’assurer que cela ne se produise plus jamais »,

a expliqué Gavin Newsom sur X. Avant d’ajouter que

« les réserves d’eau de la Californie du Sud sont à des niveaux historiques » et que ces manques ponctuels d’eau s’étaient produits car « les infrastructures de la ville n’étaient pas faits pour faire face à des incendies d’une telle ampleur ».

Les effets pervers du contrôle des prix des assurances

Du côté de la gestion de crise, le contrôle des prix des assurances par l’État californien risque d’avoir de grandes conséquences.

En mai dernier, le Los Angeles Times racontait que l’État a empêché les assureurs de relever les primes de leurs clients pour tenir compte des risques d’incendie, devenus très probables en raison du changement climatique. Par exemple, l’assureur State Farm a refusé de renouveler 30 000 contrats l’an dernier en Californie, en raison de la multiplication des catastrophes naturelles.

De nombreuses personnes se retrouvent avec seulement une assurance de base, ne couvrant pas tous les dommages. Et d’autres, sans assurance du tout. C’est le cas notamment des résidents de Pacific Palisades, situé entre Santa Monica et Malibu.

À l’heure actuelle, les dégâts sont estimés à près de 60 milliards de dollars par l’agence privée de prévisions météorologiques AccuWeather, mais le bilan pourrait continuer de s’alourdir dans les prochains jours…

Nos articles sont généralement publiés sous licence Creative Commons CC BY-NC-SA

Ils peuvent être reproduits sous la même licence, en en précisant la source, et à des fins non commerciales.

Laisser un commentaire

Les commentaires sont modérés avant d’être publiés, restez courtois.

Derniers commentaires :

Formulaire de contact

Recevoir la Newsletter hebdomadaire