4 – Climat – Le grand marchandage financier planétaire et l’hégémonie politique de l’ONU
Nous avons vu dans l’article précédent (3) les ambiguïtés de la Convention Cadre des Natons Unies sur le changement climatique. Les négociations engagées en 1991 pour la mise au point de cette future Convention ont d’abord porté sur l’importance et l’urgence du problème climatique.
Selon les mots du Président Ripert, le message des scientifiques a été que le problème était sérieux, et qu’il risquait de s’aggraver et de devenir plus difficile et plus coûteux à résorber si on ne réduisait pas rapidement les émissions de CO2 générées par les énergies fossiles.
Le deuxième volet des négociations a porté sur la question des responsabilités. A partir du moment où l’ONU retient comme hypothèse centrale que l’augmentation du CO2 anthropique dans l’atmosphère est la cause principale du réchauffement climatique, cela ouvre tout un nouveau champ de négociations.
En effet, les pays développés ayant été les principaux émetteurs de CO2 depuis le début de l’ère industrielle, ils portent la responsabilité du réchauffement climatique en cours.
Ainsi se dessine un autre point central de la stratégie onusienne.
Le grand marchandage financier planétaire
Le risque climatique va engendrer des coûts divers et nouveaux à financer.
En conséquence, les pays industrialisés devront payer des sommes substantielles au reste du monde pour l’aider à faire face à cette situation nouvelle.
En d’autres termes, la négociation climatique débouche sur un vaste plan de transfert de richesse organisé par l’ONU, entre les pays industrialisés et le reste du monde.
Christian Gérondeau s’en fait l’écho dans son nouveau livre, – « La religion écologiste – Climat – CO2 , hydrogène – La réalité et la fiction », paru en mai 2021 (éditions l’ Artilleur). Il écrit :
Les responsables de l’ONU poursuivent des finalités qui n’ont rien à voir avec l’évolution du climat et qui sont d’une toute autre nature. Il suffit de citer un haut dirigeant du GIEC, Ottmar Edenhofer, qui a déclaré sur le site allemand « NZZ Online » à l’occasion du sommet de Cancún sur le climat de novembre 2010 :
« Fondamentalement c’est une erreur grave de discuter de la politique du climat indépendamment des grands thèmes de la mondialisation. Le sommet qui va s’ouvrir à Cancún n’est pas en réalité une conférence sur le climat mais l’une des plus grandes conférences économiques depuis la deuxième guerre mondiale. Il faut dire clairement que nous redistribuons en fait la richesse du monde par la voie de la politique climatique. Il faut se séparer de l’illusion que la politique internationale du climat est une politique environnementale. Elle n’a désormais pratiquement plus rien à voir avec la politique de l’environnement »
Voilà qui est clair. La question climatique est un cadre qui permet à l’ONU d’organiser une redistribution massive des richesses entre les pays développés et le reste du monde.
L’hégémonie politique de l’ONU
L’Accord Cadre prévoit diverses autres dispositions pour organiser la baisse des émissions de gaz à effet de serre, principalement le CO2.
Les COP annuelles ont pour objet de faire le point sur les résultats obtenus en matière de baisse des émissions. Elles constateront, année après année, que les objectifs de baisse ne sont jamais atteints. C’est un autre sujet dont nous parlerons plus loin.
On y discute également de l’avancement du grand marchandage financier planétaire mentionné ci-dessus.
Que conclure
Suite à la prise en main de la gouvernance climatique mondiale par l’ONU à partir de 1992, on entre dans une ère nouvelle.
Avec la signature de la Convention Cadre sur la Changement Climatique, l’ONU a engagé la planète entière sur un chemin précis et étroit, celui de la responsabilité centrale du CO2 anthropique dans le réchauffement climatique :
- sans preuves scientifiques préalables,
- sans se donner les moyens de chercher à savoir s’il pouvait y avoir d’autres causes qui pourraient expliquer le léger réchauffement climatique en cours (environ 1°C depuis le début de l’ère industrielle),
- et même en écrasant toutes velléités de recherche dans d’autres directions, en excommuniant tous les scientifiques qui ne partageaient pas ses vues.
C’est l’illustration de la conduite d’un organisme politique dominateur et hégémonique, lequel prétend pourtant exercer, via son bras armé en matière climatique, le GIEC, une activité strictement scientifique et neutre, avec un comportement soi-disant irréprochable, ce que de nombreux auteurs contestent vigoureusement comme nous le verrons ultérieurement.
Mais il restait un point central à démontrer pour justifier l’engagement demandé aux états de réduire massivement leur utilisation des énergies fossiles :
« Prouver scientifiquement la responsabilité du CO2 anthropique dans le réchauffement climatique ».
Cette preuve à apporter est ainsi devenue une ardente obligation pour le GIEC. Toute autre théorie sera combattue avec la plus grande fermeté. C’est le sujet qui sera traité dans le prochain article.
A SUIVRE – Article n°5 – Une ardente obligation