La neutralité carbone en 2050 ? Que de sacrifices pour un résultat négligeable !

La COP 26 réunie à Glasgow, a enjoint tous les responsables mondiaux à réduire drastiquement leurs émissions de gaz carbonique, le CO2 pour éviter un désastre climatique (!).

L’objectif central renouvelé de cette instance onusienne est la neutralité carbone en 2050.

Le Groupe de travail numéro 1 du GIEC (« working group 1 » ou WG1 pour les habitués), a remis son dernier rapport en Août 2021 : c’est l’AR 6, sixième « assessment report ». Il en est publié un tous les 7 ans.

Téléchargeons donc ce lourd document de 3949 pages. Il vaut toujours mieux, en effet, aller aux sources que d’écouter les commentaires superficiels de personnes incompétentes.

Et comme les démonstrations valent mieux que les affirmations, cherchons les données utiles dans ce rapport pour actualiser le raisonnement en termes de stock et de flux cher à Christian Gérondeau.

1) Quelle est d’abord la quantité de CO2 dans l’atmosphère ?

  • Le taux de CO2 en 2021 est de 412,5 ppmv (ou parties par millions en volume).
  • En d’autres termes, 412 ppmv égalent 4 dix millièmes, soit 4 volumes de CO2 pour 10000 volumes d’air. 
  • On calcule que 1 ppmv de CO2 représente 7,81 GT ou 7,81 milliards de tonnes.
  • Le poids du CO2 dans l’atmosphère mondiale est donc de 412,5 x 7,81 = 3221 GT en 2021. C’est le stock.

 

2) Quelles sont ensuite les émissions annuelles mondiales de CO2 en 2021 ?

  • Selon le GIEC, elles sont de 36 GT/an. On trouve également sur le site de l’Agence Internationale de l’Energie ou AIE
  • le chiffre de 33 GT liées à l’énergie. 36 GT /an, c’est donc le flux.

 

3) Projetons nous en 2050 :

  • Selon le GIEC, 50% des émissions restent dans l’atmosphère et 50% sont absorbées par les océans, les plantes et les sols. Raisonnons avec ces chiffres officiels. :
  • Ainsi donc, 36 /2 = 18 GT de CO2 de 2021 sont censées rester dans l’atmosphère.
  • Supposons maintenant que le GIEC réussisse à imposer au monde zéro émission de CO2 en 2050, donc dans 29 ans.
  • Et faisons l’hypothèse que cette réduction soit linéaire.
  • Alors entre 2021 et 2050, le stock de CO2 dans l’atmosphère va augmenter de 18 GT x 29 /2 soit 261 GT,
  • et le stock de CO2 en 2050 sera donc de 3221+ 261 = 3482 GT.

 

4) Quelle sera alors, en reprenant toujours les données du GIEC, l’augmentation de température moyenne sur Terre (précisons tout de suite que cette notion de température moyenne n’a pas de sens, car quand on a fait un peu de physique et de thermodynamique, on sait que la température est une « grandeur intensive  » et qu’une grandeur intensive ne se moyenne pas. Mais, admettons …) ?

  • Le rapport, par exemple, à la page SPM 37, fournit une courbe quasi-droite, qui traduit « the transient climate response to cumulative CO2 émissions (TCRE) », appelée la sensibilité carbone.
  • Le GIEC attribue l’augmentation de température à l’augmentation du CO2 conséquence de l’activité humaine,
  • Ainsi, de 1850 à 2021, on note que la température a augmenté de l’ordre de 1 degré, alors que le CO2 passait de 280 ppmv à 412 ppmv, soit une augmentation de 132 ppmv pour 1 degré Celsius.
  • En masse, cela représente 132 x 7,81 = 1030 GT de CO2.
  • Comme la courbe est quasi linéaire, on peut faire une règle de trois :
  • 1 degré x 261 / 1030 = 0.25 degré Celsius.

 

5) Résultat :

Ainsi donc, en reprenant les données du GIEC, bases de son alarmisme, si le monde entier fournit un gigantesque effort pour atteindre zéro émission nette en 2050, la température moyenne ne s’élèvera que de l’ordre de 2.5 dixièmes de degré.

Si en revanche, on maintient les émissions nettes à leur niveau actuel, le stock de CO2, au lieu d’augmenter de 261 GT en 29 ans, augmentera de 18 GT /an x 29 ans = 522 GT, soit le double, et la température augmentera du double soit 0,5 degrés.

La Banque Mondiale a estimé que, de 2015 à 2030, en 15 ans, le coût de l’application de l’accord de Paris serait, au niveau mondial, de 89 000 milliards de dollars.

Donc extrapolons ; pour 29 ans (2021-2050), ce même effort coûterait 89 x 29 /15 = 172000 milliards $.

172000 milliards de dollars pour un gain de 0.25 degré ?

  • La contribution de l’Europe, qui émet grosso-modo 1/10 du CO2 mondial, serait un gain de température terrestre de 0.025 degré ou 2,5 centièmes de degrés, un gain non mesurable.
  • Et la contribution de la France, qui représente 1/100 des émissions mondiales serait donc de 0.002 degré,
  • 2 millièmes de degrés pour des milliers de milliards d’euros en France.

 

Nos gouvernants se rendent-ils compte que cette politique est désastreuse et absurde ? 

 

 6) Conclusion :

L’objectif de zéro émission en 2050, ce seraient des sacrifices considérables que l’Europe et la France, qui veulent être les bons élèves en matière de climatologie politique, imposeraient à nos peuples.

Les conséquences ne pourraient être que la récession, le chômage, l’appauvrissement.

De tels sacrifices pour des gains minimes ne pourraient être mis en œuvre qu’au prix de graves restrictions de libertés et d’un intense matraquage médiatique.

Pour qui roulent ces alarmistes ? N’avons-nous pas d’autres affectations de ces sommes considérables, afin de travailler plus judicieusement au bien-être de l’humanité ? Ne vaut-il pas mieux affecter ces milliards au développement, à la compétitivité économique, à la réindustrialisation, à la santé, à la démographie, à la formation, à la nourriture, à la culture, aux vraies pollutions (eau, plastiques, …), à la recherche, à la vraie science non pervertie par l’idéologie ?

Non seulement, le gaz carbonique n’est pas un polluant, son impact sur les températures est au plus marginal, mais nous savons que, grâce à la photosynthèse, le gaz carbonique est la nourriture des plantes, donc des animaux et des hommes. Le CO2 est à la base de la vie sur Terre.

Bien entendu, nous allons devoir progressivement réserver les hydrocarbures pour des usages nobles, où ils sont difficilement remplaçables, comme la chimie fine ou le transport aérien.

L’énergie du futur sera à base de nucléaire.

La politique écologique actuelle, avec ses erreurs, ses mensonges et ses incohérences nous entraine dans de graves impasses stratégiques.

Décidément, l’humanité a besoin, pour 2050, de priorités plus essentielles que la neutralité carbone !       

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