La longue histoire du CO2 : un rescapé provisoire

Il est parfois bon de savoir d’où on vient pour mieux évaluer où on va.

Il y a 570 millions d’années, la concentration de CO2 dans l’atmosphère était 12 fois supérieure à celle d’aujourd’hui, et la température de l’ordre de 7 à 10°C supérieure.

Si on suit l’évolution comparée de ces 2 grandeurs, on constate qu’il n’existe aucune corrélation entre elles : rien que ce constat devrait éveiller la méfiance quant à l’influence du CO2 sur la température.

Depuis cette époque, la concentration atmosphérique de CO2 a décru, de façon assez régulière d’environ 10 ppm par million d’années, si on fait abstraction de la période entre -350 et -150 millions d’années sur laquelle nous reviendrons.

La raison en est la calcification des animaux marins à coquilles, dont les fossiles se sont sédimentés et forment par exemple les falaises de Douvres : ce sont ainsi 100 000 milliards de tonnes de CO2 qui ont été prélevées à l’atmosphère et aux océans … et transformées en calcaire (Carbonate de calcium : CaCO3). (Ce qui donne d’ailleurs à penser que, même si l’excès de CO2 atmosphérique acidifie les océans, cela n’empêche pas les coquillages de calcifier, contrairement à ce que l’on entend couramment).

Par ailleurs, il y a 400 millions d’années, la vie apparaît sur les terres émergées, et la végétation commence, elle aussi, à consommer le CO2 atmosphérique.

A l’époque, et pendant près de 100 millions d’années, il n’existe aucune enzyme capable de décomposer les arbres, et ils meurent en s’entassant les uns sur les autres, et en se  transformant en charbon, en séquestrant donc le CO2 sous forme de Carbone solide : la concentration de CO2 s’effondre littéralement, quasiment jusqu’au niveau actuel.

Puis, par chance, il y a 300 millions d’années, un champignon apparaît, qui produit une enzyme capable de décomposer le bois, en libérant du CO2, et la concentration atmosphérique remonte progressivement jusqu’à 2500 ppm environ (soit 6 fois la concentration actuelle).

… et c’est vraiment une chance : en dessous de 150 ppm, toute végétation meurt, et par conséquent toute vie ; nous en sommes passés bien près.

Néanmoins, après cette remontée, la concentration de C02 continue à descendre sous l’effet de la calcification des animaux marins, pour atteindre 300 ppm au début du XXéme siècle

Si on fait abstraction des émissions humaines, la concentration devrait continuer de descendre jusqu’à atteindre ce seuil de 150 ppm dans moins de 5 millions d’années.

… et si on veut l’éviter, on n’a pas d’autre solution que de brûler des hydrocarbures et fabriquer du ciment (à partir du calcaire : CaCO3 -> CaO + CO2).

Paradoxal, n’est-ce pas ?

Pour plus de détails, voir cette vidéo de Patrick Moore, ancien membre fondateur et président de GreenPeace.

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6 réponses

  1. Pour plus de détails, voir cette plus récente vidéo de Patrick Moore, ancien membre fondateur et président de GreenPeace, moins officielle, plus tactique anti alarmistes et Fakers.

    https://youtu.be/dIl5EgDgRMI • Conf 36 min 20220213 ISC Clintel Irlande

    Le fond est le même : aucune correlation historique entre température et CO2 et le CO2 est un fertiliseur que les coquillages captentt “naturellement” mais en pénalisant les autres formes de vie … La Nature et l’évolution sont “aveugles” , l’homme est la seule entité naturelle qui puisse (sans que cela soit certain) réguler la nature …

  2. J’ai une petite question, La situation il y a 100 millions d’années et avant est elle comparable avec celle d’aujourd’hui ? L’activité solaire de l’époque était elle égale à celle d’aujourd’hui ? La position des continents et par conséquent les courants aériens et marins étaient ils semblables à ce qu’on observe aujourd’hui ?

    Merci de votre réponse détaillée et sourcée.

    1. Attention cependant : cette vidéo du “Reveilleur”, bien connu par ailleurs pour ses défenses de la doxa, peut donner à penser que le CO2 est le facteur quasiment unique du climat. Or cette “longue histoire” montre au contraire que température et CO2 évoluent de façon quasiment indépendante.
      Par ailleurs, rajouter du CO2 n’amplifie pas beaucoup l'”effet de serre” du CO2, car sa bande d’absorption est déjà quasiment saturée.
      En particulier, la comparaison avec Venus est particulièrement mal venue, car ce qui cause la température de Venus est beaucoup moins le CO2 que le poids de son atmosphère, qui crée un Gradient Thermique Gravitationnel (décroissance de la température avec l’altitude) considérable (voir https://laphysiqueduclimat.fr/wp-content/uploads/2022/11/Physique-du-climat_G.pdf § 7.3)

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