L’Europe persiste dans son idéologie énergétique suicidaire

Les différents pays de l’UE étaient en discussion depuis plusieurs semaines pour se répartir les sanctions gazières à appliquer à la Russie.

Mais la Russie a mis tout le monde d’accord en décidant elle-même unilatéralement de vendre maintenant son gaz à la Chine et de fermer partiellement ses robinets vers l’Europe : tel est pris qui croyait prendre.

Cela met plusieurs pays européens, et par extension toute l’Europe, dans une situation inextricable.

En effet, il n’y a que 3 façons pour un pays d’obtenir du gaz :

  1. au bout d’un tuyau alimenté en amont par un pays producteur, … supposé très fiable (la Russie) si on bâtit sur lui une politique énergétique avec les investissements que cela suppose ;
  2. par des méthaniers qui le transportent sous forme liquide à -160°C, encore faut-il, à l’arrivée, disposer de terminaux de regazéification,
  3. par forage dans son propre sol, encore faut-il savoir où, et ne pas être rebuté parce qu’il s’agit de gaz de schiste (qu’on achète par ailleurs).

 

Or l’Allemagne, pour la prendre comme exemple, ne dispose pas de terminaux de regazéification, ayant tout misé sur la fiabilité présumée de son fournisseur. … et il faut 4 à 5 ans pour construire un tel terminal.

Et par ailleurs, elle qui n’hésite pas à dévaster des régions entières pour extraire sa lignite, répugne à extraire ou même utiliser du gaz de schiste.

Privés de gaz, beaucoup de pays d’Europe n’ont pas d’autre choix que de revenir au charbon pour produire leur électricité, et l’ont d’ailleurs annoncé : Allemagne, Pologne, République tchèque, Autriche, Bulgarie, Hollande, Italie, Angleterre, …

Et dans le même temps, l’Europe a pris trois décisions hallucinantes :

  1. Sortir le nucléaire de la “taxonomie verte”, et donc nous en décourager financièrement, alors qu’il s’agit de la seule source d’énergie qui puisse donner sa souveraineté énergétique à l’Europe,
  2. Pousser à fond l’éolien, dans le cadre de la directive REPowerEU (https://www.dropbox.com/s/sks2jain8rftxw8/2022%2005%2018%20RECOMMANDATION.pdf?dl=0), ce qui ne peut, indirectement, que favoriser le charbon,
  3. Interdire la vente de voitures thermiques à partir de 2035.

 

Mais :

  1. l’éolien coûte cher (voir https://climatetverite.net/2022/02/19/quel-est-le-vrai-cout-du-mwh-eolien/) car il ne produit que 20 à 25% du temps, et il faut donc un autre moyen de production quand il n’y a pas de vent : rajouter des éoliennes ne crée pas du vent, et on ne sait toujours pas stocker l’électricité de façon massive quand il y en a trop ;
  2. Interdire les voitures thermiques revient à tout faire reposer :
    • sur l’électricité, qui sera maintenant produite largement au charbon,
    • sur les batteries, massivement importées de Chine, considérée sans doute, elle aussi, comme un autre partenaire “fiable” ?

 

Il serait temps que l’Europe pense à elle-même et à sa souveraineté énergétique et industrielle, au lieu d’engager ses membres dans des croisades mortifères, au nom d’une idéologie anti-CO2 ONUesque infondée, qu’elle est la seule à supporter, et dont les résultats ne seront même pas mesurables.

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