(Article initialement publié par Transitions et Energies du 7/9/22)
La très forte augmentation des prix de l’électricité a mis à mal l’équilibre économique des fonderies d’aluminium en Europe. Une activité qui demande des quantités considérables d’électricité. Ces coûts de fabrication sont devenus très supérieurs aux cours de l’aluminium sur les marchés mondiaux. La production européenne d’aluminium est ainsi à son plus bas niveau depuis les années 1970. Sans un soutien d’urgence des pouvoirs publics, l’industrie européenne de l’aluminium semble condamnée à disparaître. Il s’agit d’un métal considéré comme stratégique.
L’envolée des prix de l’énergie appauvrit les populations mais atteint aujourd’hui une telle ampleur qu’elle menace l’existence même d’industries clés en Europe. C’est notamment le cas de la production d’aluminium qui demande à quantité égale 40 fois plus d’énergie, de l’électricité, que le cuivre ou l’acier. Ce n’est pas pour rien si l’aluminium est considéré comme de «l’électricité congelée». Et c’est un métal stratégique indispensable à l’aéronautique, l’automobile, l’alimentation, la construction, l’emballage, l’armement, la fabrication des éoliennes et des panneaux solaires…
La menace existentielle sur la fabrication d’aluminium en Europe illustre bien la situation de toute l’industrie lourde: la fabrication d’engrais de ciment, d’acier, de zinc… Des activités incapables de faire face à l’envolée des coûts de l’énergie. Mais qui s’en préoccupe ?
Une tonne d’aluminium nécessite 15 mégawattheures pour être fabriquée
Ainsi, la production d’aluminium est menacée tout simplement en Europe de disparition dans l’indifférence générale. Dans cette industrie, fermer une fonderie est une décision très lourde de conséquence. Une fois que l’électricité est coupée et que les cuves de production se retrouvent à la température ambiante, il faut plusieurs mois et des dizaines de millions pour les relancer. …