Selon Elisabeth Borne, “Nous allons vivre mieux grâce à la transition énergétique”

A l’Assemblée nationale ce mercredi 16 novembre, la Première ministre Elisabeth Borne a exposé “deux convictions” :

  1. “nous allons vivre mieux grâce à la transition énergétique”
  2. “la transition énergétique va de pair avec la croissance et la création d’emplois”.

 

Et sa démonstration repose sur 3 “piliers”, parce qu’il faut être “la première grande nation industrielle à s’émanciper des énergies fossiles” :

  1. “la sobriété énergétique”, avec un objectif de baisse “de 40% d’ici 2050”.
  2. “une production d’électricité décarbonée autour du nucléaire et du renouvelable”,
  3. “le développement de nouveaux vecteurs énergétiques, comme l’hydrogène décarboné”.

 

Dans le genre “on ne change pas une politique qui gagne”, il faut comprendre :

L’énergie coûtant maintenant 4 fois moins cher hors Europe qu’en Europe (qui a tout fait pour en arriver là), le gain de “sobriété énergétique” va se faire sans effort gouvernemental : ce qui reste de notre industrie, qui en reste un consommateur important, va se délocaliser de lui-même dans les pays où elle est moins chère, par exemple les USA ou la Chine (dont on comprends mieux le faible empressement à la COP27).

Côté Electricité, on va vite imiter l’Allemagne (dont le succès est sans doute enviable) en construisant un parc éolien qui fonctionnera 20 à 25% du temps, et en le complétant, on ne sait quand, par du nucléaire, dont on baissera ainsi la rentabilité de 20% (dans le nucléaire, le prix du combustible n’intervient que pour 2%). Madame Borne n’a pas parlé de redémarrer Fessenheim : ça perturberait sans doute ses objectifs politiciens ?

Quant à l’hydrogène “vert” (c’est-à-dire produit sans générer l’aliment de base des plantes : comprenne qui pourra !), on n’a toujours pas compris comment on le produirait, ni comment on le stockerait, ni comment on le transporterait, ni ce qu’on en ferait d’ailleurs (voir ici et ici). On ne sait d’ailleurs pas non plus combien nous coûtera ce fantasme avant qu’on l’abandonne (comme on l’a déjà fait plusieurs fois).

Mais sans doute le gouvernement pense-t-il qu’une Loi votée à l’assemblée peut surpasser les lois physiques ou économiques (ce qu’une Loi a fait, une autre Loi peut le défaire).

Il est à craindre que les objectifs de Madame Borne de devenir “la première grande nation industrielle à s’émanciper des énergies fossiles”, ne soient quelque peu déçus, dans la mesure où nous ne serons plus ni “grands” ni “industriels”, … ni même d’ailleurs “émancipés” de quoi que ce soit.

Le Climat a bon dos !

Nos articles sont généralement publiés sous licence Creative Commons CC BY-NC-SA

Ils peuvent être reproduits sous la même licence, en en précisant la source, et à des fins non commerciales.

Une réponse

  1. Concernant Fessenheim, EDF s’est servie en pièces détachées. Redémarrer cette centrale dont le démantèlement n’a pas réellement commencé est parfaitement faisable sauf qu’il faudrait attendre les délais nécessaires à la fabrication des pièces prélevées. Au total cette option resterait cependant plus rapide que la réalisation d’un EPR (deux réacteurs 900 MW à comparer à un réacteur EPR 1650 MW).

Laisser un commentaire

Les commentaires sont modérés avant d’être publiés, restez courtois.

Derniers commentaires :

Formulaire de contact

Recevoir la Newsletter hebdomadaire