(Jean-Philippe Delsol dans IREF du
Jusqu’à présent les entreprises polluantes disposaient de quotas gratuits de carbone au-delà desquels elles devaient acheter des « permis à polluer ». Ce système d’échange de quotas d’émission incitait à la décarbonation et créait des revenus pour la transition énergétique. Mais l’Union européenne (UE) a considéré que ça n’était pas suffisant. Suite à un accord noué le 18 décembre, à confirmer par le Conseil et le Parlement, le nombre de droits gratuits à polluer sera supprimé entre 2026 et 2034.
Le marché carbone sera progressivement imposé au secteur maritime et aux vols aériens intra-européens, puis aux sites d’incinération de déchets à partir de 2028, ou 2030 au plus tard. Il concernera aussi les fournisseurs de carburant, de gaz et de fioul de chauffage. Le prix de la tonne de carbone sera plus élevé et les industriels devront en acheter plus. Ces taxes déguisées pèseront sur les prix et donc sur les consommateurs. D’autant plus que parallèlement, sera instaurée une taxe carbone aux frontières pour que les prix des produits importés augmentent à même proportion que les produits européens. Certes, les industriels européens seront ainsi préservés sur leur marché intérieur, à la charge, encore, des consommateurs, mais ils seront pénalisés pour exporter. Une fois de plus, l’Europe se tire une balle dans le pied.
Dans le même temps, la COP15 sur la biodiversité a convenu ce 19 décembre de faire supporter aux pays dits riches des dizaines de milliards de subvention aux pays pauvres qui s’ajouteront à celles du fonds pertes et dommages décidé par la COP27 quelques jours plus tôt. De l’argent qui sera à la charge du contribuable.
Alors que la récession guette et qu’il existe un débat sur les méfaits du carbone, était-ce bien le moment d’appauvrir doublement les ménages, par les prix et par l’impôt ?
Mais c’est sans doute l’objectif des partisans de la décroissance qui veulent nous faire tous vivre plus pauvres.