Les panneaux solaires sur le parkings : un catastrophique gaspillage de ressources

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L’Assemblé nationale vient de voter une loi obligeant tous les exploitants de parkings de plus de 1500 m2 (grandes surfaces, parc de loisirs, etc.) à couvrir au moins 50% de leur surface d’ombrières photovoltaïques, au plus tard en juillet 2026 ou 2028 selon leur taille. De nombreux politiciens s’en sont félicité, et de bonne foi, beaucoup de Français semblent penser qu’il s’agit d’une bonne décision. C’est au contraire une vraie catastrophe économique, au bénéfice environnemental nul.

Des milliards de dépenses obligatoires

Il est demandé à des agents économiques de doubler en 3 à 5 ans la capacité photovoltaïque française, via 75 millions de m2  de panneaux dont l’installation coûtera au minimum 22 milliards d’euros, sur la base des coûts d’avant 2021.

Or cette somme risque fort d’être dépassée, l’afflux de nouvelles demandes contraintes par la loi permettant aux fabricants de panneaux et installateurs de gonfler leurs devis.

De plus, les panneaux solaires sont des appareils dont la construction requiert beaucoup de matériaux, d’énergie et de capital. Dans la dernière décennie, ces trois intrants ont atteint des points bas, permettant d’abaisser fortement leurs prix des panneaux solaires. Mais la conjoncture s’est retournée, et ces trois postes de coût sont en forte augmentation, entraînant une forte hausse du prix des énergies renouvelables depuis 2021.

Enfin, la loi impose que ces panneaux soient installés sur tout le territoire, y compris dans les zones faiblement ensoleillées. Pour toutes ces raisons, il y a fort à parier que ces ombrières seront rarement rentables, ce qui conduira ceux qui ont été forcés de les installer à exiger une hausse des tarifs de rachat, laquelle se traduira par une hausse des taxes subies par les ménages sur les factures d’électricité, alors même que plus de 10% des ménages seraient déjà en situation de précarité énergétique.

De surcroît, contraindre des entreprises à mobiliser plus de 20 milliards pour les ombrières réduira leurs ressources disponibles pour investir dans leur cœur de métier, au détriment de leur compétitivité.

Zéro impact climatique

“Mais il faut bien lutter contre le réchauffement climatique”, répliquent les partisans de cette mesure.

Malheureusement, les ombrières solaires auront un effet opposé à celui que l’on cherche.

Les deux figures ci-dessous mettent en regard la saisonnalité de la demande d’électricité et celle de l’ensoleillement en France. Il apparaît sans surprise que le photovoltaïque, qui n’est pas pilotable, produit surtout en été, lorsqu’on a le moins besoin d’électricité. La demande estivale totale d’électricité est très inférieure à la seule capacité de production du parc nucléaire, dont l’électricité est déjà décarbonée.

Par conséquent, en été, remplacer le nucléaire décarboné par du photovoltaïque n’a aucun impact sur le climat. Et en hiver, les panneaux solaires fournissent à peine 1% de l’électricité totale, soit un rapport investissement/production déplorable, et ne fournissent jamais de courant la nuit, quand le froid est maximal.

Pour le même investissement de départ, 3 réacteurs EPR produiraient environ 3 fois plus d’électricité annuellement, pilotable, fiable, fortement modulable en fonction des besoins, et pendant 60 ans, contre 20 pour les panneaux solaires. Et si l’on intègre au calcul toute l’énergie et tous les matériaux qu’il faut mettre en œuvre par kWh d’énergie produite, le nucléaire émet 6 fois moins de CO2 que le solaire (cf image ci dessous, source), même si ces émissions trouvent leur origine dans le pays de fabrication des panneaux. Car bien sûr, ceux-ci seront massivement importés, principalement de Chine.

Forcer la société civile à investir dans le solaire photovoltaïque revient donc à lui demander de financer une infrastructure de production électrique totalement inutile et climatiquement sans intérêt du fait de la part importante du nucléaire dans notre production électrique.

En résumé, la loi « ombrières sur les parkings » va :

  • imposer à la société civile plus de 20 milliards de dépenses dans une infrastructure inutile, et de ce fait empêcher d’autres investissements.
  • provoquer de nouvelles hausses de prix de l’électricité alors que nombre de ménages ont du mal à faire face à leurs factures.
  • augmenter les émissions de CO2.

 

Un tel gaspillage de ressources laisse pantois.

L’IREF appelle le monde politique Français et Européen à se ressaisir d’urgence et propose dans son rapport “Politiques climatiques européennes Zéro Émissions Nettes, un examen critique”, de nombreuses pistes pour remettre la rationalité au centre du débat politique environnemental. 

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