La France a-t-elle besoin d’une pause sur les contraintes environnementales ou de redéfinir ce que signifie vraiment la protection de l’environnement ?

(Une interview de Jean-Paul Oury dans Atlantico du 13/5/23)

Atlantico : Selon le président de la République, il est temps d’entamer une “pause” en matière de réglementations écologiques contraignantes, en France. Le chef de l’Etat a rappelé les divers efforts engagés par la France et l’Europe pour permettre la lutte contre le changement climatique ou la décarbonisation de notre économie. Que dire, d’abord, de ce premier postulat ? N’oublie-t-il pas que dans certains cas, la France sur-transpose les réglementations européennes… et va plus loin que ce qui est attendu d’elle ?

Jean-Paul Oury : Une fois encore je suis obligé de répondre que le problème c’est l’absence d’une politique scientifique alternative à l’écologisme. Une pause laisse entendre que les réglementations écologistes (et pas écologiques) contraignantes vont dans la bonne direction mais qu’il faut aller plus doucement dans leur application pour ménager les industriels. Mais ça reste toujours dans le même moule idéologique d’une obéissance aveugle à l’écologisme qui a pris le gouvernail de l’UE. Le président Macron reste prisonnier de cette idéologie qui veut à la fois en finir avec la civilisation prométhéenne (voir Greta a tué Einstein ) et récupérer la science pour des raisons politiques (voir Greta a ressuscité Einstein )… Il ne propose pas de véritable alternative…D’ailleurs tous les idéologues – Rousseau, Tondelier, Binet, lui sont tombés dessus à bras raccourcis et la défense a été bien faible : «Moi je préfère des usines qui respectent nos normes européennes qui sont les meilleures, plutôt que ceux qui veulent ajouter des normes»… La polémique a tellement enflé qu’on peut tout à fait imaginer, comme par le passé, qu’il cédera aux critiques et finira par donner des gages aux plus extrêmes pour se faire pardonner…. De la même manière qu’il a adoubé une mesure telle que le permis carbone proposée par la convention citoyenne pour le climat pour tempérer les concessions qu’il avait accordées aux gilets jaunes… dont l’origine résidait justement dans une révolte contre une taxe carbone trop brutale. Si le président Macron avait eu une politique scientifique alternative à l’écologisme, ce n’est pas une pause qu’il aurait proposée, c’est une remise en cause de la législation ubuesque de l’UE.

 

Et posément il aurait pu expliquer que la science des ingénieurs avait encore de beaux jours devant elle et était la mieux équipée pour répondre aux défis environnementaux et sociétaux qui se profilent. Pour vous donner un exemple concret, il aurait pu dire puisqu’il est essentiel de disposer d’une énergie abondante, peu cher et faiblement carbonée, il pourrait tenter de persuader nos partenaires d’accepter un plan Mesmer européen… au lieu de cela nous supplions nos voisins allemands pour que le nucléaire reste dans la taxonomie ; de même il aurait pu persuader Bruxelles non seulement d’abandonner F2F, mais également de lancer une Révolution verte à la Borlaug en mettant à jour la directive 2001-18… A quoi sert de faire faire une pause à un pays membre qui, comme vous le dites justement, sur-transpose les normes (on l’a vu dans le cadre de l’affaire des néonicotinoides ) alors qu’il devient chaque jour plus essentiel d’arrêter d’affoler les foules avec le catastrophisme et d’affirmer une politique scientifique qui soutient que la science et la technologie sont les mieux placés pour aider l’homme à s’adapter à son environnement. Alors cette idée de pause, les affairistes s’en contenteront, les capitaines d’industrie au long cours verrons la supercherie et réaliseront que cela n’a pas plus de valeur que la célèbre formule que l’on prête à la Du Barry « Encore un moment, monsieur le bourreau ».

 

Michel de Rougemont : Je constate qu’il n’y a pas de différences fondamentales entre les buts que se fixent la France et les autres États membres de l’Union européenne. On ne ratiocinera pas sur les résultats d’étape, le but commun étant d’atteindre le fameux net zéro carbone avant 2050. Cependant, les situations initiales sont différentes, aussi accentuées par les actions déjà engagées par les uns ou les autres. Presque pas de charbon en France et presque seulement du charbon en Pologne pour faire de l’électricité : ce sont des problèmes différents qui requièrent des solutions et des chemins différents.

Dans chaque pays, les uns reprochent à leur gouvernement de trop jouer les bons élèves et les autres de ne pas en faire assez. Cette dissonance cognitive entraîne aussi une course à l’échalote qu’il me semble raisonnable d’interrompre. Il y a de bonnes raisons, pas seulement climatiques, pour décarboner l’atmosphère. Mais il est d’ores et déjà vraisemblable que les objectifs fixés dans l’accord de Paris ne seront pas atteints. Est-ce grave ? Les économistes se battent entre eux, aucun consensus ne règne à ce sujet. Cela signifie que tout n’est pas dit ni figé.

 

Il devrait être salutaire de traiter enfin sérieusement des questions de fond et qui fâchent, elles ne manquent pas : l’hydrogène est-il une vraie solution ou une horreur d’inefficience ? Disposera-t-on de suffisamment d’électricité pour envisager la suppression des moteurs à combustion en 2035, est-ce raisonnable de le décréter maintenant ou est-ce un vœu pieu ? Et surtout : à quel rythme l’économie peut-elle produire les richesses nécessaires pour réformer l’approvisionnement énergétique sans continuer de s’endetter ni provoquer de blackout ou de misère ?

La protection de l’environnement et la lutte contre le dérèglement climatique doivent évidemment rester des objectifs prioritaires. Mais n’avons-nous pas besoin pour atteindre ces objectifs de remettre à plat un certain nombre de schémas intellectuels qui se sont imposés ces dernières années, à commencer par établir une vraie distinction entre protection de l’environnement et la lutte contre le dérèglement climatique ? Qu’est-ce qui sépare ces deux enjeux ?

 

Jean-Paul Oury : Si vous ne connaissez pas Patrick Moore, je vous conseille d’écouter l’une de ses vidéos. Il a un récit captivant dans lequel il raconte comment il est né dans un milieu naturel exceptionnel, a fait un doctorat en sciences environnementales, a fondé Greenpeace puis démissionné avec pertes et fracas. Ses premières actions ont consisté à s’opposer aux essais de la bombe H puis aux essais nucléaires dans le pacifique, à Mururoa et ensuite à sauver les baleines des chasseurs japonais. Toutes ces actions, comme il l’explique fortement bien, ont été menées au service de la nature et de l’environnement. Mais il a quitté l’ONG environnementale quand il s’est aperçu que celle-ci voulait mettre en place une campagne anti-chlore ce qui d’après Moore était totalement irrationnel et fondé sur de la pseudo-science, puisqu’on trouve ce produit partout et qu’il faut appliquer le principe selon lequel c’est la dose qui fait le poison. Aujourd’hui Moore dénonce la récupération politique de la science à travers les politiques climatiques. Il est très critique à l’égard de la thèse du réchauffement climatique anthropique notamment. Son expérience résume à peu près toutes les formes de positions que l’on peut avoir au sujet de l’environnement : amoureux de la nature et des paysages, docteur en science de l’environnement, militant engagé et également critique d’une politique scientifique (en l’occurrence la politique climatique). Mon ami Bertrand Alliot, ancien membre de la LPO et fondateur de l’association Action Ecologie, se bat pour que l’on ne réduise pas la défense de l’environnement à la politique du climat.

 

Comme je l’ai montré dans Greta a ressuscité  Einstein, le réductionnisme est un sophisme qui permet de réduire au seul problème du climat l’ensemble des problèmes existentiels auxquels fait face l’humanité. Or les problèmes environnementaux dépassent largement le climat. L’exemple le plus commun est celui de la fable qu’on nous raconte selon laquelle l’installation des éoliennes va permettre de sauver le climat et de faire du bien à la nature. C’est un comble puisque cela implique le recours au charbon et au gaz pour pallier l’intermittence et que vous saccagez le paysage et sacrifiez des oiseaux à coup de pales. 

Michel de Rougemont : Le terme de dérèglement n’est pas approprié. Ce n’est pas le  climat qu’il faudrait régler, il ne l’a jamais été, mais il s’agit de limiter les effets de son réchauffement sur la vie, en France et ailleurs. Cela demande diverses mesures, d’atténuation dont la décarbonation est l’objectif principal, et surtout d’adaptation. La plupart de ces mesures sont d’ores et déjà identifiées et ne concernent pas les impacts que l’activité humaine exerce par ailleurs sur l’environnement. Bien que ces deux questions relèvent de la « tragédie des communs », elles ne concernent pas le même espace, global pour le climat et plus spécifique d’un lieu ou d’une population concernée lorsqu’il s’agit de protéger la santé et les écosystèmes. Dans les deux cas des limites de tolérance sont à définir et à accepter.

 

Pour le climat, les parties se sont fixé une limite de température globale de 2 °C, puis l’ont sanctuarisée à 1,5 °C. Cela est contestable, vraisemblablement inatteignable et menant donc à des impasses, mais c’est décidé. On ne parle alors plus que de mise en œuvre.

Pour l’environnement, il faut bien considérer que très peu de sujets sont de portée globale et générale. Les questions d’eau, de pollutions ou de biodiversité n’ont de portée que dans le voisinage de l’activité humaine et ce sont des critères variés et adaptés à chaque situation qui sont évalués, adoptés et respectés. Cela fait l’objet d’une gestion intense et complexe depuis longtemps, surtout dans les États les plus développés, et avec des résultats remarquables, quoi qu’on en dise.

Trop souvent on oppose développement économique et environnement ou environnement et politiques sociales. N’est-ce pas une erreur fondamentale ? (Une politique environnementale n’est-elle pas durable que si l’équation n’est pas soutenable démocratiquement et socialement ?)

 

Jean-Paul Oury : Ce que vous soulevez ici rejoint le point que j’ai développé dans la première question. Il est important d’expliquer que la décroissance, contrairement à ce que racontent les idéologues verts nous mènent non seulement vers de terribles catastrophes humanitaires mais également environnementales bien contrairement à ce qu’ils veulent nous faire croire. La Mer d’Aral, aujourd’hui un lac désertique, a perdu 50% de sa superficie sous la période communiste qui, à ma connaissance, n’érigeait pas la croissance en valeur fondamentale. La croissance c’est pourtant la garantie d’un certain niveau de vie qui vous permet de vous occuper davantage de vos voisins et de votre environnement (encore plus si c’est votre propriété privée). Hélas nous avons désormais la collapsologie science auto-proclamée qui, en fait n’est qu’une idéologie masquée, qui fait du cherry picking de catastrophes causées par l’homme, pour dénigrer notre civilisation basée sur le techno- solutionnisme. Et parce que l’effondrement ne vient pas assez vite, certains voudraient mettre en place une Collapsocratie qui, comme nous l’avons montré, applique les recettes qui permettent d’arriver plus vite à la catastrophe. Concrètement on nous terrorise à longueur de journée avec des messages climato-catastrophistes et on nous dit qu’il faut atteindre le net-zéro d’ici 2050 une mesure totalement irréaliste car trop coûteuse (Bjorn Lomborg estime que cela reviendrait à 20000$ par foyers par an) et qui plus est nous ne disposons pas des technologies. Sans compter que cela n’aurait qu’un faible résultat sur la diminution du CO2 atmosphérique. 

 

Cependant le travail de sape étant fait, nos braves climatocrates bruxellois ont planifié l’interdiction du véhicule thermique pour 2035. Les conséquences seront terribles : cela détruira notre industrie automobile, mettra au chômage des centaines de milliers de salariés et le véhicule électrique n’étant pas encore mature (problèmes de batteries, de recharges…) il ne sera pas accessible au plus grand nombre… Comment feront les campagnards qui ne peuvent s’en passer ? Pour que l’équation soit soutenable, il aurait fallu faire cette transition au rythme du marché et laisser faire la destruction créatrice schumpétérienne. Au lieu de cela on a eu droit à la planification destructrice VanderLeyenne. 

Michel de Rougemont : C’est en effet une fausse ritournelle, presque comme celle qui oppose le travail et le capital depuis 156 ans, alors qu’il s’agit d’éléments inévitables et complémentaires, constitutifs de tout système. 

 

Le souci de la préservation de l’environnement est né des développements industriels ; auparavant, les saletés tuaient de manière plus précoce et se laissaient diluer dans un environnement qui apparaissait sans limites. C’est bien par le progrès – technique, social, et donc économique – que la gestion de l’environnement a pu prendre son essor, même si les prises de conscience prennent du temps. Le niveau atteint en Europe est remarquable, bien que le moindre écart suscite des réactions exagérées, parfois hystériques ou surjouées.

C’est grâce à la prospérité que cette protection de haut niveau devient possible.

Nombreux discours écologiques laissent aujourd’hui penser que ce qui relève du naturel est systématiquement bon quand ce qui serait artificiel – ou, à tout le moins, fait par l’Humain (comme le nucléaire, les pesticides, etc) – serait d’office mauvais. Que dire de ce type de logique ? A quel point devons-nous en sortir ?

 

Jean-Paul Oury : Comme je l’explique dans Greta a tué Einstein, l’écologisme a eu la peau de la science prométhéenne. Il est devenu tabou de modifier le vivant, de fissionner l’atome, de diffuser des ondes ou de manipuler des molécules… Toutes ces sciences dont l’objectif était de libérer l’humanité des contraintes de la nature ont été diabolisées à la suite de campagne d’agit-prop et de recours à un usage absolutiste du principe de précaution. En lieu et place on nous a proposé des solutions labellisées made in nature : c’est toujours l’homme qui fait le bio, les éoliennes ou les panneaux solaires ou de véhicules électriques, l’homéopathie…mais leur promoteurs nous font croire que ces solutions « made in nature » seraient débarrassées d’externalités négatives. Mais comme on découvre progressivement ces dernières (par exemple le bio n’est pas meilleur pour la santé ni pour la biodiversité) on est totalement désarçonné et on finit par appeler au secours la décroissance : elles étaient en fait le cheval de Troie de la deep ecology et le principal objectif des idéologues étant de nous faire oublier que tous les progrès accomplis depuis les Lumières et bien avant n’en sont pas. Il faut au contraire, comme je l’ai dit précédemment démontré, que la science et la technologie nous aident à mieux nous adapter à notre environnement. 

 

Mais pour cela il faudra une vraie politique scientifique pour définir les supports et les limites et faire concurrence à l’écologisme qui a le monopole sur ces sujets. Car pour une fois je vais dire du bien des verts : reconnaissons-leur d’avoir été les premiers à vouloir changer le cours quasi-automatique du progrès scientifique et technique.

Michel de Rougemont : Les écolos fondamentalistes ne peuvent pas ignorer cette vérité :  un impact nul de l’activité humaine sur la nature n’est atteignable que par l’élimination de  cette activité. Le premier risque se prend involontairement à la naissance, et vous et moi devons vivre avec. Il ne me semble pas très utile de viser à réduire l’espèce humaine à une espèce comme les autres, fondue dans une nature cruelle et sans musique ni football.

La logique de l’absence de risque ou d’impact nul est intenable.

Quels sont, au contraire, les éléments qu’il convient de repenser pour permettreune meilleure compréhension et prise en compte de tels enjeux ? Faut-il revoir la façon dont s’applique le principe de précaution ou remettre du sens dans nos ordres de grandeur ?

 

Jean-Paul Oury : Je pense depuis le début des années 2000 que le principe de précaution n’est pas adapté.

C’est d’ailleurs la porte d’entrée par laquelle l’idéologie s’est immiscée dans la science. Il pose une question non scientifique aux scientifiques et les met dans l’embarras : montrez-nous l’existence du risque zéro. Aucun scientifique honnête ne sait répondre à cette question. Je propose depuis la Querelle des OGM (Puf 2006) de le remplacer par le principe de cas par cas qui intègre notamment le fait que la science progresse et qu’elle corrige elle-même ses erreurs. Le principe de précaution casser ce rythme. J’aime bien votre idée de remettre du sens dans nos ordres de grandeur. Il faut que nous réfléchissions davantage au sens qu’en terme de quota d’émission de CO2. Par ailleurs, le sens sera essentiel face au Golem de l’IA. Et notamment il faudra que nous ne nous laissions pas impressionner et que nous restions vigilants face aux biais de l’algorithmocratie… le risque étant que nous nous laissions domestiquer par ceux qui maîtrisent les techniques et que nous perdions nos libertés. 

 

Michel de Rougemont : Il est indispensable de tolérer un certain niveau de risque, ce qui suppose que d’une part il ne soit pas caché ou nié, et d’autre part que les exigences ne visent pas à la perfection. Par exemple, la simple détection d’une substance toxique dans les eaux, l’air ou la nourriture ne signifie rien tant que rien n’est dit de la dose à laquelle on est exposé et de son effet à court et long terme. Il faut comprendre chaque cas, s’entendre sur la dose acceptable, prendre ses responsabilités. C’est en cela que la démocratie doit s’exercer, pour décider de ces choix-là.

Le principe de précaution ne doit pas être une excuse pour tout empêcher. Bien au contraire, son application raisonnée doit accompagner un développement technologique ou celui de nouvelles substances, mais aussi de nouveaux algorithmes, par des évaluations et réévaluations de risque afin que leur mise en œuvre à plus grande échelle ne sorte pas d’un cadre considéré comme suffisamment sûr. Ici aussi un consensus démocratique doit être trouvé dans la tolérance au risque, que ce soit pour les nouvelles biotechnologies (NBT, New Breeding Technologies) ou pour l’informatique quantique.

 

L’adage veut que qui trop embrasse mal étreint. A faire des déclarations contradictoires d’un jour à l’autre sur l’économie et l’écologie, selon la tendance du moment, n’y a-t-il pas un risque d’échelle sur tous les plans ? 

Jean-Paul Oury : Vous revenez à notre cher président si je comprends bien en perçant à jour les pouvoirs de sa baguette magique : ce fameux « en même temps » qui lui a permis d’être contre le nucléaire au début de son premier quinquennat et pour à la fin. Alors que s’il avait eu une véritable politique scientifique il aurait pu montrer que défendre le nucléaire c’était à la fois être pour une humanité prospère et en même temps pour la planète, et ce dès le début. Mais le « en même temps » des petits arrangements politiques l’a emporté sur le « en même temps » de la vision stratégique au service de l’industrie. 

 

Pour terminer sur un commentaire positif : espérons toutefois que notre industrie saura profiter de la relâche annoncée et que la science des ingénieurs – dont l’objectif est de libérer l’humanité de ses contraintes et de l’aider à s’adapter sur le plan environnemental – reprendra le pas sur celle des législateurs – dont l’objectif est de créer de nouvelles normes à partir d’études scientifiques… Quand on pense que certains affirment qu’il est plus judicieux de limiter l’espace vital de chaque individu pour limiter leur empreinte carbone plutôt que de rénover les bâtiments… on en a des frissons.

Michel de Rougemont : En effet, il y a un besoin de cohérence. La « pause » que le président de la République propose pour l’Europe devrait ainsi permettre de calmer les esprits et de se donner un temps de réflexion à un niveau plus intelligent que la clameur

émotive ou le populisme écolo anxiogène qui critique sans vraiment proposer de solutions valables et abordables. Ne pas légiférer à tour de bras ni se donner des  objectifs irréalisables devrait être la maxime de tous les parlements, hélas pas suivie. Les partenaires européens seront-ils d’accord ?

L’alarmisme qui réclame un autre « quoi qu’il en coûte, immédiatement » n’est pas bon conseiller. Quoi que l’on puisse penser des engagements pris en matière climatique, il est certain que d’énormes investissements devront être faits et que d’autres, encore plus énormes, doivent être évités. Cela demande plus de rationalité que d’activisme. Cela demande aussi un cadre dans lequel les entreprises peuvent prendre des décisions à long terme, sans craindre des nouvelles tornades législatives ou réglementaires.

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Docteur en histoire des sciences et technologies, Jean-Paul Oury est consultant et éditeur en chef du site Europeanscientist. com. Il est l’auteur de Greta a ressuscité Einstein (VA Editions, 2022), La querelle des OGM (PUF, 2006), Manifester des Alter-Libéraux (Michalon, 2007), OGM Moi non plus, (Business Editions, 2009) et Greta a tué Einstein: La science sacrifiée sur l’autel de l’écologisme (VA Editions, 2020).

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Une réponse

  1. Si nous nous trouvons dans la situation où l’écologisme a pris la main en Europe c’est à cause des votes de la population européenne qui a envoyé des activistes dangereux, en toute inconscience, à l’assemblée européenne! Les électeurs ont maintenant pris conscience de la catastrophe créée par leurs choix! Mais le système leur interdit tout retour en arrière immédiat car il ne leur donne aucun levier pour jouer son rôle démocratique entre deux élections. Donnons aux Citoyens un vrai moyen d’imposer les vues d’une majorité. Le texte présenté ci-dessus montre bien que c’est l’absence totale d’alternative présentée à l’électeur en l’absence d’élections qui conduit à notre ruine cette fois de façon consciente.

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