(Transitions & Energies du 4/8/23)
Face à la domination de l’industrie chinoise dans presque toutes les filières de la transition énergétique et aux centaines de milliards de dollars de subventions déversés par l’Etat fédéral américain pour développer sur son sol la production d’équipements capables de concurrencer ceux fabriqués en Chine, l’Europe semble incapable de réagir. Elle entend être le modèle mondial de la transition énergétique et est partie pour assurer la prospérité de l’industrie chinoise pendant des décennies et pour voir ce qui reste de parts de marché aux fabricants européens disparaître au profit des sociétés américaines. Le Net Zero Industry Act adopté à Bruxelles il y a trois mois est typique de la technocratie européenne, avant tout politique, extrêmement compliqué, imprécis, bâclé, non financé…
L’industrie chinoise est sur le point de rafler tous les marchés mondiaux de la transition énergétique. De façon très efficace, elle élimine systématiquement tous ses concurrents, notamment occidentaux, et contrôle aujourd’hui : plus de 80% de la production planétaire des panneaux solaires, plus de 70% de celle des éoliennes marines, plus de 60% de celle des éoliennes terrestres, plus de 70% de celle des batteries lithium-ion et environ 40% des électrolyseurs et des pompes à chaleur (voir le tableau ci-dessous).
Pris en étau entre l’industrie chinoise et les subventions américaines massives
La méthode chinoise est toujours la même. Subventionner massivement avec de l’argent public une filière entière, lui permettre de développer technologies et moyens de production avec des investissements presque illimités, de conquérir un immense marché intérieur et fort de cette base de détruire ensuite la concurrence avec une production massive et des prix contre lesquels les industriels étrangers ne peuvent lutter. Au passage, le contrôle des sources d’approvisionnement de composants et de matières premières facilite les choses.
Les Etats-Unis ont fini par réagir il y a un an quand le Congrès a voté la fameuse loi IRA (Inflation Reduction Act). Elle accorde près de 400 milliards de dollars d’aides et de subventions diverses aux industries de la transition… à condition qu’elles se développent et produisent sur le sol américain. En réalité, le plan est financièrement beaucoup plus important. Le mois dernier, une étude de l’Université de Pennsylvanie estimait que le coût pour l’Etat fédéral américain des aides liées à l’IRA pourrait dépasser en fait 1.000 milliards de dollars ! Il pourrait même encore être supérieur à cela puisque le texte législatif ne fixe aucune limite budgétaire aux subventions…
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Une réponse
Ah cette chère Von der Layen, qui refuse le gaz et le pétrole d’une dictature qui a envahi le pays voisin (Russie) , mais accepte ceux d’une autre dictature qui a envahi le pays voisin (Azerbaidjan). Plus hypocrite tu meurs !