La censure climatique est pire que vous ne le pensez

Steve Ambler : Financial Post, 13 septembre 2023 via NetZeroWatch


La science exige un débat ouvert. Elle ne progresse pas par consensus ou par pression politique

La censure des opinions concernant l’urgence climatique, la catastrophe, l’apocalypse, voire pire, a récemment fait la une des journaux en raison des déboires bien connus de Jordan Peterson, à qui l’Ordre des psychologues de l’Ontario (OPO) a ordonné de suivre une rééducation aux mains d’un « expert » des médias sociaux pour une durée indéterminée et à ses propres frais.

L’Ordre a réprimandé M. Peterson pour, entre autres, les remarques qu’il a faites sur un podcast de Joe Rogan concernant la politique en matière de changement climatique, un sujet qui n’a aucun rapport avec sa pratique clinique en tant que psychologue.

De nombreux observateurs ont souligné l’effet dissuasif de la décision du CPO : les membres de toute association professionnelle (ingénieurs, avocats, comptables, professionnels de la santé, enseignants, etc.) hésiteront désormais à s’exprimer sur des questions d’intérêt public, même si celles-ci n’ont rien à voir avec leurs activités professionnelles.

Les tactiques utilisées pour discréditer les opinions de Peterson sont encore pires (si c’est possible). Prenons l’exemple d’un article de Josh Marcus paru dans le quotidien britannique Independent, dans lequel il est indiqué que M. Peterson a étayé son point de vue sur le climat en se référant à un livre paru en 2021 (« Hot Talk, Cold Science »), dont l’un des coauteurs, S. Fred Singer, est le fondateur d’une organisation qui a reçu dans le passé des fonds de l’Institut Heartland, lequel a lui-même reçu dans le passé des fonds d’Exxon.

Conclusion : Les opinions de Peterson doivent donc être complètement ignorées. Pire qu’une simple attaque ad hominem, il s’agit d’une culpabilité par association extrêmement indirecte. En outre, Marcus a omis de mentionner que Singer était titulaire d’un doctorat en physique de Princeton, que ses coauteurs sont titulaires de doctorats en physique atmosphérique et en climatologie et que leur livre comprend deux avant-propos rédigés par des physiciens de Princeton, dont un ancien président de l’Académie nationale des sciences. En ce qui concerne le lien avec l’argent sale des combustibles fossiles, l’institut Heartland note que « lorsqu’Exxon était un donateur de Heartland, de 1998 à 2006, ses contributions d’environ 50 000 dollars n’ont jamais dépassé plus de 5 % de notre budget annuel ».

Il va sans dire que les opinions de Peterson ne devraient pas être automatiquement acceptées en raison des références des auteurs qu’il a cités. D’un autre côté, elles ne devraient pas être automatiquement rejetées pour les raisons invoquées par The Independent – même si elles étaient vraies. Comme toute proposition scientifique ou de politique publique, elles doivent être discutées et débattues ouvertement et publiquement et évaluées sur leurs mérites. M. Peterson ne prétend pas être un climatologue. Mais les profanes intelligents et bien informés qui ont manifestement fait leurs devoirs ne doivent pas être découragés de participer à un débat ouvert.

Or, de nos jours, la censure s’étend non seulement à des profanes intelligents comme Peterson, mais aussi à des opinions qui ont fait l’objet d’un examen par les pairs et qui ont été publiées dans des revues universitaires prestigieuses. Deux cas récents illustrent ce que certains appellent le « complexe industriel de la censure ».

Dans le premier cas, un groupe de scientifiques italiens a publié un article dans The European Physical Journal Plus qui, s’appuyant sur des données officielles, évaluait les tendances en matière d’événements météorologiques extrêmes. Ils ont conclu – à juste titre compte tenu des données, mais pas à juste titre sur le plan politique – qu’il n’y avait pas de tendance notable dans la fréquence ou la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes au cours des dernières années. L’article a d’abord été soumis à un examen par les pairs et a été publié en 2022. Puis, un groupe d’universitaires, dont Michael Mann, célèbre pour sa courbe en crosse de Hockey et le Climategate (NDLR : … mais qui a toujours pignon sur rue), s’est plaint auprès des rédacteurs, … qui ont rétracté l’article.

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